Mars 2023 : une agricultrice fait une appendicite infectieuse.
15 jours après sa jument âgée d’à peine 7 ans est euthanasiée suite à une infection du colon.
avril 2023, un tiers des poissons du plan d’eau, créé au printemps 2022, meurt en quelques jours.
L’eau de source qui ruisselle sur son terrain, avec laquelle elle arrosait ses légumes et que buvaient ses chevaux est polluée. Elle lance l’alerte et demande à la commune et aux services d’assainissement de faire le nécessaire… et se retrouve confrontée au déni inexcusable et inexplicable des responsables.
En quelques mois, toute vie disparaît dans et autour des eaux qui ruissellent sur son terrain. Les signes de pollution sont multiples et cette femme de 50 ans qui ne peut plus travailler, décide de porter plainte pour pollution ayant entraîné la mort d’animaux et mise en danger délibérée de la vie d’autrui.
En septembre, des prélèvements réalisés par huissier, puis par l’OFB, analysés par Labéo, un laboratoire agréé, confirment la présence de Salmonelle, Entérocoques et E.Coli à des taux élevés, dangereux pour la santé humaine et animale : une honte au 21e siècle pour ce petit village du Calvados qui cache les égoûts dans des eaux pluviales et des eaux de source !
Depuis Octobre, 2 procédures sont en cours. Au pénal, d’une part avec l’OFB qui enquête suite à cette plainte et celle déposée par FNE Normandie.
Auprès du Tribunal administratif d’autre part avec une demande de référé URGENT, déposée en Octobre 2023 dont la réponse est toujours attendue : on lui dit que le temps judiciaire est LONG.
Sa situation économique et sa santé se dégradent : elle a cessé toute activité en raison des risques sanitaires et environnementaux pour ses animaux et elle. Et ses animaux et elle se retrouvent condamnée à vivre dans des égoûts à ciel ouvert, sans qu’aucune mesure de précaution ne soit prise.
Cette femme, c’est moi (*).
Le constat est simpe : le terrain est pollué de tous côtés. Les sols, les prairies, les eaux qui ruissellent, et le cours d’eau qui traverse mon terrain, dans une zone humide et une ZNIEFF II (dont protégé en théorie) subissent tous des rejets d’eaux pluviales auxquelles se mêlent des eaux usées provenant de plusieurs dizaines d’installations d’assainissement non conformes dans le bourg en amont de sa propriété.
Au-delà de la citoyenne en danger que les responsables abandonnent dans une station d’épuration sauvage, sans aucun contrôle, exposée à des bactéries résultant de la mauvaise gestion des assainissements et des eaux par les services concernés, au-delà de la mort des animaux et de l’anéantissement total de la biodiversité sur près de 5ha, il y a une catastrophe en cours, qui dure depuis des décennies, que ce drame révèle : car ce qui se passe à Champ du Boult ne reste pas à Champ du Boult ! Les eaux courent vers l’aval, et les fortes pluies ne font qu’accélérer le processus interminable de contamination ...
Des ruisseaux, un lac, tout un bassin versant sont concernés… une ville, et plusieurs milliers d’habitants dont l’eau potable dépend de la qualité des eaux sont concernés et on souffert déjà de la complaisance, de l’inertie, du laisser-aller, du déni organisé des services locaux et de l’État en matière d’environnement.
Depuis des mois, j’interpelle et lance l’alerte seule, tente d’informer dans les médias, sur l’urgence d’agir, sur l’inexplicable REFUS d’intervenir des autorités compétentes : car nous parlons de bactéries dangereuses pour la santé humaine : E. Coli, Entérocoques, Salmonelles, à des taux élevés !
Ailleurs, ces pollutions sont traitées avec sérieux et diligence :
Ici, le préfet, l’ARS, la DDTM, la DDPP, la DREal, Mme Borne, les ministères, les services des eaux sont tous informés et les pollutions courent et les bactéries prolifèrent et AUCUNE MESURE n’est prise à ce jour pour mettre en sécurité la citoyenne, agricultrice et coordinatrice d’association que je suis, qui se bat pour sa survie, celle de ses animaux mais aussi pour protéger d’autres citoyens, d’autres animaux, et surtout pour l’intérêt général ; l’environnement, l’eau, les ressources dont nous dépendons TOUS.
Au prétexte d’une procédure en cours, on laisse couler, on laisse mourir, on gâche et on prend les risques de multiplier les préjudices et les coûts :
… mais pas seulement les coûts puisqu’on traite aussi la nature, le vivant, les êtres vivants avec un dédain et une cruauté qui questionne notre humanité. Ainsi chaque année, on relâche des poissons dans ces eaux mortifères où ils sont condamnés à agoniser :
Jusqu’où irons-nous ? Est-ce cela être humain ? Cacher les égoûts dans des eaux propres qui contaminent tout autour de nous ? Laisser une femme crever dans les égoûts d’un village au 21e siècle, en toute connaissance de cause ? Anéantir sciemment toute vie dans le bocage normand dans l’attente d’une « tragédie » ou d’une catastrophe économique « suffisante » ?
La vie d’une jument, la vie d’une femme, la vie de milliers de poissons, d’insectes et de vies qui forment « la biodiversité », peuvent donc en France, être totalement niées, abandonnées, bafouées… combien en faudra-t-il ? Qui seront les prochains ?
En cas d’incendie, on éteint le feu et on enquête si l’incendie est criminel. Le temps de l’enquête ne justifie en aucun cas qu’on laisse le foyer se propager et ses victimes en danger.
Il s’agit ici d’un foyer de contamination bactérienne (E. Coli, Entérocoque, Salmonelles) qu’on laisse courir, volontairement, provoquant une catastrophe sanitaire et environnementale !
Cessons de traiter l’environnement comme « une option » alors qu’il s’agit d’une CONDITION de vie, une condition qui englobe toutes les autres questions : sanitaire, économique, sociale, politique.
Exigeons que les autorités fassent le nécessaire pour mettre fin à ces pollutions honteuses !
Mettons fin à la complaisance des élus et des services en matière de pollution et de vies animales ou humaines !
Dans cette circonscription où Mme Borne a été élue députée, ou Mme Borne est revenue, après avoir déclaré dans son rôle de Premier ministre, l’urgence et la nécessité de préserver les ressources en eau, exigeons du Préfet qu’il mette en demeure la commune de faire le nécessaire pour que ces pollutions scandaleuses, connues de TOUS, identifiées et canalisées, cessent sans aucun délai.
Pour cela, 2 mesures d'urgence peuvent suffire :
- mettre en demeure la commune de mettre en place une canalisation provisoire des eaux polluées, en amont des eaux de source, vers un terrain communal à proximité
- mettre en demeure les propriétaires d'installations d'assainissement non conformes de se mettre en conformité sans délai
Ces mises en demeure visant à assurer la salubrité publique sont des décisions qui relèvent d'une part de l'autorité du Préfet et/ou de la DDTM, sous l'autorité du préfet. Il ne s'agit en somme que de demander que les lois soient appliquées sans complaisance, ni connivence à l'égard des responsables en cause, dans le but de préserver la santé humaine, animale, notre environnement et l'économie qui en dépend !
(*) Agroécologiste et coordinatrice d’ARiMAGE, je n’ai jamais exploité mes animaux mais vis et coopère avec eux pour créer des écosystèmes favorables à l’environnement : je produisais des œufs, des fruits et légumes, du chanvre thérapeutique, en élevant des Poules Brahma et des canards coureurs indiens, tout en proposant des initiations à la permaculture et à la médiation animale, notamment avec ma jument, compagne de vie adoptée à l’âge de 6 mois.
Agée de 50 ans, je ne pourrai pas reprendre un projet agricole, mais je me bats pour obtenir justice et des réparations pour mes animaux et moi, mais aussi pour les sols, l’environnement, les animaux sauvages, la biodiversité, la santé des agriculteurs et autres habitants en aval, et de leurs animaux.
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