Le public s’est ému début 2021 du sort d’ours polaires enfermés dans un enclos minuscule et entièrement artificiel au parc de Harbin Polar Land en Chine.
Les clients de cet hôtel peuvent dormir dans des chambres avec vue permanente sur des ours polaires qui vivent dans des conditions scandaleuses et déplorables.
Or, ce triste spectacle n’est qu’une reproduction (en pire, certes) de ce qui se produit déjà en France et en Belgique.
Le Zoo de la Flèche (Sarthe) et le zoo de Pairi Daiza (Belgique) proposent à leurs clients de dormir dans des lodges avec vue permanente sur des ours polaires et des morses.
Le nom des lodges évoquent à eux-seuls le cynisme de ce commerce éhonté … Arctic, Inuk, Manitoba … tous évoquent l’habitat naturel des ours blancs et des morses, des animaux emblématiques des zones arctiques.
Moyennant des sommes astronomiques, les clients vivent le frisson du grand nord sans avoir besoin de s’y rendre. Les ours polaires captifs, déjà champions des comportements stéréotypés, se voient dorénavant sollicités 24/24h. À Pairi Daiza, ils vivent même à une proximité déconcertante de leur proie naturelle, le morse. Seule une vitre sépare le prédateur de sa proie.
Comme pour les cétacés, aucun enclos ne sera jamais assez satisfaisant pour répondre aux besoins physiologiques des mammifères aquatiques et semi-aquatiques, habitués à parcourir quotidiennement de longues distances. Nous sommes donc en droit de nous demander si le volet bien-être animal de la Directive européenne de 1999, transposée en droit français par un arrêté de 2004, est bien respecté.
Quel est l’intérêt pédagogique à dormir, manger avec vue permanente sur des animaux enfermés, confinés à vie, qui présentent des comportements stéréotypés ? Est-ce l’exemple de respect envers les animaux que nous voulons montrer à nos enfants ?
Nous voyons ces lodges comme une énième manière de se faire beaucoup d’argent sur le dos des animaux. Il ne suffit pas de faire un don à un organisme tel que Polar Bear International pour prétendre faire de la conservation.
Un ours polaire captif ne pourra jamais être introduit dans son milieu naturel, il ne possède tout simplement pas les codes de son espèce qui lui permettraient d’assurer sa survie … Comment chasser sur la glace, comment survivre à un environnement aussi hostile que le grand nord … Il en va de même pour les morses.
Les zoos ont souffert des fermetures successives liées à la pandémie de Covid-19 et ces activités hôtelières sont malheureusement populaires (tout est réservé pour 2021 et 2022 pour certains lodges). Une opportunité bénie pour les zoos de renflouer le tiroir caisse.
Ces lodges ne sont qu’un argument marketing, une mode et cette mode n’a qu’un seul but : lucratif.
Cette mascarade doit cesser immédiatement. Nous demandons la fin de l’exploitation des ours polaires et des mammifères marins en exigeant la fermeture de ces lodges et l’annulation de tout autre projet potentiel de lodges au nom du bien-être animal.
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