Après un longue attente, la décision est tombée le 27 août dernier. L’Elysée annonce suspendre la chasse à la glu pour les grives et les merles pendant un an face à la montée en pression que les différentes associations ont menée et notre pétition n’y est pas pour rien ! L’opinion publique prend maintenant très au sérieux la cause animale et nos gouvernants tendent à en prendre conscience.
Vous avez été près de 73 000 à montrer votre ras-le-bol de cette barbarie et de cette chasse hors la loi. Et votre réaction a été vive et forte ! En l’espace de deux semaines, vous avez soutenu et partagé le message lancé par Ethics For Animals et One Voice. Merci pour votre mobilisation !
Néanmoins, nous resterons vigilants car, comme il est dit, ce n’est qu’une suspension d’une année dans l’attente de la réaction de la Cour de Justice européenne. Nous ne lâcherons rien pour aboutir à une interdiction définitive de cette chasse et nous comptons sur votre soutien pour y arriver.
Bravo et encore merci à tous !
Les équipes d’Ethics For Animals et One Voice
À la suite de multiples recours, notamment de One Voice au Conseil d’État contre les arrêtés autorisant la chasse à la glu, le 2 juillet 2020, la Commission Européenne a adressé une mise en demeure à la France. Celle-ci a trois mois pour se mettre en conformité avec le Droit européen concernant la « Directive Oiseaux ». Pour ce faire, Mme Pompili, ministre de l’écologie, a fait savoir à la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) dès son investiture, son désir de fermer définitivement la chasse à la glu dans la région PACA, unique et dernière région européenne à avoir l’autorisation de la pratiquer. Or, nous apprenons qu’à la suite de la levée de boucliers de ses adeptes et avec le soutien de leur fédération, notre premier ministre aurait l’intention de revenir en arrière ?! Il n’en est pas question !
Qu’est-ce que la chasse à la glu ?
La chasse à la glu est une chasse barbare et non-sélective. Ceux qui la pratiquent l’utilisent pour capturer des « appelants », des oiseaux qui seront destinés à être enfermés dans des cages pour en appeler d’autres qui seront ensuite abattus au fusil. Cette technique de chasse est censée être non-létale pour l’animal puisque le principe est d’enduire des bâtonnets de colle, appelés gluaux, qui sont ensuite cachés dans les arbres. Les oiseaux se collent dessus et restent bloqués jusqu’à ce que le chasseur vienne les décoller.
Les merles et les grives sont censés être les oiseaux visés mais il est évident que n’importe quel autre oiseau peut venir s’y poser et notamment ceux issus d’espèces protégées. La LPO a pu démontrer que bon nombre d’oiseaux, s’ils étaient protégés, finissaient jetés dans un coin. L’analyse des sites où sont posés les gluaux montre un triste spectacle : rouge-gorge, fauvettes, mésanges, rouge-queue, faucons…
Les chasseurs, pour décoller les animaux, utilisent des solvants dangereux, comme du white spirit. Très souvent les plumes rectrices de l’oiseau sont arrachées dans l’opération rendant celui-ci handicapé à vie et voué à une mort certaine au moment de son relâché. Car oui, les chasseurs se vantent de relâcher les appelants à la fin de la saison de chasse mais combien y survivent avec leur handicap de vol ?
Voir la vidéo de la LPO : L’intolérable réalité de la chasse à la glu
Qu’est-ce que la « Directive Oiseaux » ?
Cette directive est la directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages. Elle concerne toutes les espèces d’oiseaux sauvages vivant en Europe.
Elle encadre toutes les pratiques qui peuvent porter atteinte à ces populations et notamment les différentes chasses existantes.
On pourra noter tout particulièrement l’article 8 paragraphe 1 :
« En ce qui concerne la chasse, la capture ou la mise à mort d’oiseaux dans le cadre de la présente directive, les États membres interdisent le recours à tous moyens, installations ou méthodes de capture ou de mise à mort massive ou non sélective ou pouvant entraîner localement la disparition d’une espèce, et en particulier à ceux énumérés à l’annexe IV, point a). »
Il est évident que la chasse à la glu est non-sélective. Et c’est bien pour ça que l’UE a mis en demeure la France pour la deuxième fois (!) de se mettre en conformité avec la loi européenne. Déjà l’an dernier, les recours de la LPO et de One Voice avaient donné lieu à une réponse favorable aux oiseaux de la part de l’Union européenne. Au terme des trois mois, la commission saisira la Cour de Justice Européenne.
Nous soussignés, réclamons aux côtés de One Voice et Ethics For Animals, de mettre les quotas de la chasse à la glu définitivement à 0. Mme Pompili a pris le bon et le juste chemin pour ces animaux. Nous avons trop longtemps dérogé à nos obligations (2009) et nous ne voulons plus d’une chasse ancienne et cruelle, qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. L’engouement des français pour le référendum des animaux montre clairement quel rapport notre pays veut avoir avec les animaux en général. Aussi commençons par nous mettre en règle et finissons-en avec cette barbarie qui n’a que trop durée.