À l'attention du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des président.e.s des différents partis politiques en Wallonie et à Bruxelles et des député.e.s du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous, soussignés, citoyens et citoyennes de Wallonie et de Bruxelles, conscients de l'importance du respect des animaux dans notre société, vous adressons cette pétition pour demander l'intégration du respect des animaux dans les programmes scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Parmi les arguments nombreux qui motivent cette demande, on peut citer rapidement les préoccupations des citoyen.n.e.s à propos du bien-être animal affirmées à l’occasion de divers sondages, les nombreux cas d'abandons et cas de maltraitances, les refuges débordés et les accidents domestiques liés à la méconnaissance des aspects cognitifs, éthologiques, de sensibilité et de capacités à souffrir des animaux.
La Fédération Wallonie-Bruxelles a le pouvoir de mettre en place les mesures nécessaires pour garantir que tous les jeunes aient la possibilité d'apprendre comment les animaux doivent être traités avec soin et compassion dans une approche à la sensibilité animale.
Les différents programmes scolaires en FWB devraient dès lors intégrer de nouvelles notions liées au respect des animaux tout au long du cursus des étudiant.e.s du maternel à la fin de l’enseignement secondaire.
L'intégration du respect des animaux dans les programmes scolaires contribuera à former des citoyens plus conscients, responsables, empathiques et compatissants. En agissant maintenant, nous investissons dans un avenir où les animaux seront traités avec dignité et respect.
Nous vous prions donc de prendre des mesures concrètes pour faire de cette initiative une réalité, et nous sommes prêts à soutenir tout effort en ce sens, de nombreux outils et ressources pédagogiques de qualité existent déjà et sont à dispositions des enseignant.e.s.
Une pétition initiée par l’a.s.b.l “Des pattes et des classes” et son projet : “Refuges et tableaux noirs”.
À lire
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*** N'oubliez pas de partager cette pétition avec d'autres personnes partageant les mêmes préoccupations et de recueillir autant de signatures que possible pour accroître l'impact de votre demande auprès du gouvernement.
Les arguments en faveur de l'intégration du respect et du bien-être des animaux dans les programmes scolaires :
Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à une crise alarmante des abandons d'animaux de compagnie, avec une moyenne annuelle de 60 000 animaux pris en charge par les refuges en Belgique (1), ainsi qu’un nombre de saisies en hausse. Les contraintes financières actuelles ont exacerbé la situation, comme en témoignent les refuges débordés (2). Il est donc impératif de se tourner vers la prévention, notamment par le biais de l'éducation au respect des animaux.
On sait également que 30 % des chiens, chats et lapins sont abandonnés en raison de problèmes comportementaux que leurs propriétaires ne peuvent ou ne veulent pas résoudre (3). Ces difficultés découlent souvent d'un manque de connaissances, d’un manque de considération pour la sensibilité animale ou du fait que les propriétaires n'ont pas recours à une aide professionnelle qualifiée et bienveillante.
Face à cette crise, il est primordial de se demander ce que l'éducation propose en Fédération Wallonie-Bruxelles pour sensibiliser les jeunes au respect des animaux et pour les doter des connaissances essentielles pour répondre aux besoins de leurs animaux et aux règles de bien-être animal, mais aussi afin de se construire leur approche personnelle au respect des animaux sur base de nombreux éléments moraux et scientifiques.
État des lieux des programmes en Fédération Wallonie-Bruxelles
L'état actuel des programmes scolaires révèle des lacunes évidentes. Les références au respect des animaux sont essentiellement abordées dans le contexte du respect de l'environnement. Bien que certains aspects des besoins physiologiques des animaux soient mentionnés, une approche plus holistique et sensible fait largement défaut. Les relations humain-animal et leur impact sur l'évolution de nos sociétés sont sous-représentées.
La maltraitance, toujours une évidence ?
Un écart significatif se creuse entre les aspirations louables et la sensibilité croissante des citoyens envers les animaux et les ressources ainsi que les connaissances disponibles pour traduire ces nobles intentions, expériences positives pour les animaux. Les tristes cas de mauvais traitements envers les animaux peuvent souvent être attribuables à un manque de compréhension éthologique des espèces domestiques. Les exigences comportementales, biologiques et de bien-être restent mal appréhendées, entravant ainsi l'amélioration du bien-être animal malgré les meilleures intentions.
Violence sur les humains et les animaux, même combat :
Le lien entre la violence faite sur les humains et celle opérée sur les animaux ne fait plus de doute comme le développe très bien le concept d’ « Une seule violence/One violence ». En effet, la corrélation entre violence conjugale et violence sur les animaux domestiques a été établie depuis des années dans le monde Anglo-Saxon (4).
Ce constat permet d’affirmer que développer des compétences psychosociales comme l’empathie envers les animaux ou la gestion des émotions peut permettre de prévenir la violence, qu’elle soit à l’encontre des animaux ou des humains (5).
Une seule santé, un seul bien-être :
Tout comme pour la violence, des liens sont établis entre la santé et le bien-être des animaux et des humains. Ces préoccupations sont au cœur des concepts de « One Health » et de « One Welfare » qui démontrent que lorsque les conditions de santé des animaux sont insuffisantes ou médiocres, les risques de maladie chez les humains (comme les zoonoses par exemple), s’accroissent. (6)
Nul n’est censé ignorer la loi à propos du bien-être animal :
Les principes de base de la pédagogie nous apprennent que pour accepter et respecter les règles de l’école, il faut commencer par leur donner du sens et les comprendre (7). Dès lors, il nous semble également important, pour respecter les lois à propos du bien-être animal, de s’inscrire dans la même démarche à l’école.
La complexité et l’évolution du droit lié aux animaux en Belgique justifient pareillement une approche dans les programmes scolaires.
La condition des animaux, un enjeu de société confirmé par les citoyen.ne.s belges et européen.ne.s :
Ces changements à opérer dans les programmes scolaires s’inscrivent dans la continuité d’une affirmation des citoyens européens et belges de leur intérêt au bien-être animal, comme le démontre ce sondage européen de juillet 2023 ; à la question « Pensez-vous que des campagnes d’information sur le bien-être animal seraient un bon moyen d’influencer positivement l’attitude des enfants et des jeunes à l’égard des animaux ? », les Belges répondent oui à 86% (8). La sensibilisation des enfants est donc clairement plébiscitée par les Belges.
Une exigence des conventions européennes :
Pour ne citer qu’un exemple, la convention européenne pour la protection des animaux de compagnie, dans son article 14, demande aux pays signataires dont la Belgique fait partie à ce que « Les Parties s'engagent à encourager le développement de programmes d'information et d'éducation pour promouvoir, parmi les organisations et individus concernés par la détention, l'élevage, le dressage, le commerce et la garde d'animaux de compagnie, la prise de conscience et la connaissance des dispositions et des principes de la présente Convention. » (9).
Le politique déjà engagé en termes d’avancées juridiques, mais qui des avancées au niveau de l’éducation ?
La mise en place des différents codes du bien-être animal, en 2018 pour la Wallonie et dans un avenir tout proche pour la Flandre et Bruxelles, montre également l’engagement et la prise de conscience d’une partie du monde politique de l’importance de cette problématique au sein de notre société à répercuter dans ces nouveaux dispositifs juridiques. Les dispositifs éducatifs peuvent et doivent alors s’inscrire dans la continuité logique et complémentaire de ces évolutions sociétales et des préoccupations des citoyens.
La France, par exemple, a déjà franchi le pas en 2021 en intégrant la sensibilité et le respect des animaux dans ses programmes afin de "contribuer à prévenir tout acte de maltraitance animale” (10).
En conclusion :
Au regard de tous ces éléments, on peut raisonnablement conclure que pour répondre aux préoccupations des citoyens, au besoin d’une vraie réflexion et d’échanges en classe en termes de relations anthropozoologiques, à la multiplication des faits de maltraitance et d’abandons d’animaux et aux enjeux grandissants du bien-être animal dans notre société, l’école doit au plus vite se saisir de cette problématique et jouer son rôle d’éducation au respect des animaux.
Nous appelons donc le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à prendre les mesures nécessaires pour garantir que tous les jeunes aient la possibilité d'apprendre comment les animaux doivent être traités avec soin et compassion dans une approche à la sensibilité animale.
Des changements qui peuvent rapidement être opérationnels, une fois la volonté politique et les modifications législatives opérées, étant donné que les outils et ressources pédagogiques pour atteindre ce but existent déjà. (11)
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https://acracq.com/abandon.html
https://www.mdpi.com/2076-2615/5/2/364
https://www.mdpi.com/2076-2615/11/2/493
Informations à propos du concept « One Welfare » sur le site de Vetagro-sup : https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/tag/one-welfare/
Ce texte est issu d'une tribune signée par :
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