La Presse locale (Le Quotidien de la Réunion du 12 juin 2019) s’est faite l’écho du projet d’extension de la capacité de la fourrière intercommunale de la CIREST, la Communauté Intercommunale dont vous assurez la présidence.
D’après ce projet, la capacité actuelle de la fourrière inaugurée en septembre 2013 serait portée de 49 places chiens à 80 places, et de 20 places chats à 30 places à l’échéance du 20 mai prochain, une possibilité qui vous est offerte grâce à un assouplissement récent (octobre 2018) de la législation relative aux installations classées pour l’environnement et qui permettra notamment de porter à 100 chiens la capacité d’hébergement de la fourrière actuelle, et dans la foulée de passer sous les fourches caudines de l’euthanasie 160 chiens par semaine contre 100 actuellement et 60 chats contre 40 actuellement, à raison de 20 €/en moyenne par animal euthanasié par le groupement de vétérinaires titulaire du marché.
Le motif invoqué pour justifier cette augmentation des capacités d’accueil serait le sous-dimensionnement récurrent de la structure actuelle.
Comme nous l’avons signalé à la DAAF par mail en date du 14 juin 2019, nous sommes foncièrement opposés à ce projet d’extension. Tout comme les signataires de la présente pétition. Et nous demandons que ce projet soit purement et simplement abandonné au bénéfice d’une gestion raisonnée de l’errance animale sur le territoire de la CIREST, telle qu’elle avait été préconisée lors de l’élaboration du 1er Plan de Lutte contre l’errance animale il y a 20 ans déjà.
Notre opposition repose sur les arguments suivants :
1) Le Non respect des préconisations du rapport de l’AFIRAC, commandé en 1998 par la Région Réunion pour un montant de 100 000 € lors de la mise en place du 1er Comite de Pilotage de la lutte contre l’errance canine, des préconisations faisant suite à un état des lieux du réseau quasi-inexistant de fourrières communales qui sont une obligation légale. Ces préconisations déclinaient le plan de lutte en trois volets :
Volet 1 Prévention et communication (le facteur humain étant le principal vecteur de l’errance)
Volet 2 Stérilisation
Volet 3 Euthanasie
Avec deux remarques complémentaires de l'AFIRAC
2) Votre collectivité, la CIREST, comme d’ailleurs les quatre autres, ont pris exactement le contre-pieds de ces préconisations, plaçant en tête le volet « euthanasie », avec des chiffres d’année en année en constante augmentation.Un programme qui a conduit en 20 ans à doubler le nombre d’euthanasies animales par habitant (une euthanasie pour 153 habitants en 1998 contre une euthanasie pour 87 habitants en 2015 dans le cadre d’une politique de gestion de l’errance économiquement contestable et sanctionnable d’inefficacité puisqu’elle n’a pas atteint son objectif premier : diminuer l’errance animale à la Réunion.
162 055 chiens et chats ont ainsi été méthodiquement supprimés sur fonds publics, sur la base de conventions conclues entre les EPCI et les vétérinaires dans l’indifférence générale entre 1998 et 2018, soit l’équivalent de la population humaine de la ville de St-Denis.
Un palmarès auquel il faut ajouter les quelque 120 000 cadavres de chiens et de chats ramassés sur la voie publique sur la même période et enfouis pendant des années dans la décharge saturée de la Rivière St-Etienne avant la mise en service de l’incinérateur de la SICA des Plaines à l’Etang Salé.
Ceci au détriment du Volet stérilisation avec seulement en moyenne 450 000 € par an pour les 5 EPCI confondues, soit un budget de :
0,76 € pour les habitants de la CIREST (le meilleur score parmi les plus mauvais)
0,65 € pour les habitants de la CINOR
0,58 € pour les habitants de la CASUD
0,36 € pour les habitants de la CIVIS
0,29 € pour les habitants du TCO
(chiffres 2015, les chiffres plus récents faisant défaut)
3) Le faible montant consacré au programme de stérilisation subventionné sans commune mesure avec le coût des euthanasies massives qui se chiffrent en plusieurs millions d’euros alors que 70 % des foyers fiscaux sont non imposables et donc éligibles au programme de stérilisation subventionnée
4) L’admission en fourrière de chiens et chats de propriétaires (sous la rubrique « abandon volontaire ») en moyenne 300/an pour votre seule fourrière depuis 2016, une pratique parfaitement illégale et qui n’a pas vocation à être financée par des deniers publics, une pratique encouragée par votre collectivité qui débarrasse à bon compte aux frais du contribuable les maîtres défaillants (10 € par animal de 1 à 10 animaux et à raison de 5€/animal à partir du 11ème) qui économisent ainsi une euthanasie dans un cabinet vétérinaire et la gestion du corps également facturée.
5) Le lourd tribu payé par les chiens et chats de la commune de St-André, lieu d’implantation de la fourrière intercommunale, victimes de la prédilection des agents de capture pour la proximité kilométrique du secteur. La commune de St André fournit ainsi plus de la moitié des animaux capturés chaque année (650/an) au détriment des communes plus éloignées comme La Plaine des Palmistes (80/an) Ste Rose (80/an) ou Salazie (entre 30 et 40/an). St Benoit (380/an) et Bras-Panon (200/an) plus proches de St-André sont ainsi un peu moins délaissées par les agents que les 3 communes les plus éloignées.
6)La marginalisation des associations de protection animale lors du choix des orientations.
7)Le retard pris par la CIREST (anciennement CCE) dès le lancement du premier plan de lutte en 1998 et qui contrairement à la CINOR, la CIVIS ET la CASUD n’a pas présenté de projet de construction/rénovation de fourrière lors de la mise à disposition de 1,7 millions d'euros, dans le cadre du contrat de plan 1998-2003 (fonds de l'Etat et du FIDOM) et ainsi perdu la part de financement à laquelle elle pouvait prétendre pour faciliter la gestion des populations errantes. Elle devra financer ainsi en 2013 sur ses fonds propres sa fourrière animale, ceci au détriment d'une structure refuge associée comme l'on fait trois autres collectivités : CINOR, CIVIS et CASUD. Vous partagez par conséquent le bonnet d'âne avec le TCO en la matière.
8) L’absence de financement de places refuges ou l’absence de convention de passage en refuge avec notre refuge créé il y a plus de 20 ans (seule existe une convention avec la SPA DE LA REUNION à SAINTE MARIE alors que la capacité de son refuge a été dimensionnée par l’AFIRAC pour l’accueil de chiens en chats en sortie de fourrière du même lieu), ce qui restreint les possibilités de passage en refuges et augmente automatiquement le nombre d'euthanasies.
9) L’absence de mesures pédagogiques (des centaines de documents pédagogiques créés par le CRDP de la Réunion sont dormant dans les CDI des établissements scolaires faute d’avoir désigné un référent en milieu scolaire.
10) L’absence de collaboration constructive avec les associations en général et notre association en particulier.
Nous considérons donc que des mesures différentes doivent être envisagées afin de réduire l’errance animale et ses conséquences aussi bien en terme de résultat, de coût, d’image et d’éthique.
Nous nous tenons à votre disposition pour la mise en place de mesures constructives afin d’aboutir enfin à une inversion de la tendance grâce à une gestion raisonnée de l’errance animale avec la prise en compte indispensable du facteur humain ignoré dans le dispositif actuel.
Recevez, Monsieur le Président, mes salutations respectueuses.
Astrid PUISSANT
DROIT DE CITE
Refuge ARCHE DE NOE
70 RN2
97437 SAINTE ANNE
tél.06 92 36 28 09
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