Démission de Manuel Valls suite à ses propos en faveur de la corrida
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Monsieur Manuel Valls, Ministre de l'intérieur
La pétition
Mise à jour
Monsieur le Ministre,
Vous avez cru bon de revendiquer votre amour de la corrida en septembre dernier, peu avant l’examen de son éventuelle interdiction par le conseil constitutionnel, saisi par le CRAC Europe et Droit des animaux.
Il n’appartenait certainement pas à un membre du gouvernement de s’engager publiquement sur ce sujet et de « politiser » ainsi ce débat. Vous avez néanmoins choisi de le faire, étant d’ailleurs parfaitement conscient de la polémique que votre prise de position n’allait pas manquer d’engendrer. Dont acte.
Naturellement (à ce stade, vous aurez déjà compris dans quel camp je me situe), j’ai été affligée par vos propos. Mais plus encore que votre désir de préserver la corrida, c’est le motif invoqué qui m’a plongée dans la plus abyssale consternation. Selon vous, cette abomination doit se perpétuer car il s’agit d’une tradition, faisant partie intégrante de notre culture.
Sauf le respect que je vous dois, comment un être de votre intelligence peut-il proférer de telles inepties ? Depuis quand l’ancienneté et la longévité d’une pratique suffisent-elles à la légitimer et à justifier sa perpétuation ?
Qu’est-ce qu’une tradition ? Une pratique, une habitude, un rite… qui prend généralement sa source dans un passé lointain voire immémorial, qui découle d’une croyance, d’une mentalité ou d’une idéologie obsolète, qui se caractérise le plus souvent par son insanité et sa barbarie, qui s’exerce de préférence au détriment des plus innocents et des plus faibles afin d’assouvir les envies des plus forts et des plus vils.
L’Humanité n’est déjà pas très reluisante. Quel visage offrirait-elle aujourd’hui si chaque peuple avait conservé, par delà les âges, toutes ses coutumes archaïques ?
C’est précisément à sa capacité d’abolir ses traditions ancestrales les plus perverses que l’on mesure les progrès moraux et l’évolution spirituelle d’une nation.
Tradition, que d’abominations et de crimes on commet en ton nom !
La tradition a voulu que l’on bande les pieds des petites filles chinoises pendant plus de mille ans. Que les veuves s’immolent sur le bucher funéraire de leur époux, en Inde, pendant des siècles et des siècles. Etes-vous nostalgique de ces traditions ?
Considérez-vous que leur ancienneté, leur persistance dans le temps, leur spécificité locale, leur enracinement dans le patrimoine culturel de leur pays… justifiaient leur pérennisation ?
Déplorez-vous que Constantin 1er ait interdit les combats de gladiateurs au IV ème siècle, alors que ce divertissement remontait à l’an 264 avant JC, c’est dire s’il était profondément ancré dans la culture romaine…
Militez-vous en faveur de l’excision et de la polygamie ? Envisagez-vous de rétablir (officiellement) le droit de cuissage ? Etes-vous, également, un aficionado du lancer de nains ?
Vous êtes-vous rendu en Birmanie pour y contempler les femmes-girafes ? Elles attirent à tel point la curiosité (très saine, évidemment) des touristes qu’elles sont désormais exhibées dans des zoos humains. Si vous n’avez pas encore réservé votre billet, ne tardez guère ! Car le gouvernement birman décourage vivement cette tradition (aucun respect pour l’identité culturelle de son peuple !), visant à obliger les petites filles à porter des colliers-spirales dès l’âge de 5 ans pour allonger démesurément leur cou.
J’arrêterais là ma litanie de traditions abjectes et antédiluviennes. J’en passe et des bien pires…
Ses vieilles traditions constituent souvent pour un peuple « civilisé » un motif de honte bien plus que de fierté. Et il ya bien plus de grandeur à les abroger qu’à les préserver.
La corrida ne fait pas, ne devrait pas faire, exception à la règle.
Je reprendrai la formule lapidaire de Zola pour la définir : Ni un art ni une culture. Mais la torture d’une victime désignée. Tout est dit.
La corrida n’est strictement rien d’autre que cela. Un supplice gratuit et inutile, perpétré pour le seul plaisir. Le plaisir de supplicier du toréro, le plaisir d’assister à un supplice du public.
Le problème, dans votre prise de parole à ce sujet, c’est que vous êtes Ministre, et de surcroit Ministre de l’intérieur, chargé à ce titre de veiller sur la sécurité de vos compatriotes, de lutter contre la criminalité, d’éradiquer la violence.
Il était donc particulièrement déplacé et inconsidéré de votre part de clamer votre goût pour la sauvagerie gratuite.
Notre Ministre de l’intérieur est émoustillé par la vue du sang, il élève la cruauté au rang d’art, célèbre la dimension esthétique de la torture, exalte le panache des bourreaux, considère que la souffrance et la mort d’un innocent - ne fut-ce qu’une bête - constituent un bien joli spectacle et un agréable divertissement dont il ne faut surtout pas priver les Français pour ne pas saper leur moral en ces temps de crise… Ouah ! Nous voilà rassurés…
En tenant de tels propos, je considère que vous avez engagé votre responsabilité professionnelle et que vous devriez vous auto-démettre de vos fonctions.
Et par pitié, cessez de parler des Français comme d’une assemblée monocéphale de bœufs excités par le calvaire d’un taureau.
La France compte plus d’opposants que de défenseurs de la tauromachie.
Je suis du Midi de la France et je puis vous assurer que la corrida en particulier - et la barbarie en général - ne font absolument pas partie de ma culture, ne sont nullement constitutives de mon identité et ne me remontent en aucun cas le moral !
J’ai honte, au contraire, de mon appartenance à un pays qui, sur ce point précis, est clairement, profondément et désespérément arriéré.
Les sages du Palais Royal ont entendu votre message et ont jugé la corrida parfaitement conforme à la Constitution puisque le fait d’exercer des sévices envers un animal est un délit… sauf quand cet acte de cruauté relève d’une tradition locale ininterrompue. En bref, torturer un animal pour le plaisir est interdit… sauf quand c’est autorisé. Et les juges constitutionnels n’y trouvent rien à redire.
Que penser d’un pays dont le Code pénal est absurde, incohérent et hypocrite au point d’autoriser, par dérogation, un acte par ailleurs passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende ?!
C’est un peu comme si la Loi française stipulait que l’abus sexuel envers un mineur est un crime, sauf lorsqu’il est exercé par un homme d’église, car il s’agit alors d’une tradition séculaire ininterrompue…
Ghandi (qui, lui, était un vrai sage) disait qu’on reconnait la grandeur et la valeur d’une nation à la façon dont celle-ci traite ses animaux.
De ce côté-là, la France a encore un long chemin à parcourir. Et vous ne faites que l’entraver.
Les abolitionnistes poursuivront leur pacifique combat et, un jour, ils gagneront. J’espère être encore là pour le voir. J’espère que si mon fils, devenu grand, me demande un jour ce qu’était une corrida, je pourrais lui répondre qu’il s’agissait d’une vieille tradition ignoble, heureusement abolie depuis longtemps.
D’ici là, j’ai honte pour vous. J’ai honte de vous. J’ai parfois honte d’être Française et le 20 septembre dernier, j’ai vraiment eu honte d’être française à cause de vous.
De grâce, démissionnez !
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L’Humanité n’est déjà pas très reluisante. Quel visage offrirait-elle aujourd’hui si chaque peuple avait conservé, par delà les âges, toutes ses coutumes archaïques ?
C’est précisément à sa capacité d’abolir ses traditions ancestrales les plus perverses que l’on mesure les progrès moraux et l’évolution spirituelle d’une nation.
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Jean - Le 17/11/2012 à 15:05:26
On ne peut à la fois vouloir logiquement moraliser l'opinion contre la violence, et favoriser son expansion en termes de cruauté envers les animaux. Il faut choisir Monsieur le Ministre.
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Roswitha - Le 01/12/2012 à 15:19:16
Cet homme, ministre de l`Intérieur, est indigne car tortionnaire par personne interposée. C`est une honte d`avoir ce genre de personnes dans le gouvernement. Ils entrainent la France de plus en plus dans la déchéance morale. Il faut qu`ils partent, et lui en premier.