Sans l’intervention de Sylvia et son mari, Maurice n’aurait pas survécu.
Reconnaissant, l’animal a très vite pris l’habitude de son nouveau foyer et n’a jamais souhaité le quitter.
" Nous avons essayé de le remettre en liberté à plusieurs reprises lorsqu’il était soigné mais il revenait immédiatement " se souvient Sylvia, contactée par 30millionsdamis.fr.
"Alors nous lui avons construit un enclos et l’avons gardé. Il est domestiqué et fait partie intégrante de notre famille, impossible de s’en séparer. "
La séparation, c’est pourtant ce qui se profile aujourd’hui… En février 2019, une dénonciation anonyme pour possession non-autorisée d’un animal sauvage a amené des agents de l’Office de la Biodiversité à constater la présence de Maurice sur le terrain corrézien de ses sauveteurs.
Le cauchemar commence et le couple est convoqué au tribunal de Tulle (19) une quinzaine de jours plus tard pour une composition pénale (médiation avec un délégué du procureur pour éviter un procès en échange d’une faible sanction, NDLR).
"Au début, on nous a fait peur en disant que nous risquions la prison, qu’il fallait le faire euthanasier ou lui trouver une structure" confie Sylvia.
"Mais s’il est placé ailleurs, je suis convaincue que Maurice se laisserait mourir. Et il ne peut pas retourner dans la nature. Le faire tuer, c’est hors de question. Il ne gène personne ! Personne dans le village ne s’est plaint."
D’ailleurs, le maire du village, Jean-François Goncalves, contacté par 30millionsdamis.fr affirme qu’il a appris "l’existence de Maurice par la presse. C’est dire qu’il n’a pas posé de problème de voisinage. Après, il y a des lois ; mais en tant qu’individu, je comprends l’attachement à l’animal. L’idéal serait qu’’il soit placé ou que la famille le garde."
Sylvia - maîtresse de Maurice
À l’automne 2019, le tribunal de Tulle a refusé la délivrance d’un agrément de détention pour Maurice, document indispensable pour le garder.
Après plusieurs reports, la composition pénale qui devait se dérouler mercredi 20 mai 2020 a été reportée pour cause de crise sanitaire. "Nous allons nous défendre jusqu’au bout", annonce l’avocat de la famille à 30millionsdamis.fr, Maître Patrice Grillon, spécialisé dans la faune sauvage et qui a déjà sauvé plusieurs sangliers recueillis par des particuliers.
"Si on se laisse faire, c’est l’euthanasie. Maurice est un animal qui est, certes, considéré comme sauvage, mais qui a été apprivoisé et tenu en captivité ce qui représente un paradoxe. Ce n’est pas un cas original, cela se passe toujours de la même façon. Des gens qui n’ont rien demandé s’occupent d’un animal en perdition car c’est le cœur qui parle. Laissons Maurice tranquille ! Il est très bien là où il est."