Le tourisme autour de l’observation des baleines est en plein essor, mais à quel prix pour les cétacés ? En Polynésie française et à La Réunion, ces majestueux animaux, venus se reproduire dans des eaux plus chaudes, sont victimes d’une pression touristique grandissante qui compromet leur bien-être. 


Si pour certains vacanciers nager aux côtés de ces géants marins semble être le rêve ultime. La réalité est tout autre pour les baleines. L’omniprésence des bateaux et l’intrusion des nageurs perturbent gravement leur quotidien, mettant en péril leur survie.


Les scientifiques alertent sur les conséquences de cette intrusion humaine constante. L’observation des baleines, si elle n’est pas régulée, devient un véritable harcèlement pour ces animaux, perturbant leurs cycles de repos et leur alimentation. 


En Polynésie, où l’activité touristique autour des baleines est en pleine expansion, les effets dévastateurs sur les femelles allaitantes sont largement documentés. La fatigue causée par cette chasse aux images spectaculaires a un coût lourd de conséquences pour les mères et leurs baleineaux. Malgré la mise en place de réglementations, comme l’interdiction de s’approcher à moins de 100 mètres, le non-respect de ces mesures est monnaie courante. 


À La Réunion, la situation est tout aussi préoccupante. Le nombre d’opérateurs proposant des sorties en mer a explosé en quelques années, décuplant ainsi la pression sur les animaux.


Le cas de Moustache, une baleine bien connue des eaux réunionnaises, illustre parfaitement les dangers liés à cette sur-sollicitation. Depuis son arrivée en juin, Moustache a suscité l’engouement des touristes, au point d’être approchée jusqu’à 30 à 40 fois par jour selon le Centre d’étude et de découverte des tortues marines (CEDTM)

D’abord curieuse, cette baleine a rapidement développé des comportements agressifs, tentant de se défendre face à ce qu’elle perçoit comme une menace, un signe clair de son stress croissant. Moustache est ainsi devenue la victime directe d’un tourisme mal encadré, qui met en danger la faune marine qu’il prétend célébrer.


L’association Mata Tohora se mobilise en Polynésie et tire la sonnette d’alarme. 

Elle a lancé une pétition sur MCA réclamant des mesures plus strictes pour protéger ces espèces vulnérables. 

Il est en effet impératif de limiter le nombre de bateaux autorisés à s’approcher des cétacés et de réduire la fréquence des sorties. 


À La Réunion, des propositions de périodes d’interdiction de leur observation ont vu le jour, notamment pour offrir aux baleines un répit bien mérité. Des habitants ont d’ailleurs lancé une pétition pour interdire la location de jet ski durant la saison des baleines. 


MCA défend également l’idée que les baleines, comme tant d’autres espèces, doivent pouvoir évoluer en paix dans leur habitat naturel, loin des regards intrusifs et des flashs des appareils photo.