Nous sommes en 2023.
L’on aurait pu espérer qu’en ces temps très sombres où tous les voyants d’alerte sont au rouge (réchauffement climatique, sixième extinction de masse des espèces, disparition de l’habitat sauvage, pollution des océans, pandémies, retour de la guerre en Europe, etc.), notre espèce fasse preuve d’un sursaut civilisationnel – autrement dit compassionnel, envers ses frères et sœurs terrestres, j’ai nommé les animaux non-humains. Il est plus que temps. Il est déjà trop tard.
Hélas, c’est au contraire que nous assistons. Pensiez-vous qu’une ville de France, en 2023, s’honorerait à précéder, accompagner, provoquer chez ses habitants ce mouvement général vers une empathie, un respect et une intelligence accrus à l’endroit du monde vivant ?... Non, dans une désespérante, écrasante majorité de cas.
En témoigne l’énième « Fête du cochon » (comprendre : « défaite d’un animal » parmi des trilliards d’autres, exploité, assassiné, cuisiné et dévoré par une espèce qui n’en a pas besoin pour vivre, en un rituel barbare dont l’abjection s’habille – suprême perversion – des oripeaux de la fête, de la famille, du jeu et de la gastronomie, mais aussi « faillite de l’humanité », si tant est que ce mot ait jamais signifié quelque chose), qui a eu lieu le 5 février 2023 à Bourg-en-Bresse, une ville qui a osé postuler au titre de « Capitale française de la culture » en 2024 et dont on se demande quel bilan peut bien présenter son élu en charge du dossier de l’animal en ville, outre qu’elle expose ses propres enfants à la violence, à la duplicité et à l’insensibilité [vidéo].
Nous passerons sur le détail (qui n’est pas un détail de l’histoire humaine, mais son symptôme) de ces réjouissances barbares qui se parent du sésame de « tradition » pour faire avaler le pire (au propre comme au figuré) à une population indifférente, inconsciente ou naïve. Le moins horrifiant n’étant pas ce cochon de dessin animé qui sourit et approuve, encore et toujours, à son holocauste, ce qui vient consolider le mythe, ô combien populaire chez les bourreaux, du consentement des victimes à leur propre annihilation.
Une « tradition » d’à peine trente ans, fondée sur la cruauté, et dont on aurait pu espérer qu’elle disparaisse après deux ans d’absence dus à la pandémie de Covid-19 – cette même pandémie dont l’origine est précisément à rechercher dans notre dévoration des autres animaux et notre destruction de la nature. Le constat est brûlant : si l’humanité n’a pas appris à réfléchir depuis cette pandémie, il est à craindre qu’elle n’y parvienne jamais.
Il est vain d’appeler à la paix parmi les humains tant que les humains massacreront et dévoreront des personnes qui ne diffèrent d’eux que par l’espèce. Les cochons sont des êtres vivants doués de sentience, et possèdent par là même des droits fondamentaux que nous leur nions arbitrairement.
Ouvrons nos yeux, nos oreilles, notre esprit et notre cœur à toutes les victimes des abattoirs : n’ignorons plus leurs souffrances, entendons leurs cris, ne les mangeons plus.
Ou alors nous devons nous débaptiser et jeter notre « humanité » dans les oubliettes d’une histoire pacifiée que nous n’écrirons pas.
Pour les animaux,
Méryl Pinque pour le MAD Collectif - Mouvement Agir ou Dépérir
« L’humanité n’est même plus une légende, elle est un mythe. » Romain Gary
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