Au 23 rue Fénelon, à Nîmes, l’hôtel Colomb de Daunant (ill. 1 et 2), une demeure particulière datant de la fin du XIXe siècle, a été inscrit aux monuments historiques le 8 octobre 2010. Il sera pourtant démoli dans les prochains jours par un promoteur immobilier.
Cette affaire révèle une aberration de l’actuel système de protection des monuments historiques : un bâtiment inscrit, qui présente donc, selon le Code du patrimoine, « un intérêt d’histoire ou d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation » va être détruit. La raison en est simple : un permis de démolir avait été délivré par la mairie de Nîmes en 2007, et entériné par l’Architecte des Bâtiments de France qui aurait pu l’interdire au titre des abords (il se situe en effet dans le périmètre de protection d’un autre monument historique). Or, le permis de démolir, délivré avant l’inscription, est considéré comme un droit acquis sur lequel il est impossible de revenir selon les principes d’indépendance des législations et de sécurité juridique. La seule manière d’empêcher cette destruction serait qu’une instance de classement, suivie d’un classement monument historique, soit décidée par la DRAC. Or, celle-ci nous a dit que l’hôtel, s’il a été inscrit, ne mérite pas d’être classé - ce qui semble incontestable au vu des photographies - et qu’un tel choix pourrait être considéré comme un détournement de procédure.
Dans cette affaire, il convient donc de souligner le rôle joué par les principaux acteurs dont aucun n’a répondu à nos sollicitations1.
- Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, qui se félicite de la conservation d’un immeuble pour lequel il délivre ensuite un permis de démolir.
- Jacques Dreyfus, architecte des bâtiments de France du Gard, qui laisse détruire un bâtiment suffisamment intéressant pour être inscrit aux monuments historiques, et qui récidive le 3 octobre 2010 en délivrant une nouvelle fois un avis favorable (cinq jours avant l’inscription aux monuments historiques), puis le 12 avril 2012 en délivrant cette fois un avis conforme.
- Alain Penchinat, le promoteur, qui va démolir une bâtiment inscrit aux monuments historiques. Le plus drôle - si l’on ose dire - est qu’Alain Penchinat a, rien de moins, été élu en 2012 membre résidant à l’Académie de Nîmes (il avait été élu correspondant en 2010). Cette société savante, dans ses statuts, précise que ses travaux « comprennent les lettres et les beaux-arts, les sciences et leurs applications au point de vue de l’utilité publique ». Il est peu probable que la destruction de cet hôtel servira les beaux-arts. Quant à l’utilité publique, la DRAC considère que « cette démolition démontre une absence totale de prise en compte de l’intérêt général qui s’attache à la préservation du patrimoine ». Dans son discours de bienvenue, le président de l’Académie, René Chabert, a dit du nouvel académicien qu’il savait « lier la notion de valeur à celle de l’argent qui ne peut être évitée ». On le croit volontiers. Et dans ses remerciements, Alain Penchinat a avoué avoir « beaucoup de défauts ». On admire sa modestie.
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notre culture est très négligée , quant à la ministre de la culture, on se demande a quoi elle sert, il est vrai qu'elle m'aime ni les riches, ni les chateaux, ni les belles demeures , si seulement elle aimait un peu LA FRANCE
30
Solange - Le 01/08/2013 à 09:41:06
Stoppez !! Suffit ! Quel honte de vouloir détruire l'Hotel Colomb de Daunant
20
Le 01/08/2013 à 14:51:31
inadmissible,on détruit des bâtiments historiques !pour des logements,surement encore pour des cas sociaux ou des irréguliers,stop à la destruction de la France.