Chaque année, des centaines de tortues vertes viennent pondre sur les plages de Mayotte. Et chaque année, des centaines d'entre elles sont tuées par des braconniers. La viande de tortue, revendue jusqu'à 60 euros le kilo, alimente un marché illégal qui ne faiblit pas, malgré les tentatives des autorités pour enrayer ce fléau.

Dans la nuit du 15 au 16 mars, un homme a été arrêté en flagrant délit sur une plage du sud de l'île. Déjà connu des services de police pour des faits similaires, il a tenté de fuir à la nage sur deux kilomètres avant d'être rattrapé par les inspecteurs de l'Office français de la biodiversité (OFB). Lors de son interpellation, 70 kg de viande de tortue ont été saisis, ainsi que du matériel utilisé par les braconniers. L'homme a nié avoir tué l'animal, rejetant la faute sur un complice en fuite, mais a admis revendre régulièrement cette viande à plusieurs clients.

Ce cas n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Selon l'OFB, le braconnage est la menace la plus grave pour les tortues vertes à Mayotte : chaque année, au moins 10 % des tortues venues pondre y sont abattues. Malgré les efforts des autorités, le braconnage persiste, alimenté par la demande et le prix élevé de la viande.

Jugé en comparution immédiate, l'homme a été condamné à cinq ans de prison, dont quatre fermes, et devra verser 3 000 euros à trois associations de protection des tortues. Une peine lourde, qualifiée d'"historique" par certains acteurs de la conservation. 

Mais tant que les acheteurs seront au rendez-vous, ces condamnations suffiront-elles à faire reculer le braconnage ?