Contrairement à ce que longtemps on a laissé entendre, il s’avère que la totalité des bâtiments conçus par Candilis est désormais promise à la destruction. Nous ne contestons pas la nécessaire reconstruction de l’université. Mais détruire totalement le campus originel nous semble une erreur grave qu’il est encore temps d’éviter.
Le campus du Mirail est l’aboutissement du travail de Georges Candilis, lauréat, en 1963, du concours pour l’Université Libre de Berlin, l'une des plus prestigieuses d’Allemagne. À partir d’un schéma simple mais décliné de façon inventive, Candilis a conçu une architecture universitaire originale, adaptée, qui « respire » bien et qui est propice à son appropriation par les utilisateurs. Le cœur en est la salle de cours – ce lieu essentiel de la transmission du savoir que la plupart des architectes délaissent pour se concentrer sur les espaces communs (bibliothèques, halls, amphis).
S’inspirant des maisons à patio méditerranéennes, il a pensé la continuité entre espaces intérieurs et extérieurs où les patios, calmes, accessibles et de mêmes proportions qu’elles, forment un prolongement naturel des salles de cours, créant une atmosphère studieuse.
Ces bâtiments sont une véritable utopie architecturale : celle d’un savoir à échelle humaine, où tout est relié et peu hiérarchisé, loin des massifs alignements au cordeau des grandes structures. D’un savoir ouvert, aussi, où les salles de cours sont visibles de l’extérieur. Quels que soient les mérites des nouveaux bâtiments, s’inspirer des principes du Candilis ne doit en aucun cas justifier de détruire en totalité le vrai Candilis. Tout le monde peut juger, en visitant les nouveaux locaux, qu’il s’agit de propositions architecturales profondément différentes dans l’esprit, les moyens et la réalisation. Alors que l’Université Libre de Berlin a rénové à grands frais « son » Candilis, nous refusons de passer pour les fossoyeurs d’un grand projet d’architecture universitaire, unique en France et qui fait partie de notre patrimoine.
Ce serait une atteinte grave et durable à l’image de notre université, au plan national et international. Il est toujours dangereux d’avancer vers l’avenir en niant le passé. Ne refaisons pas les erreurs des urbanistes d’hier. Rejetons la tentation de la table rase. Préservons ce qui reste du Candilis comme on a sauvé in extremis un pavillon Baltard des Halles de Paris.
Nous demandons que soient conservés et rénovés un ensemble complet de ces bâtiments emblématiques qui témoignent de l’originalité de notre campus et du passé de notre université.
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