Scandale : Les élevages « plein air » voués à disparaître ?
D’après deux arrêtés du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (datant de septembre 2021), les élevages de volailles en plein air sont menacés d’extinction. En cause : ces élevages favoriseraient la propagation de la grippe aviaire puisque la migration des oiseaux qui survolent les élevages serait à l’origine de ces épisodes d’épizootie.
De grands opérateurs économiques seraient donc en train d’agir en faveur de l’industrialisation des élevages grâce à un « plan bâtiments » qui viendrait supprimer les élevages « plein air », obtenus par dérogation en 2017 grâce à la mobilisation citoyenne. C’est donc un pas en arrière qu’on ne peut admettre !
Cette nouvelle est un véritable scandale. D’abord parce que l’industrialisation des élevages va totalement à l’encontre du bien-être animal : il permet de mieux répondre aux besoins fondamentaux des animaux (marcher, sentir l’air extérieur, activités sociales et de piquage qui occupent un tiers de leur temps…), loin des minuscules cages où ils sont entassés par milliers dans le noir, et dans des conditions souvent douteuses comme l’ont révélé les nombreuses enquêtes des lanceurs d’alerte de L214.
L’industrialisation représente aussi un non-sens vis-à-vis de la santé animale et humaine puisqu’elle favorise la promiscuité et le stress des individus. Dans ces conditions, les maladies se propagent bien plus vite qu’en extérieur, comme nous l’a d’ailleurs rappelé la crise du Covid-19.
OUI à un élevage « plein air » amélioré
Non seulement nous militons ardemment pour la préservation de la dérogation « plein air », mais nous réclamons également sa démocratisation et son amélioration. En effet, un véritable « élevage plein air » permettrait aux volailles de profiter de l’extérieur toute l’année, durant toute leur (courte) vie, et non pas seulement durant un tiers de leur vie (au plus tard 28 semaines après leur naissance). Rappelons par ailleurs qu’une poule peut vivre jusqu’à 10 ans, alors qu’elles sont abattues à l’âge d’un an seulement car elles ne produisent plus assez d’œufs passé cet âge.
De plus, l’étiquetage « plein air » impose une surface de 4 m² par poule à l’extérieur, ce qui représente un espace ridicule pour une poule, mais immense pour l'exploitant puisque, pour des élevages de plusieurs milliers de volailles, le nombre d’hectares obligatoires représente des surfaces aberrantes. Et ce, d’autant qu’en réalité, les poules stagnent généralement près des portes qui leur donnent accès aux bâtiments : là où se trouve la nourriture. Et les élevages labellisés « bio » ne valent pas mieux… En réalité, les étiquettes « plein air » et « bio » correspondent bien plus à une opération marketing qu’à un véritable souci de l’environnement, du bien-être ou de la bonne santé.
La solution serait de favoriser les circuits courts où les animaux sont bien davantage traités comme des individus que comme des ressources. Plutôt que de soutenir les élevages intensifs, l’Etat devrait donc plutôt investir dans le développement et l’aide apportée aux petites exploitations, respectueuses de la santé animale, de celle des Hommes et de celle de l’environnement. A l’aube de l’élection présidentielle, espérons que les candidats se penchent enfin sur cette question fondamentale du « one health » (une seule santé).
« La même situation épidémiologique existe en Europe avec la peste porcine qui menace aussi bien les cochons d'élevage que les sangliers. Des abattages massifs de ces animaux ont été commis dans plusieurs pays d'Europe par crainte d’une épidémie de peste porcine. L'objectif des autorités "sanitaires" est toujours d'enfermer les animaux de production. Mais les animaux ne sont pas des outils de production ; ce sont des individus avec une intelligence, une sensibilité et une âme », déclare Thierry Bedossa, docteur vétérinaire et Président d’Agir pour la Vie Animale.
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