Les années Ceausescu ont mis les animaux domestiques à la porte des foyers et transformé de nombreux citoyens en potentiels dictateurs des rues. On y traque les chiens errants comme de la vermine, on les assassine sous le regard des enfants… en attaquant du même coup leur dignité humaine ! Mettons un terme à l’escalade infernale de la violence !
Rien qu’à Bucarest, il y aurait ainsi au moins 2000 chiens sans logis. Leur nombre fluctue depuis les années 1980 où le régime de Ceausescu avait interdit l’entrée des immeubles aux compagnons domestiques, forçant les familles à les nourrir sur le trottoir ou les abandonner. Depuis, les canidés se sont reproduits, multipliés, et sont désormais les « bêtes noires » de la majorité des riverains. Pourchassés de partout, certains ont causé des dégâts, des morsures, attisant ainsi la haine à leur encontre. Mais plutôt que d’endiguer le problème en mettant en place une politique de stérilisation, les autorités ont préféré recourir à la solution expéditive (et inefficace) de l’euthanasie. Celle-ci est officiellement pratiquée au terme de 14 jours sur les individus capturés qui n’ont pas été réclamés. Mais en vérité, la plupart des chiens sont exécutés aussitôt après, voire au moment même, de leur « ramassage ».
Il faut dire que les fourrières ont vite compris la rentabilité de l’affaire… Pourquoi s’encombrer d’animaux vivants, les alimenter pendant les délais légaux et procéder à des injections létales coûteuses, si elles pouvaient empocher la prime de capture dès le départ… sans autre forme de procès ? Les employés municipaux ont donc commencé à torturer et exterminer les « indésirables » à la chaîne, n’hésitant pas à se livrer aux pires actes de cruauté en pleine rue. Exemple ainsi montré aux citoyens, ceux-ci se sont non seulement accoutumés à des spectacles de boucherie, mais les ont reproduits. Aujourd’hui, il est devenu monnaie courante, voire de bon ton, d’affirmer sa supériorité et/ou de passer ses nerfs en fracassant quelques crânes de canidés sur son chemin. Même les chiens adoptés, vaccinés et « en règle », finissent souvent dans un bain de sang.
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