Vous soumettez à la consultation du public un projet d’arrêté autorisant le tir de nuit des renards du 1er octobre à fin décembre 2018, par les lieutenants de louveterie et pour favoriser la chasse.
Le renard roux est chassé plus de dix mois sur douze, piégé toute l’année, parfois même déterré avec l’aide d’outils de terrassement et des chiens ! Cet acharnement conduit à une hécatombe annuelle estimée entre 600 000 à 1 000 000 de renards. Pourtant, le rôle du renard dans son environnement est loin d’être sans intérêt pour l’homme. C’est une espèce présente naturellement sur notre territoire, elle ne relève en rien d’une espèce invasive.
Un seul renard mange au minimum 6 000 petits mammifères par an pour ses besoins alimentaires. Avec une telle performance, on peut affirmer que le renard est au rongeur ce que la coccinelle est au puceron ! Il n’est donc pas difficile de comprendre l’impact positif du renard roux pour les cultures. Aujourd’hui, les exploitants agricoles ressentent une pression populaire, de plus en plus de gens veulent manger de plus en plus sain. De fait, le renard roux pourrait bien faire son grand retour dans l’estime que lui prête son plus gros prédateur… l’homme. Car ces poisons utilisés contre les rongeurs ont un impact colossal sur la biodiversité au sens large. Des organismes tout ce qu’il y a de plus officiel – l’INRA, les Chambres d’agriculture…- commencent à considérer la présence du renard roux dans le cadre d’une lutte intégrée contre les ravageurs de cultures.
Le renard est un prédateur autochtone, il ne peut lui être reproché de s’attaquer à ses proies naturelles voire à des animaux sortis d’élevage qui, peu adaptés à la vie sauvage, sont des proies faciles. Des milliers de lièvres, perdrix et faisans continuent d’être abattus chaque année dans ce département. Si les populations de ces espèces sont en danger, c’est d’abord leur chasse qui devrait être arrêtée. La « protection de la biodiversité », but prétendument poursuivi par les chasseurs, n’est qu’un prétexte pour défendre leur loisir. Or les battues administratives ont pour vocation de protéger l’intérêt général et non des intérêts privés.
Un renard roux abattu sur un territoire à même de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille se verra inévitablement remplacé par un congénère. C’est ainsi, les prétendants sont nombreux.
D’autre part, la population de renard sur un territoire donné ne peut s’étendre au-delà d’un maximum atteint rapidement, puisque dépendant du nombre de proies présentes sur ce même territoire.
Par sa consommation de fruits et à l’instar d’autres carnivores, il joue un rôle important dans la dissémination des graines et contribue à la diversité des arbres et arbustes des paysages ruraux
On est alors en droit de se demander pourquoi continuer cet acharnement contre ce nuisible qui n’en a que le nom ? Ne peut-on pas envisager une cohabitation en bonne intelligence avec le renard. Lui qui est si rusé saura bien s’accommoder de cet envahissant voisin humain…
L’acharnement sur le renard roux permet à certaines personnes de pratiquer leur loisir morbide tout au long de l’année, de jour comme de nuit, et tout ce qui est reproché à cette espèce ne relève que de mauvais et faux prétextes. Il faut y voir ici uniquement le poids d’un lobby et rien d’autre.
Vous ne vous interrogez pas sur les conséquences de cet acharnement.
Ni sur les méthodes utilisées qui, pour certaines d’entre elles, ne sont pas sélectives, mais barbares.
Ni sur la destruction d’une espèce en période de reproduction et d’élevage des jeunes.
Vous abondez dans le sens d’une minorité .
Nous voulons faire entendre notre voix !
Et disons clairement NON à votre projet d’arrêté.
Anne, de Gérardmer, farouche défenseuse des droits de l’animal.