Bonne nouvelle pour la biodiversité ! Le Conseil d'État vient de rejeter les demandes de plusieurs fédérations départementales de chasseurs qui voulaient élargir la liste des espèces dites "nuisibles". Une décision qui rappelle une évidence : les animaux sauvages ne sont pas des ennemis à abattre.
Dans plusieurs départements, les chasseurs réclamaient que certaines espèces comme la pie, la martre ou la fouine soient ajoutées à la liste des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (ESOD). Si leur requête avait été acceptée, ces animaux auraient pu être tués toute l'année, sans restriction. Mais le Conseil d'État a tranché : rien ne prouve que ces animaux sont assez nombreux pour causer des dégâts significatifs, ni qu'ils représentent une menace justifiant leur élimination.
Cette décision marque un frein aux pratiques qui consistent à éliminer systématiquement les prédateurs naturels, sous prétexte qu'ils pourraient gêner certaines activités humaines. Depuis des années, des associations comme la LPO dénoncent ces classements abusifs et plaident pour des solutions non létales. Chaque année, des millions d'animaux sont tués sous couvert de régulation, sans qu'aucune preuve ne démontre réellement le besoin ni l'efficacité de ces abattages.
Cette victoire est une avancée importante, mais le combat continue. La LPO a d'ailleurs saisi le Conseil d'État pour dénoncer 145 classements jugés injustifiés, concernant notamment le renard, la belette et le geai. La suite se jouera dans les mois à venir.
En attendant, savourons cette victoire : la nature a gagné une bataille contre ceux qui voudraient la gérer à coups de fusil.