Le renard pâtit d’un double statut : à celui d’espèce « chassable » s’ajoute celui d’espèce « nuisible ».
Il est en effet classé comme tel sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception de Paris, de la Corse et de la Savoie. Ce statut lui vaut d’être détruit par tir, piégeage et déterrage, toute l’année.
De 600 000 à 1 000 000 de renards sont tués par la chasse et le piégeage chaque année en France. Cette persécution systématique, à l’aide de méthodes dont la brutalité ne se justifie pas, n’est étayée d’aucun argument par les adeptes de ce massacre.
- concernant les maladies que le renard est susceptible de véhiculer : la destruction des renards n’est pas une solution pour améliorer la situation sanitaire d’un pays (note de présentation du 12 juin 2012 concernant l’arrêté ministériel du 2 août 2012 relatif au classement des espèces « nuisibles »).
Cette situation peut se voir aggravée par les déplacements des populations vulpines, induits par ces prélèvements.
- la protection des activités agricoles ne tient pas : ce classement ne prend pas en compte le rôle d’auxiliaire que joue le renard en prélevant chaque année des milliers de micro-mammifères ravageurs de récoltes.
Votre ministère a précédemment reconnu que « la destruction du renard peut être défavorable à certaines activités agricoles » et en conséquence, a demandé aux préfets de réaliser une analyse des avantages et inconvénients à classer cette espèce au regard des mesures administratives de lutte, souvent chimique, mises en œuvre contre certains campagnols (circulaire du 26 mars 2012).
Seule une poignée de préfets l’ont fait, mais les nombreux récalcitrants n’ont pas été rappelés à leur devoir.
- enfin, si, en vertu de l’article R. 427-6 du code de l’environnement, le classement « nuisible » d’une espèce peut être motivé par la protection de la faune, le renard est un prédateur terrestre faisant partie intégrante du patrimoine naturel commun et qui, à ce titre, joue un rôle de régulateur : il ne met aucune autre espèce animale en danger. Son classement ne vise en réalité qu’à protéger le gibier inadapté à la vie en milieu naturel, car tout juste sorti d’élevage pour agrémenter les parties de chasse.
Monsieur le Ministre, nous vous demandons le déclassement du renard de la liste des « nuisibles » dans tous les départements français et l’interdiction de sa chasse en dehors de la période d’ouverture générale de la chasse (de mi-septembre à fin février).
Pour rendre sa place au renard, signez et diffusez !
N'hésitez pas à consulter les deux articles ci-dessous :
- ASPAS - Cinq motions pour protéger les renards
- ASPAS - Une BD pour sauver les renards