Complainte d’une agonie :
J’aimais mon maître de tout mon cœur, mais je ne sais pour quelle raison, j’étais devenu son souffre-douleur.
Ses cris stridents résonnaient dans mes tympans rythmés par des coups sur mes flancs,
Dans ce tourbillon de violence, je traînais mon pauvre corps mutilé pour me recroqueviller dans mon panier,
De mes yeux aveuglés par la peine, j’aperçus son visage glacé par la haine,
Un flot de paroles imbibées d’alcool tournoyait autour de moi dans une macabre farandole.
Ma pauvre carcasse était secouée des spasmes incontrôlés,
La tête baissée, je n’osais affronter le regard vitreux de cet être belliqueux,
Quelque chose m’a heurté de plein fouet, ma vue s’est voilée. Je suis tombé au beau milieu d’un océan de sang,
Dans une brume condensée, une conscience altérée,
Mon museau chaud flairait l’odeur de l’horreur sous les coups incessants de mon destructeur.
Un adieu s’échappa dans un ultime hurlement, brisant le silence du néant.
J’aurais donné ma vie pour l’homme qui a pris la mienne.
Mon souffle s’est éteint comme une chandelle, mais mon âme, elle, est éternelle.
Cette pauvre bête au cœur pur et innocent a fait la une des journaux,
Pour avoir été massacrée à coups de marteau.
À la mémoire du chien martyr de St Quentin,
Assassiné le 17 Juin 2016,
Patricia FOURNIER-DHERVILLEZ
Ce poème est soumis à des droits d'auteur.
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