La Civic Tech à la rescousse de la démocratie ?
Voilà un terme largement employé dans les médias et par une poignée d’acteurs privés, pour désigner l’ensemble des technologies et outils numériques qui permettent une plus grande implication des citoyens. Plateformes de pétitions, de concertation, projets de budgets participatifs, application pour entrer en dialogue avec un élu… Tout ce qui peut rapprocher le citoyen des autorités décisionnaires et permettre une plus grande implication est bon à prendre !
Mais qu’est ce que la civic tech ? Pourquoi a-t-elle émergé ces dernières années ? Comment MesOpinions s’inscrit dans ce mouvement pour tenter de venir en aide à une démocratie en constante remise en cause ? Faisons le point sur cette révolution qui doit impacter en profondeur notre société.
Qu’est-ce que la Civic Tech ?
La “technologie civique”, d’après Wikipédia, représente “l’ensemble des procédés, outils et technologies qui permettent d’améliorer le fonctionnement démocratique, en renforçant le rôle joué par les citoyens dans les débats et prises de décisions”. Derrière cette définition se cache un grand nombre de domaines, allant de l’exploitation de la donnée open source (enjeu de transparence), à la facilitation du processus de vote, la concertation, au dialogue, au regroupement en communautés citoyennes, ou encore à la proposition de nouvelles lois et mesures aux gouvernants. En ce sens, MesOpinions, qui propose aux citoyens de revendiquer et faire émerger leurs idées, est une civic tech : elle permet de renforcer le rôle joué par les citoyens dans la prise de décision.
Que ce soit pour empêcher la fermeture d’une classe dans une petite commune, pour modifier le projet d’implantation d’une usine dans votre région, ou encore changer la loi sur le traitement des animaux dans les zoos, la pétition permet au citoyen de s’impliquer, d’exposer et argumenter sa demande, de renforcer le rôle du citoyen et de pousser le décideur à la décision. MesOpinions, au même titre que beaucoup d’autres initiatives, fait partie intégrante de la Civic Tech.
Derrière ce terme qui en rappelle d’autres comme fintech et qui fait simplement référence à l’apport du numérique dans un domaine précis - ici la citoyenneté - se cache une réalité liée à notre temps. La citoyenneté est malmenée, les français se désintéressent de la vie publique, votent moins, les modes de consommation évoluent, les canaux de communication également et le numérique a pris une place primordiale dans nos quotidiens. La civic tech vient répondre à un besoin bien précis de redonner de l’espoir aux citoyens, de renouer un lien avec les décideurs, de réenchanter cette citoyenneté grâce à la dématérialisation, l’instantanéité et le pouvoir des données offert par le numérique.
Pourquoi ce besoin de civic tech ?
La jonction de deux phénomènes principaux participe à créer ce besoin d’un renouveau de la citoyenneté.
Premièrement, l’essor d’internet sur lequel nous ne nous attarderons pas plus. Internet est partout, nous aide sur absolument tous les pans de nos vies, et s’impose naturellement sur le terrain de la vie démocratique - il suffit de voir comment les personnalités politiques communiquent sur les réseaux sociaux pour avoir un lien direct avec leurs sympathisants.
Deuxième fait, bien plus inquiétant et dommageable à nos sociétés : la crise démocratique. Les faits sont là et ne mentent pas : une confiance rompue entre la classe politique et les citoyens, l’impression que la situation ne bouge pas quinquennat après quinquennat ou encore la désacralisation grandissante des fonctions d’élus, l’attrait médiatique pour les propos extrêmes et clivants… Les français ont du mal à croire en la démocratie en 2021. Est ce la faute de la télé réalité ? Des chaînes d’information en continu ? Des personnalités politiques elles-mêmes ? De notre système électoral ? Là n’est pas la question : ce qui nous intéresse, c’est de montrer que cette crise existe, qu’elle désintéresse les français de la vie publique, et qu’il était temps que de nouvelles façons de s’exprimer, de décider, de donner son avis, émergent.
Dans ce contexte, un accès partout et tout le temps à des outils qui visent à redonner du pouvoir au citoyen ne pouvait que fonctionner et trouver son public ! A l’avènement de la libre expression pour tous, chaque citoyen peut s’emparer d’un outil de civic tech pour porter ses revendications : donner son avis sur une mesure publique (budget participatif de Paris), proposer des idées sur une thématique précise (Make.org) ou encore lancer sa pétition et tenter de changer le monde (MesOpinions, bien sûr!). Grâce à ces nouvelles possibilités, la démocratie participative est rendue plus accessible, plus simple, pour tout citoyen qui cherche à s’engager, à toutes les échelles.
Nous l’avons vu, la Civic Tech et tous les outils qui l’accompagnent sont nés dans un contexte propice. Un vrai besoin de représentativité, de démocratie se fait sentir et la citoyenneté connectée peut apporter des réponses. Cependant, et encore plus lorsque l’on touche a de la politique et à la gestion des opinions, il est nécessaire de se demander quelles précautions doivent être prises pour déployer ces technologies, et quelles dérives peuvent en émerger.
MesOpinions, une civic tech pour plus de démocratie ?
En tant que plateforme de pétition en ligne ouverte à tous les citoyens, MesOpinions entre clairement dans la définition de la civic tech : notre outil tend à améliorer le fonctionnement démocratique en donnant la possibilité à qui le souhaite d’avoir un impact dans les prises de décisions. Nous offrons un espace d’échange et de débat, un espace pour développer un argumentaire construit sur un sujet, pour plus de démocratie directe.
Certaines pétitions se contredisent sur notre plateforme, et c’est parfois la critique qui nous est faite ; mais c’est notre pari : laisser les citoyens s’exprimer et tenter de débattre pour fédérer autour d’eux (dans la limite de ce que permet la loi, bien sûr). En ce sens, nous avons le sentiment d'œuvrer pour la démocratie, aux côtés d’une multitude d’autres plateformes de la civic tech.
Derrière ce mot emprunté de l’anglais, se cache la réalité d’un certain nombre d’acteurs qui souhaitent se mobiliser pour recréer du lien et inciter les citoyens à s’investir dans la vie de leur ville, leur département, voire leur pays. C’est une grande fierté de faire partie de ce mouvement, et d’exploiter les possibilités du numérique pour fournir des outils utiles aux français. Le sujet est immensément vaste et pourrait mériter une série d’ouvrages, mais cet article saura déjà vous donner une première idée de ce que sont les civic techs.
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