APPEL EN FAVEUR D’UNE GRANDE CONCERTATION SUR L’AVENIR DE LA PROFESSION VETERINAIRE
Les animaux de compagnies sont plus que jamais au coeur de la vie des Français :- Il n’y a jamais eu autant d’animaux de compagnie en France : 1 foyer sur 2 possède un animal de compagnie selon le Ministère de l’Agriculture
- Les confinements successifs liés à la Covid-19 ont vu le nombre d’adoptions d’animaux de compagnie augmenter significativement
- La société a évolué et accorde de plus en plus de valeur à la santé et au bien-être des animaux, désormais considérés par le Code civil comme « des êtres vivants doués de sensibilité »
- Les progrès thérapeutiques et techniques de la médecine humaine sont désormais appliqués aux animaux, notamment en matière de diagnostic et de traitement des cancers
La profession est en pleine mutation :- Les 20 000 vétérinaires exerçant en France font face à une pression administrative de plus en plus forte pour la gestion de leurs cliniques
- Les cliniques ont de plus en plus de difficultés à recruter des vétérinaires et des auxiliaires de santé vétérinaire (ASV) pour répondre à la demande, alors que les vétérinaires désireux de prendre leur retraite n’arrivent pas à trouver de repreneur pour assurer la pérennité de leur clinique, entraînant ainsi la fermeture de certains établissements
- Le sentiment d’isolement professionnel décourage les vétérinaires de s’installer en zones rurales, créant ainsi de véritables déserts médicaux
- Les jeunes vétérinaires aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
- L’installation de nouvelles cliniques vétérinaires nécessite des investissements de plus en plus lourds afin de toujours mieux répondre aux attentes des clients
En 2022, le cadre d'exercice de la profession doit évoluer.
Dans le respect du cadre d’exercice libéral de la profession vétérinaire, garant de l’indépendance professionnelle, de nombreux vétérinaires ont décidé de se regrouper au sein de groupes vétérinaires. Ces groupes constituent l’une des réponses possibles aux enjeux auxquels les vétérinaires sont confrontés, tout en améliorant l’offre de soins proposée aux propriétaires d’animaux, grâce à :
- Un soutien en matière d’investissements afin d’équiper les cliniques avec du matériel médical dernier cri, pour pouvoir faire des diagnostics plus précis et dispenser de meilleurs traitements (scanner, IRM, radiothérapie…)
- L’accès à une grande variété d’expertises médicales au sein d’un même réseau, le partage d’expérience et la formation continue des équipes pour progresser collectivement en matière de médecine animale et d’accueil des clients
- Une taille suffisante afin de mettre en œuvre des engagements sociaux et environnementaux avec un impact significatif au niveau des cliniques (prise en charge partielle d’actes médicaux coûteux pour les foyers à bas revenus, recours à des fournisseurs d’énergie verte, bien-être au travail, etc.)
- Une coordination en matière de traitement des urgences et de gardes de nuit afin de permettre à tous les animaux d’être pris en charge à tout moment, partout en France
- La reprise et l’intégration de cliniques isolées au sein de réseaux afin de lutter contre l’isolement professionnel et la désertification médicale, notamment en zones rurales
- Une meilleure reconnaissance du rôle des auxiliaires de santé vétérinaire (ASV), en leur confiant des missions complémentaires (gestion de projets, support RH, etc.)
- Des opportunités de mobilité professionnelle au sein d’un même réseau, partout en France, facteur d'attractivité pour les jeunes vétérinaire
- Un accompagnement par des professionnels en matière de recrutement et de gestion des ressources humaines pour gagner en efficacité sur un marché en très grande tension
- La mutualisation et la délégation des fonctions administratives afin de libérer du temps pour les vétérinaires et leur permettre de se consacrer plus pleinement à leur mission de santé.
Pour autant, à cause d’une vision conservatrice de la profession vétérinaire et d’une interprétation de la loi française en contradiction avec le cadre européen, certains centres hospitaliers vétérinaires et cliniques vétérinaires de proximité ayant rejoint des groupes sont aujourd’hui menacés de radiation par les autorités ordinales. Pourtant, ce phénomène de regroupement de vétérinaires, qu’on observe partout en Europe, n’a pas posé de problème similaire chez nos voisins.
Pour éviter d’affaiblir encore l’offre de soins vétérinaires en France et redonner toute son attractivité au métier de vétérinaire, le cadre d’exercice de la profession doit être mis en conformité avec le cadre européen et évoluer, de manière concertée, dans le respect des opinions de chacun, de leurs aspirations et des enjeux sociétaux auxquels la profession doit répondre.
Nous appelons les candidats aux élections présidentielle et législatives de tous bords à s’engager à mettre en place une grande concertation réunissant le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires, les syndicats professionnels et les groupes vétérinaires, pour définir ensemble les adaptations nécessaires du cadre d’exercice de la profession vétérinaire, et si nécessaire faire évoluer le cadre réglementaire, afin d’être à la hauteur des attentes de nos concitoyens en matière de santé et de bien-être animal.