"Beaucoup d’indignation dans la région de Mons après le décès d’un cerf abattu parce qu’il représentait, selon la police, un danger pour des enfants. Le décès de l’animal ainsi que les circonstances dans lesquelles celui-ci s’est déroulé ont suscité une vive émotion. Aux abords de la Cité de l’enfance, non loin de l’endroit où l’animal a rendu son dernier souffle, c’est "le" sujet de conversation. Beaucoup évoquent avec tristesse les conséquences de cette décision qu’ils ne comprennent pas, vu le côté placide de l’animal quand ils l’ont approché le lundi soir.
Le cabinet du Chef de Corps de la police Mons-Quévy indique que la présence de ce cerf avait été signalée au dispatching dès 22h00 ce lundi 23 septembre sur la chaussée de Beaumont. Auparavant, il avait également été vu au beau milieu d’un carrefour à Havré.
Après l’appel au dispatching, la Police indique "qu’une équipe de police s’est rendue sur place et qu’elle est parvenue à diriger l’animal vers une prairie de la Cité de l’enfance à Saint-Symphorien pour éviter qu’il ne circule sur la voie publique. Après plus d’une heure d’intervention, la police arrive à fermer le site afin de confiner l’animal pour la nuit".
Les choses se compliquent pour l’animal quand "Peu avant 06h00 du matin", indique la Police, "Une employée de la cité de l’enfance prend contact avec nos services pour signaler qu’avec l’ouverture des grilles pour rentrer les bus scolaires, l’animal ne sera plus enfermé sur le site".
Contactée, la Direction de la Nature et des Forêts (DNF), aurait informé les policiers de la dangerosité de la situation : c’est la période de rut. "La DNF nous conseille de ne pas nous approcher de l’animal et nous précise que la seule solution sera l’abattage. Elle nous communique à cet effet les coordonnées d’une personne habilitée" indique la police.
Les choses se sont ensuite accélérées, la police indique que le cerf a réussi à sortir de l’enceinte de la cité de l’enfance en faisant un trou dans la clôture, il s’est alors retrouvé sur la N40 en pleine heure de pointe. Affolé par la circulation, l’animal finit par pénétrer dans l’un des jardins. Apeuré par un robot tondeuse, il a commencé à cavaler et s’est retrouvé au fond du jardin à proximité de nombreux chevaux dans une prairie. Ceux-ci prennent peur à leur tour et s’agitent dans leur enclos proche de la N40. La Police indique que dans la panique le cerf se serait dès lors à nouveau dirigé vers la N40 et face aux risques il a été décidé de l’abattre.
Pour Gaëtan Sgualdino, directeur de la SPA La Louvière, la décision d’abattre cet animal est "une décision abjecte et une mort inutile". Pour lui, bien sûr, "il se trouvait dans une propriété privée à proximité d’un centre pour enfants, mais l’isoler suffisait". Pour prouver ses dires, il illustre son propos de clichés pris à ce moment : "On voit d’ailleurs des photos de lui (le cerf, ndlr) en train de brouter… La police à quelques mètres".
Autre preuve de la dangerosité toute relative du cerf, selon Gaëtan Sgualdino, le fait qu’il a appris du gradé "que ce cerf n’est pas complètement sauvage. Il ne vivait pas dans la nature mais dans un parc privé". Pour lui, il suffisait dès lors de l’isoler et patienter le temps que de l’aide arrive.
Interpellé sur les réseaux sociaux, Nicolas Martin (PS), le bourgmestre en titre, réagit et déclare "avoir pris connaissance de cet événement dans la presse". Il poursuit en indiquant que "Vérification faite, la police a agi sur demande de la région wallonne afin d’éviter un drame avec les véhicules". Après avoir mentionné la conjugaison de deux facteurs qui rendaient l’animal particulièrement nerveux, l’heure de pointe et la période de rut, Nicolas Martin dit regretter la décision qui a été prise. Raison pour laquelle, écrit-il "J’interpellerai le ministre de l’environnement au Parlement, car la police a sollicité d’autres méthodes auprès de l’administration wallonne, qui n’a pas souhaité donner suite à cette demande légitime de notre police". Ce qu’il dit regretter.
Au nord du sillon Sambre et Meuse, il n’y a pas de population de cerfs à l’état sauvage. On trouve essentiellement des chevreuils dans les bois et les forêts."
Source: https://www.rtbf.be/article/mons-emotion-apres-la-mort-d-un-cerf-abattu-dans-un-jardin-11439214
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