En France comme dans d’autres pays, la nombreuse population des chats représente un risque et une pression de prédation sur la petite faune. Mais des solutions peuvent être envisagées et encouragées pour ne pas en arriver à ce stade ultime qu’est l’euthanasie des chats errants.
La stérilisation est la meilleure solution pour endiguer ce problème et éviter le massacre de plusieurs milliers d’êtres sensibles. Le Dr. Dennis C. Turner, biologiste à l’Université de Zurich (Suisse) et auteur de la bible sur le comportement des chats (The Domestic Cat : The Biology of its Behaviour), affirme : « De nombreuses études ont démontré que l'abattage des chats libres pour réduire leur population s'est avéré inefficace. Piéger, stériliser, vacciner et relâcher là où les animaux ont été attrapés est la seule méthode efficace pour stabiliser ces populations. D'autres campagnes éducatives visant à encourager la stérilisation des chats mâles et feme lles, autorisés à l'extérieur, devraient être soutenues ».Quant à l'impact que les chats ont sur la petite faune sauvage, le Dr. Dennis déclare : « Bien que nous sachions que les chats peuvent tuer des milliers d'oiseaux et de rongeurs dans une zone, aucune étude scientifique n'a jamais montré que ces chats étaient la principale cause de l'épuisement des espèces de proies », ajoute-t-il.
OUI à des méthodes de stérilisation éthiques
Mais face à l’échec des campagnes actuelles de stérilisation, telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée, Thierry Bedossa, docteur vétérinaire et président de l’association AVA (Agir pour la Vie Animale), appelle à une réflexion autour des pratiques de stérilisation : « Le contrôle des populations canines et félines est une nécessité en termes de protection animale mais les moyens pour y arriver doivent être raisonnés et évalués au regard des dernières avancées scientifiques pour le respect de la santé, du bien-être et du comportement des animaux, en fonction de leur éco-éthologie. »
La stérilisation des chats errants sans gonadectomie apparaît comme une alternative permettant de lutter contre la reproduction des chats et permettant un bien meilleur contrôle de leur population puisque la compétition entre reproducteurs demeure alors qu'ils ont été stérilisés (leurs comportements naturels sont ainsi conservés). « Stériliser sans gonadectomie permettrait de bien plus efficacement contrôler les populations de chats donc de limiter leur pression prédatrice sur la petite faune », explique le Dr. Bedossa. C’est une méthode plus respectueuse du bien-être animal.
Le Dr. Alain Fontbonne, maître de conférences au service de reproduction des carnivores domestiques de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, déclare : « Le congrès européen de médecine féline a présenté, il y a quelques années, une étude américaine (menée par des scientifiques de l'université de Tufts, dans le Massachusetts) montrant l’intérêt de la vasectomie chez les chats mâles errants et, à l’inverse, l’échec du contrôle des populations félines en recourant à l’ablation des testicules. En effet, le mâle vasectomisé conserve son comportement sexuel, continue de protéger son harem contre les saillies intempestives d’autres mâles et les saillit lui-même mais sans portées à la clé. À l’inverse, l’étude a montré que les castrer ne servait à rien, les mâles castrés étant remplacés par des mâles entiers et les naissances de chatons perdurant. »
En signant cette pétition, vous permettez à l’association AVA de faire entendre sa voix pour que les chats errants ne soient pas capturés et injustement mis à mort. Vous contribuez également à ouvrir le débat pour que des alternatives à la barbarie soient encouragées.