L’article 521-1 du code pénal défend les animaux de la cruauté en les disant sensibles et en sanctionnant l'atteinte à leur intégrité physique et morale. L'alinéa 7 a été concédé aux lobbies des amateurs de combats de coqs et de corridas pour y échapper.
Or, ces deux activités reconnues cruelles sont autorisées dans les lieux où cela est supposé être une tradition. Ce sur-mesure de la justice me laisse perplexe. La justice devrait éviter de tomber dans ce genre de dépravations éthiques. Elle est normalement garante de la protection de chacun contre l’immoralité, du moins en démocratie. Les tyrans font des lois qui autorisent la cruauté envers certains groupes d’innocents de ce dont on les accuse, et les rendent même obligatoires.
Le problème de cet alinéa est le suivant : en toute logique, ce sont les gens de ces lieux qui doivent bénéficier de ce passe-droit car ils sont supposés addicts à cette forme de jouissance par le biais de leur tradition locale. Or, on autorise des gens qui n'ont rien à voir avec ces lieux à venir transgresser la dite loi 521-1 lors des corridas, ces fêtes transgressives et obscènes que l'on déplore douloureusement dès lors qu'on a un minimum de décence et de compassion envers les autres, y compris envers les animaux. Ce n’est pas admissible. Il faut que cela soit permis aux seuls gens du cru, nés là.
Un pass leur serait délivré sur présentation d’une carte d'identité et de la preuve qu'ils ont bien vécu là durant au moins 10 ans, temps nécessaire à faire comprendre à un enfant ce qui est juste et normal de faire. Je rappelle que rien n'est pire que de banaliser, dans son éducation, la violence.
Le protec a fait une motion que j'ai signée en tant que psy, conseillant que ces shows soient interdits aux moins de 16 ans. Des contrôles devront se faire dans les arènes pour vérifier la possession du pass et mettre dehors les fraudeurs.
Il faut rester dans esprit de cet alinéa, que seuls les addicts de souche y aillent. Au nom de quoi laisse-t-on n'importe qui y aller ?
Il faut savoir que ce sont les personnes qui n'ont rien à voir avec ces traditions qui, en y allant une seule fois dans leur vie car ils en sortent le plus souvent horrifiés, permettent que cela continue en y laissant des millions d'euros. Mais il y a aussi des "étrangers" à ces endroits qui se rendent addicts et aident à remplir les arènes.
N'oublions pas que la majorité des Français et des gens, y compris des lieux de tradition ininterrompue sont opposés à cette pratique et la plupart contestent que ce soit leur tradition.
N'oublions pas que les Cathares, les ancêtres de certains de ces habitants de ces lieux, étaient végétariens par respect de toute vie animale.
Donc, déjà dire que la corrida est leur tradition alors qu'elle n'a été importée qu'au 19° siècle par Eugénie de Montijo est une erreur historique.
Mais puisque l’on marche avec cette hérésie, allons au bout de sa logique et interdisons tout accès à la vue d'une corrida à tous, hormis les personnes ayant ce droit. Il convient également d'interdire tout moyen virtuel de montrer une corrida réelle, ainsi que son prosélytisme hors des lieux de non-droit en question.
Nous attendons donc une reformulation de l'alinéa 7. Nous devons y ajouter que des sanctions doivent être celles prévues par la 521-1 envers les personnes ne correspondant pas aux critères mais qui essayent de se rendre aux corridas.
L'alinéa 7 en l'état est une forme de scandale illicite et nous devons lutter contre lui de toutes nos forces. Notre dignité est à ce prix. Mais aussi le respect pour ceux qui ont lutté très longtemps pour obtenir cette maigre loi et aussi cette notion de nécessité qui me semble la trahir aussi.