Croyants et non-croyants, chrétiens et non-chrétiens, nous sommes révoltés par les différentes actions menées par l’évêque de Bayonne-Lescar et Oloron depuis 2008, Mgr Marc Aillet. Dernier exemple en date, en plein état d’urgence, ce tweet du 12 janvier dernier, un an après les attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper Casher : « L’Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s’engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence : illisible ! »
Différentes personnalités gouvernementales et nationales ont exprimé à juste titre leur indignation à la lecture de cette infâme et irresponsable assertion, source de confusion en assimilant la politique du Gouvernement français s’agissant de l’IVG et les actes indicibles perpétrés par le Groupe Etat islamique. Alors que quantité de nos compatriotes portent un regard plus que méfiant sur les croyants, il nous semble – en tant que catholiques, chrétiens, croyants et athées responsables – dangereux, en cette période plus que troublée et à cause de ses sorties scandaleuses, de laisser plus longtemps Mgr Marc Aillet à la tête du diocèse de Bayonne-Lescar et Oloron, lequel couvre le département des Pyrénées-Atlantiques (670.000 habitants, 570.000 catholiques).
En outre, sur le plan catholique, et alors que l’exige son devoir épiscopal (Vatican II, Décret Christus Dominus, sur La charge pastorale des évêques dans l’Eglise, chapitre Ier, ‘Rôle des évêques à l’égard de l’Eglise universelle’, n° 6), Mgr Marc Aillet rompt l’unité non seulement avec les autres évêques de l’Eglise universelle – loin de partager ces points de vue particuliers – mais surtout avec la grande majorité des catholiques de France, contrevenant ainsi aux articles 208-223 du Code de Droit canonique, sur les Obligations et droits de tous les fidèles. Un évêque, en effet, ne peut agir pour son propre compte, il doit « empester l’odeur de ses brebis », dixit le pape François. Or, Marc Aillet n’est et n’a jamais été sur cette ligne, son épiscopat le prouve.
Alors que nous vivons des temps incertains en raison du fait religieux interprété de façon nauséabonde par des groupes extrémistes, à cause de ces manquements multiples au droit de l’Eglise et à l’Evangile de Jésus-Christ – sur lequel repose l’Eglise catholique et à l’origine de notre devise nationale « Liberté-Egalité-Fraternité », auquel, nous catholiques, chrétiens, croyants et athées responsables, sommes très attachés –, nous demandons au pape François ; au cardinal-préfet de la Congrégation pour les évêques, Mgr Marc Ouellet ; au nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura ; et au président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, de prendre leurs responsabilités comme nous le faisons aujourd’hui et donc démettre Marc Aillet de sa charge épiscopale.
En cette Année sainte de la Miséricorde et parce qu’« aucune condition humaine ne peut constituer un motif d’exclusion du cœur du Père » (Angélus du pape François, 31/01/16), nous demandons fraternellement à l’évêque de Rome – primer inter pares et garant de l’unité du collège épiscopal et des catholiques –, ainsi qu’aux prélats qui devront juger de ses injures aux droits de l’Homme et au droit ecclésial de lui conférer le statut d’évêque émérite, comme cela se fait déjà pour les évêques ayant protégé, par exemple, des actes pédophiles perpétrés par des clercs. Un précédent existe : le cardinal-archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, après les attentats du 13 novembre 2015, démit de ses fonctions un prêtre officiant dans son diocèse, lequel avait prêché que victimes et bourreaux du Bataclan étaient – de toute façon – des suppôts de Satan… Reclus dans une abbaye, le primat des Gaules lui a imposé le silence.
Enfin, nous demandons au pape François d’accélérer les réformes, notamment celles concernant les nominations épiscopales en instaurant davantage de concertation car « il faut promouvoir, à tous les niveaux de la vie ecclésiale, la juste synodalité » (discours du pape François à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, 29/01/16). L’exemple de l’évêque de Bayonne-Lescar et Oloron montre crûment les carences d’un système plus que déficient et qui nuit, à force, à la vie de l’Eglise, à son écho dans nos sociétés. Ainsi, les laïcs – chrétiens et non-chrétiens – ne peuvent plus ne pas être associés aux nominations épiscopales puisqu’un évêque n’est pas seulement le pasteur des catholiques mais aussi celui de tous les non-catholiques qui vivent sur son territoire et au-delà. A ce titre, il doit leur ressembler. Nous exhortons donc Rome de nous donner, enfin en France, des évêques qui nous ressemblent.
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