A l’attention de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture
Comme les autres animaux, les poissons sont des êtres intelligents et sensibles. L’extrême souffrance qui leur est souvent infligée reste silencieuse, peu visible et ignorée. Les poissons ne peuvent pas s’exprimer… Parlons pour eux !
Interpellez le ministre de l’agriculture et demandez-lui d’introduire dans la réglementation française des normes d’abattage respectueuses des poissons.
La France abat chaque année plus de 50 000 tonnes de poissons issus d’élevage, pour la plupart au moyen de méthodes cruelles et illégales. La dernière enquête de CIWF révèle des infractions aux standards minimum sans qu’aucune action ne soit prise par les autorités françaises et les opérateurs économiques.
Les poissons sont des êtres sensibles qui, comme tous les animaux d’élevage, ressentent la douleur. Ils doivent être protégés. Pourtant la France, comme certains autres pays européens, permet des méthodes d’abattage inhumaines, sans étourdissement préalable. Certains poissons sont abattus en étant plongés conscients dans de l’eau contenant du CO2, dans laquelle ils se débattent de longues minutes pour tenter de survivre. Beaucoup sont jetés dans des cuves remplies de glace où ils meurent lentement de suffocation, jusqu’à 40 minutes plus tard. Il est utilisé du matériel d'abattage dont l’efficacité n’a pas été scientifiquement prouvée.
L’article 3.1 du Règlement 1099/2009 stipule que « toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes. » Selon la Commission européenne, le respect du Règlement est possible dès lors que sont observées les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) sur l’étourdissement et la mise à mort des poissons d’élevage auxquelles ont adhéré tous les États membres. Un rapport récent de la Commission constate que la plupart des États membres audités enfreignent actuellement ces lignes directrices. Beaucoup d’exploitations utilisent des méthodes d'abattage jugées cruelles par l’OIE.
Il existe des méthodes d'abattage plus respectueuses du bien-être des poissons, comme l’étourdissement électrique ou par percussion. Il incombe aux États membres de veiller au respect de la législation de l’Union européenne. Je vous exhorte à prendre des mesures immédiates pour faire cesser ces infractions et exiger l’adoption de méthodes d'abattage respectueuses du bien-être des animaux.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.
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