Requête en faveur de l’organisation d’un référendum sur la chasse
Monsieur le Président de la République, Messieurs les Ministres,
La chasse n’est pas seulement l’affaire des chasseurs.
La chasse est l’affaire de la population toute entière.
Elle est bien sûr l’affaire des défenseurs de la cause animale qui s’horrifient de cette pratique cruelle et mortifère à l’égard d’êtres vivants sensibles.
Elle est l’affaire des défenseurs de l’environnement qui, à l’aune de la sixième extinction de masse annoncée par les scientifiques, s’alarment de l’écocide que constitue la dispersion de mitraille de plomb et autres toxiques issus des munitions dans la nature, de l’effondrement de la biodiversité, du déclin généralisé de la faune sauvage, de l’éradication programmée d’espèces communes.
Elle est l’affaire des humanistes qui considèrent qu’il n’y aura pas de paix ni de fraternité dans le Monde aussi longtemps que l’humain se comportera comme un prédateur, qu’il entretiendra par une telle pratique sa sauvagerie et sa férocité primaires. Qu’il s’octroiera le statut d’être suprême disposant du pouvoir de vie et de mort sur tout le reste du Vivant.
Elle est l’affaire de ceux qui déclarent avec Voltaire que « La chasse est le moyen le plus sûr pour supprimer les sentiments des hommes envers les créatures qui les entourent », et avec Marguerite Yourcenar que « Si la cruauté humaine s’est tant exercée contre l’homme, c’est trop souvent qu’elle s’était fait la main sur les animaux ».
Elle est l’affaire de ceux qui affirment avec Gandhi : « On reconnaît la grandeur et la valeur d’une nation à la façon dont celle-ci traite ses animaux ».
Elle est l’affaire de tous les Français honteux que leur pays laisse perdurer une coutume aussi archaïque et barbare, démontrant ainsi son incapacité à évoluer et à s’élever moralement.
Elle est enfin l’affaire de ceux qui, indépendamment de toute idéologie, sont très attachés aux droits que l’État est supposé leur garantir : le droit à la sécurité et le droit de rester en vie.
Elle est l’affaire des promeneurs du dimanche, des randonneurs et des vététistes, des cueilleurs de champignons, des usagers des routes de campagne et des personnes qui résident en lisière de bois.
Elle est l’affaire de tous les citoyens qui s’indignent des accidents qui émaillent chaque saison cynégétique, et de leur cortège de morts et de blessés graves.
Elle est l’affaire de ceux qui s’inquiètent que l’on puisse laisser dans la nature, une arme à la main, des personnes manifestement incapables de distinguer un cycliste d’un sanglier ou un surfeur d’un faisan ; et qui semblent si avides et impatientes de tuer qu’elles ont tendance à tirer d’abord et à identifier leur cible ensuite.
Au cours de ces trois derniers mois, la chasse a causé la mort de cinq personnes et le bilan va probablement s’alourdir encore.
La chasse est donc l’affaire de tous les Français et il faut leur permettre de se prononcer pour ou contre son abolition en organisant un referendum national.
Nos amis suisses du Canton de Genève ont été consultés sur le sujet... en mai 1974. À l’époque, 72 % de la population a plébiscité l’interdiction. Et cela fait près de 45 ans que la faune est devenue remarquablement riche (sans aucun cas de pullulation) et que les promeneurs apprécient leur quiétude et leur sécurité retrouvées.
Sans présager du résultat d’un tel referendum en France, il faut offrir à l’ensemble de nos concitoyens, chasseurs et non-chasseurs, la possibilité de s’exprimer sur le sujet.
2 % de la population ne saurait en effet bénéficier d’un éternel passe-droit lui permettant d’imposer ses us et coutumes aux 98 % restants, et de les réduire de surcroît au silence.
Nous sollicitons donc l’organisation d’un referendum national sur le maintien ou l’interdiction de la chasse.
Valérie Chauvin, membre du REV (Rassemblement des Écologistes pour le Vivant) & Patricia Fleuranceau
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.