Plusieurs associations de protection animale ont décidé, au nom du respect des animaux, de rédiger un manifeste afin de défendre le bien-être du Vivant, en métropole et dans les DROM. C’est le mouvement des
Pattes Mauves, pour une
#justiceanimale.
En France, force est de constater que notre gestion du Vivant engendre bien souvent de la souffrance animale. Abandon, maltraitance, errance, euthanasie… : nos animaux domestiques subissent trop souvent l’indifférence. Quant aux animaux non domestiques, de nombreuses préoccupations, comme les conditions d’élevage et d’abattage, ou encore la détention des animaux sauvages en captivité, doivent être prises en considération.
L’animal a longtemps été considéré à des fins utilitaires, et non comme un être vivant et sensible comme l’a récemment redéfini la loi.
Concernant plus précisément l’errance, n’oublions pas que derrière chaque animal errant, il y a eu un animal abandonné. La responsabilité incombe donc à l’humain. Les principales causes de l’errance animale ? Absence de stérilisation, divagation, vente illégale, abandons volontaires, absence de sensibilisation à grande échelle, non application des lois qui engendre un sentiment d’impunité.
Les conséquences sont multiples. Elles sont à la fois éthiques et morales, écologiques et environnementales, économiques et sanitaires.
Le mouvement des
Pattes Mauves a pour objectif d
’informer mais aussi de rassembler l’ensemble des acteurs qui luttent de manière isolée et impuissante pour le bien-être animal.
Partout dans le monde, des initiatives en faveur des animaux commencent à fleurir. Nous devons nous inspirer des pays précurseurs en terme de protection animale, comme la Belgique, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis... En métropole, et c’est encore plus vrai dans les DROM, nous essuyons un retard qu’il est grand temps de rattraper. Au nom des Pattes Mauves, au nom du respect du vivant !
Nous aussi, nous pouvons gagner ! Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ENSEMBLE ! Alors agissons pour la justice animale.
A l’heure où 78% des citoyens considèrent que le gouvernement en place ne se soucie pas suffisamment du bien-être animal, nous souhaitons alerter l’Etat français afin qu’
une véritable politique de protection des animaux soit enfin menée.
* Nos revendications
1 - Une application des lois inscrites au code de l’animal pour les cas de : divagation, maltraitance, abandon, non identification, trafics / ventes / dons. Que les pénalités et amendes inscrites dans la loi soient appliquées. Que les pouvoirs publics agissent contre le trafic d’animaux.
2 - La mise à disposition de lecteurs de puces pour les polices municipales afin de leur permettre de contrôler et verbaliser les contrevenants.
3 - Une sensibilisation à grande échelle, dans les écoles, les quartiers, les lieux publics et les foyers. Que les intercommunalités travaillent en partenariat avec des associations de protection animale pour former des agents dédiés à la sensibilisation. Que les services sociaux et travailleurs libéraux travaillent également en étroite collaboration avec les associations afin d’aider les maîtres en difficulté.
4 - L’intégration, dans les programmes scolaires, d’un enseignement de l’éthique animale, pour développer chez les élèves l’empathie et le respect de l’animal et, par extension, de leurs semblables.
5 - Une stérilisation obligatoire des animaux non confinés, avec la mise en place de campagnes de stérilisation gratuites pour les foyers les plus modestes.
6 - La mise en place d’un permis de détention d’un animal, en s’inspirant du modèle Wallon. Une personne qui aurait abandonné ou maltraité un animal aurait
de facto interdiction d’en détenir un.
7 - L’obligation pour les animaleries de vendre uniquement des animaux pris en charge par les associations, comme en Californie.
8 - Qu’un partenariat soit développé avec les écoles vétérinaires et les professionnels pour des campagnes de stérilisations à grande échelle dans les zones fortement impactées par l’errance. Que des cliniques vétérinaires mobiles puissent voir le jour.
9 - La généralisation des campagnes
CSRM (capturer, stériliser
, relâcher
et maintenir), qui va de pair avec celle des dispositifs “chats libres”, mis en place sur certaines communes. Dans les DROM, qui font face à un phénomène d’errance d’ampleur, concernant les chiens, les maires sont souvent frileux à l’idée de les stériliser et les relâcher sur site, en raison du risque d’accident ou de morsures. Les animaux capturés peuvent être marqués avec un code faisant référence à une fourrière, qui dépend d’un secteur défini. Si l’animal provoque un trouble à l’ordre public, la fourrière est alors contactée pour le récupérer.
10 - L’ouverture de structures accueillant les SDF avec leurs animaux.
11 - Le maintien du lien entre une personne qui entre en maison de retraite.
12 - La permission des visites des animaux de compagnie pour les hospitalisations prolongées ou dans les centres de rééducations, toujours dans le but de maintenir le lien du maître avec son animal, et ce à des fins thérapeutiques, afin de favoriser la guérison.
13 - Le développement de la médiation animale dans les institutions accueillant des personnes fragiles (EHPAD, foyers de réinsertion, prisons, etc).
14 - Un contrôle et un suivi plus stricte des adoptions (refuges, traçabilité portées, animaux d’élevage). Une transparence pour tous les transits des animaux, que ce soit dans les fourrières, les refuges ou les associations, avec la tenue d’un registre mutualisé d’entrées/sorties. Que des statistiques annuelles soient publiées concernant le fonctionnement des fourrières, ainsi que leur coût.
15 - L’anesthésie obligatoire précédant l’euthanasie d’un animal. Un renforcement des contrôles des fourrières concernant le respect des réglementations en vigueur.
16 - L’instauration d’un Ministère de l’Ethique animale ou d’un conseil du bien-être animal (cf Wallonie).
17 - La mise en place d’un numéro vert dédié au recueil des signalements pour les cas de maltraitance.
18 - La création d’une brigade avec un pôle d’enquêteurs formés dédiée aux cas de maltraitance animale, à l’instar de la Norvège, afin notamment de prévenir les actes de violence intrafamiliale.
* Et pour les animaux non domestiques?
1 - L’installation de vidéosurveillance dans tous les abattoirs, afin de vérifier le respect du bien-être animal.
2 - L’interdiction de détenir un animal, autre qu'un animal domestique, dans les cirques. Interdiction également de détenir des cétacés dans les parcs aquatiques.
3 - L'interdiction d’utiliser des cages pour l'élevage de poules pondeuses.
4 - L’interdiction de la tauromachie.
5 - L’interdiction de la chasse des oiseaux à la glu.
6 - L’interdiction de la chasse à courre, comme c’est le cas en Allemagne ou en Grande-Bretagne, où cette pratique a laissé place à un sport équestre dans lequel les cavaliers et leurs chiens suivent une odeur artificielle. Cette chasse au leurre se déroule comme la chasse à courre, mais sans gibier.
7 - Un recours accentué aux techniques alternatives à l’expérimentation animale (dérivés de sang humain, tissus reconstitués
in vitro, organe sur puce). Interdiction des expériences sans finalité liée à la santé humaine ou animale. Création d’une commission d’éthique seule habilitée à autoriser les expériences menées dans le cadre d'un projet.
- Comment financer de telles mesures ?
- En créant une taxe sur les fournitures pour les animaux (cages de transport, nourriture, jouets…). L’argent serait alors reversé aux associations de protection animale sous forme de bons de stérilisations, de construction ou rénovation d’un refuge ou d’un sanctuaire, etc. Les associations devront justifier de l’utilisation de cet argent.
- Avec la contribution générée lors de l'enregistrement d’un animal (identification), un fond de protection contre les abandons et la maltraitance animale serait créé en vue d'en faire bénéficier les refuges pour la construction et la rénovation de leurs infrastructures.
- En appliquant la loi, les amendes dressées permettraient aux communes de récupérer de l’argent qui pourrait être utilisé pour des stérilisations.
- En obligeant les communes à inscrire dans leur prévisionnel une ligne budgétaire concernant la gestion des animaux en état d’errance ou de divagation (contrat de fourrière ou partenariat avec des associations de protection animale). Si le budget alloué à la question de l’errance n’est pas utilisé comme la loi les y oblige, les communes ne percevront alors pas leurs subventions.