Autrefois indispensables dans le quotidien des populations rurales du nord-est du Brésil, les ânes risquent aujourd’hui l'extinction. 

Pendant des siècles, ils ont été des partenaires essentiels des paysans pour le transport et l’agriculture. Mais l’arrivée de véhicules motorisés a rendu leur rôle obsolète, les reléguant à l’abandon. 


En 2016, le Brésil a autorisé leur abattage et depuis plusieurs années, ils sont décimés pour exporter leur peau vers la Chine, où elle est utilisée pour fabriquer un remède traditionnel appelé ejiao. Un produit qui prétend traiter diverses affections telles que l’anémie ou l’insomnie.  


Ces tueries massives, ont provoqué un déclin vertigineux de leur population. Entre 2018 et 2023, on note une réduction de 60 % du nombre d’ânes dans le pays, une chute vertigineuse qui place désormais cette espèce au bord de l’extinction.  


Contrairement à d’autres espèces élevées pour l’abattage, les ânes ne font pas l’objet d’élevage au Brésil car ils n’atteignent l’âge adulte qu’à trois ans et ne peuvent être abattus qu’à cet âge. Cependant, pour les personnes impliquées dans leur exploitation, ce processus est trop lent et peu rentable, ce qui les pousse à abattre les ânes sans envisager leur reproduction. L’abattage massif sans renouvellement de la population accélère leur disparition, un désastre écologique et éthique.  


Au-delà de l’horreur de ces massacres, l’impact écologique est considérable. Les ânes jouent un rôle indispensable dans leur environnement : en creusant pour chercher de l’eau, ils permettent à d’autres espèces de survivre dans une région semi-aride. Leur disparition risque d’impacter gravement la faune et la flore locales.  


Des associations comme The Donkey Sanctuary se battent pour mettre fin à cette exploitation. Bien que des victoires aient été obtenues, comme l’interdiction temporaire de l’abattage dans certaines régions en 2018, les décisions sont souvent annulées sous la pression économique. Aujourd’hui, un projet de loi visant à interdire définitivement l’abattage des ânes et des chevaux au niveau national est en cours d’examen au Parlement brésilien. 


Cette loi représente l’un des derniers espoirs pour éviter l’extinction des ânes au Brésil. 


L’Union Africaine a elle déjà pris les devants en interdisant cette pratique pour une durée de quinze ans, dans le but de protéger ces animaux. 


Le Brésil, de son côté, est à un tournant décisif et chez MCA nous suivrons cela de près pour pouvoir accentuer la mobilisation si besoin.