2 millions : c’est le nombre d’animaux concernés chaque année en France par l’expérimentation animale. Ce chiffre passe à 4 millions si on y inclut les animaux transgéniques (créés uniquement à des fins d’expérimentation !), qui ne sont pas comptabilisés en France contrairement aux autres pays.
En 2010, une directive européenne a établi la règle dite « des 3R » :
- Réduire le nombre d’animaux en expérimentation.
- Raffiner la méthodologie utilisée.
- Remplacer chaque fois que cela est possible les modèles animaux « in vivo » par des modèles alternatifs in vitro (comme des cellules-souches) ou in silico.
Cette règle des 3R, a été transposée, en 2013, dans le droit français sous la forme d’un décret comprenant 10 mesures destinées aux organismes publics de recherche. On pourrait croire qu’elle permet une avancée, et que la France s’attache à appliquer la directive européenne. Mais il n’en est rien !
La directive européenne classe également les expériences selon quatre degrés de gravité, en fonction de « la douleur, la souffrance, l’angoisse » générées : les expériences à la gravité dite « légères » (ex : une anesthésie, le confinement de l’animal pendant moins de 24h), « modérées » (ex : greffes d’organes ou implants), « sévères » (ex : chocs électriques, essais de toxicité pouvant entraîner la mort), et « sans réveil » (procédures à l’issue desquelles les animaux anesthésiés ne sont pas réveillés) ;
Notons toutefois que ce degré de gravité ne concerne que l’expérience en elle-même, et fait totalement abstraction de l’état psychique ou physique dans lequel peut se trouver l’animal en amont et en aval de l’expérience.
« Je vous fais part aujourd’hui de mes indignations face aux cruautés infligées à 4 millions d’êtres vivants chaque année et à l’inaction du gouvernement », dénonce le Dr vétérinaire Thierry Bedossa, président d’AVA (Agir pour la Vie Animale), dont la volonté est de faire appliquer la règle des 3R.
Hélas, force est de constater qu’en France, on refuse que les habitudes poussiéreuses des scientifiques soient bouleversées. Preuve en est : en 2017, 3708 projets de recherche nécessitant des animaux ont été soumis aux comités d’éthique. Aucun n’a été refusé. Les contrôles sont quasi-inexistants et les sanctions dérisoires. Autre constat affligeant : le plus grand élevage français de chiens pour les laboratoires a décidé de s’agrandir, passant de 500 à 3600 reproducteurs. Doit-on tolérer cela en 2020 ? Enfin, notons que la France n’investit aucun budget pour promouvoir des méthodes substitutives, tandis que le Royaume-Uni, à titre d’exemple, y a consacré 65 millions de livres ces quinze dernières années.
A travers cette pétition, l’association AVA réclame l’application stricte de la loi :
- La réduction drastique du nombre d’animaux utilisés, au profit du développement de méthodes alternatives dès que cela est possible.
- Un meilleur hébergement et une meilleure qualité de vie donnée à chacun des individus utilisés à des fins scientifiques, sous le contrôle d’un comité d’éthique indépendant.
- La réhabilitation des animaux utilisés à l’issue des programmes de recherche : placement dans des structures spécialisées, adoption dans des familles, etc., afin de leur éviter une mort injuste et arbitraire.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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