Utilisés pour la chasse, sortis/achetés uniquement à cette période et abandonnés lorsque celle-ci se termine. Ou pire, tué d’une « balle perdue », et j’insiste sur les guillemets. Stockés dans des endroits délétères. Affamés. Blessés. Ils n’ont même pas de nom.
Ces jours-ci, ils sont au cœur du débat et de l’actualité. Les chiens de chasse portent bien leur nom, ils sont là pour chasser. Complètement désociabilisés, lobotomisés, conditionnés pour faire une chose, et une seule : tuer leur proie. Peu importe les conséquences.
Prenez un chien de chasse, placez-le au sein d’une famille aimante, et il deviendra votre plus fidèle compagnon. Hélas, leur sort se résume plutôt à ça : être délaissés dans un chenil toute l’année, et être sortis une fois par an en période de chasse.
Ne dit-on pas que pour un bon équilibre, le chien a besoin de promenades quotidiennes, d’être intégré dans la vie familiale ?
Ne doit-on pas le sociabiliser au reste du monde ?
Ne doit-on pas lui prodiguer des soins, lui apporter de l’attention ?
Ne doit-on pas lui donner un nom ?
Le chien de chasse n’a-t-il donc pas droit à tout cela ?
Les chiens de chasse sont considérés comme un ensemble. Une meute. Il n’y a pas de cas par cas, pas d’individualité. Ils sont un numéro, numéro marqué généralement sur leur flanc. Ils sont nourris en meute, ne répondent qu’à des stimuli primaires. Les cris des chasseurs, des animaux, le son des cors de chasse. Ils ne connaissent pas le contact humain.
Ceux utilisés en vénerie sont souvent laissés dans un semi-abandon, sur un terrain vague aux conditions d’hygiène précaires. Peu de chasseurs accordent à leurs animaux les quelques soins élémentaires, la surveillance d’une plaie, une nourriture régulière et adaptée, un toit, un peu d’attention et une liberté de mouvement. D’autres, encore moins chanceux, sont parqués dans des chenils trop petits, voire des cages. Le tout souvent insalubre.
Parfois l’on remarque des verrues, des plaies, des tumeurs, des blessures, sur certains d’entre eux.
Je croise des personnes qui témoignent de l’agressivité de certaines meutes lorsque l’on passe non loin de leurs enclos. Une autre me témoigne avoir perdu son chien sous ses yeux, mordu par plusieurs de ces chiens.
Comment en arrivent-ils là, à s’en prendre à leurs propres congénères ? Ils meurent de faim. Parfois ils s’entredévorent**. Ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Ils ne connaissent que la chasse.
Ce confinement, qui transparaît par leurs comportements, les rend profondément malheureux.
Ce n’est pas parce qu’un chien a une fonction particulière, de travail, de chasse, ou sportive, qu’on doit lui retirer son droit de « vie de chien », de découvrir, de s’amuser, d’être heureux, choyé, en pleine forme.
Un petit rappel qui ne fera de mal qu’aux concernés :
« Les chiens doivent être détenus dans le respect des prescriptions de l’Arrêté du 25 octobre 1982* relatif à l’élevage, à la garde et à la détention d’animaux. Ils doivent faire l’objet de soins attentifs. »
Il est en particulier interdit :
Un arrêté qui visiblement s’applique à tous... Exception faire des chasseurs.
J’adresse les souhaits suivants aux véneries, élevages de chasse, et propriétaires de meutes qui ne respectent pas leurs propres animaux :
Et si vous ne savez pas gérer les soins ou le bonheur de 50 chiens à la fois, il n’est pas difficile d’apprendre. Il y a des choix qu’il est bon d’assumer, en particulier lorsqu’ils concernent des êtres vivants et doués de sensibilité.
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