Pour la saison de chasse 2019-2020, on a dénombré 141 accidents corporels sur le territoire français, dont 11 se sont avérés mortels. Ces chiffres renforcent directement le sentiment d’insécurité lié à la chasse perçu par près de 61% des Français (selon le sondage IFOP de septembre 2016), d’autant plus que de nombreux graves incidents ont également été recensés (tirs sur des voitures, un TGV, des maisons, des animaux domestiques, etc.).
A côté de cela, la chasse continue de mettre en péril la faune sauvage en empêchant toute véritable politique de protection à son égard : en France, plus des deux tiers des 91 espèces chassables présentent des populations en mauvais état de conservation (alouette des champs, fuligules, canard chipeau, putois…).
Selon le même sondage IFOP, 91% des Français souhaitent une réforme complète de l’organisation et de la réglementation de la chasse.
Devant tant d’insécurité et de mise en péril de la biodiversité, l’ASPAS a écrit en 2017 au Président de la République Emmanuel Macron, lui exhortant de procéder à une réforme majeure et en profondeur de la chasse en France. Au lieu de cela, M. Macron a opté pour une réforme qui favorise les intérêts des chasseurs (autorisation des silencieux sur les armes, prix du permis national divisé par 2, nouveaux pouvoirs accordés aux Fédérations de chasse, etc.).
Dans notre démocratie, il est inacceptable qu’autant de pouvoir et d’attention soient accordés à cette pratique qui concerne moins de 2% de la population.
La généralisation du port de gilets fluorescents, la pose de panneaux « chasse en cours » et la remise à niveau décennale obligatoire portant sur les règles élémentaires de sécurité sont des mesures nationales entrées en vigueur par arrêté ministériel le 5 octobre 2020. C’est mieux que rien, mais c’est largement insuffisant : les Français attendent une réforme beaucoup plus ambitieuse !
Les grands axes de réforme proposés par l’ASPAS apportent des solutions non seulement aux problèmes liés à l’insécurité, mais également à ceux qui concernent la protection de la faune sauvage :
- Pour de nouvelles mesures contre l’insécurité et en faveur d’une coexistence de toutes les activités de pleine nature (interdiction de la chasse le dimanche, mise en place d’une réglementation nationale sur la sécurité à la chasse, établissement d’un taux maximal d’alcool dans le sang autorisé en action de chasse, instauration d’un contrôle régulier des capacités physiques et psychiques des chasseurs, mise en place d’un périmètre de sécurité autour des habitations, protection des enfants, obligation de mises à jour des connaissances, abolition du délai de 5 ans pour retirer ses terrains du territoire de chasse des ACCA, etc.)
- Pour de nouvelles mesures en faveur de la protection des animaux, êtres sensibles (reconnaissance du caractère d’être sensible des animaux sauvages, interdiction de l’utilisation des pièges tuants, interdiction des pratiques sources de souffrance, interdiction de l’utilisation et/ou de l’assujettissement d’animaux sauvages, etc.).
- Pour mieux protéger la faune sauvage et favoriser le retour naturel des grands prédateurs (en encadrant les battues administratives, en révisant de manière impartiale les listes des espèces chassables, en imposant une étude d’incidence des activités de chasse, en interdisant la chasse dans les espaces protégés, en reconnaissant le rôle des petits et des grands prédateurs sur la qualité des écosystèmes, en transmettant les procès-verbaux relatifs aux atteintes à la faune, à la flore et au milieu naturel aux associations de protection de la nature, en interdisant la chasse des animaux en période de vulnérabilité, etc.).
> La lettre adressée par l‘ASPAS au Président de la République en 2017 et les 22 mesures développées (PDF)
> Le calendrier des périodes de chasse et de destruction
> Liste des espèces chassables