Ne laissons pas Notre Dame de Paris, notre cathédrale à tous croyants ou non, être l'objet de spéculations et d'enjeux politico-lucratifs.
Elle doit être reconstruite telle qu'elle a toujours été, telle que l'ont conçue les Compagnons Bâtisseurs du Moyen Age.
Avant cet incendie plus que douteux , personne ne souhaitait la voir autrement, ni plus belle ni plus " moderne"...
Il existe des lois qui réglementent l'entretien et la restauration des monuments historiques, y compris leur reconstruction.
Notre Dame de Paris est le patrimoine national mais aussi européen de chacun de nous. Les politiques ou les lobbyistes n'ont aucun droit de se saisir de l'occasion pour promouvoir leurs seuls intérêts...
Le temps nécessaire à la reconstruction doit être pris, 5 ans est totalement ridicule ! Seul un prétentieux avide de gloire personnelle peut s'imaginer et décréter une telle ineptie...
Le choix des matériaux et des artisans et des maîtres d'œuvre doit se faire par les corporations professionnelles concernées . C'est à dire en premier lieu les Compagnons du Devoir, descendants directs de ceux qui au Moyen Âge ont édifié la cathédrale, architectes, historiens compétents.
Cela prendra du temps mais il ne faut pas oublier qu'elle a été bâtie sur plus d'un siècle de durée, alors 5 ans ??
Lisez l'article suivant publié par la Tribune de l'Art, vous comprendrez mieux l'enjeux mais aussi l'ineptie des choix qui semblent vouloir se mettre en place pour la reconstruction de Notre Dame mais aussi des décisions prises à la hâte y compris celle de faire voter une loi qui contournera justement la réglementation actuelle concernant la reconstruction d'un tel chef d'œuvre classé et inscrit au Patrimoine National et Mondial.
NE LAISSONS PAS NOTRE DAME DE PARIS AUX MAINS DES SANS SRUCUPULES CORROMPUS ET AVIDES DE GLORIOLE PERSONNELLE !!!!!
Emmanuel Macron et Notre-Dame : une décision, une ânerie
La cathédrale Notre-Dame au lendemain de l’incendie
Photo : Didier Rykner Voir l´image dans sa page
Il ne se passe donc pas une journée depuis l’incendie de Notre-Dame-de Paris sans que le Président de la République et son gouvernement ne nous gratifient d’annonces toutes plus absurdes ou scandaleuses les unes que les autres.
Emmanuel Macron avait déjà fait très fort mardi en expliquant qu’il allait reconstruire Notre-Dame plus belle qu’avant, et en cinq ans (voir notre article). Plus belle qu’avant ? On sait désormais comment : en lançant un concours d’architecture pour la reconstruction de la flèche ! Car pour notre Président de la République, « la flèche ne faisant pas partie de la cathédrale d’origine », on peut l’effacer d’un trait de plume. Exit Viollet-le-Duc de la cathédrale Notre-Dame. On en est là, donc, en 2019, de la considération pour le XIXe siècle que les historiens de l’art ont pourtant réhabilité ces quarante dernières années. On ne sait que dire devant tant d’inculture.
Or, rappelons-le encore une fois, la charte de Venise, qui définit les principes de la restauration [1], impose certaines contraintes. D’abord, « les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration ». Viollet-le-Duc constitue, ô combien, un apport valable à Notre-Dame-de-Paris, et ses adjonctions sont d’ailleurs classées au même titre que le reste du monument. On peut aussi y lire que la restauration « a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse » Et, pour la flèche de Viollet-le-Duc, élément constitutif de la cathédrale depuis plus d’un siècle, les documents authentiques sont légion (on conserve tous les plans de l’architecte), tandis que sa structure et sa forme sont parfaitement connues grâce aux photographies et aux relevés modernes. Il n’y a donc aucune hypothèse à ce sujet. Puisqu’il ne s’agit pas d’une « reconstitution conjecturale » (terme employé dans la charte), il n’y a aucune raison d’envisager pour elle qu’elle « porte la marque de notre temps » (ce qu’impose la charte dans ce cas), et encore moins, comme le veut Emmanuel Macron, qu’il s’agisse d’« un geste architectural contemporain ».
Alexandre Gady l’a dit dans l’émission « Quotidien », « le patrimoine a une temporalité qui n’est pas celle des hommes politiques ». Cette précipitation, qui voit des décisions fondamentales prises en deux jours, sans aucun temps de réflexion ni consultation des spécialistes, et sans suivre les procédures habituelles de la restauration des monuments historiques, n’est rien d’autre que de l’agitation politique. Emmanuel Macron semble vouloir profiter de ce désastre pour marquer Paris comme d’autres l’ont fait avec de nouveaux monuments. Or, on ne peut pas jouer avec Notre-Dame. Et, même sans évoquer la convention de Venise, il suffit d’invoquer le simple bon sens : on ne fait pas de « geste architectural contemporain » sur un monument historique comme cette cathédrale.
Comme nous le disions plus haut, les annonces se succèdent et à chaque fois nous font croire à un poisson d’avril décalé, avant qu’on ne réalise effaré qu’il n’en est rien. Ainsi, aujourd’hui, a été nommé « Monsieur reconstruction » (sic, voilà le terme utilisé par les gazettes) de la cathédrale. Quitte à ne pas consulter les spécialistes, profitons-en pour nommer à la tête de cette restauration complexe un général cinq étoiles, ancien chef d’État major des armées, puis grand chancelier de la Légion d’honneur. Tous titres qui lui donnent manifestement, aux yeux d’Emmanuel Macron, une parfaite légitimité pour ce rôle…
Édouard Philippe n’est pas en reste, qui a aussi déclaré qu’un établissement public, rien que cela, serait mis en place pour mener à bien la reconstruction. Comme si la création d’une telle structure avait la moindre justification pour ce qui reste la restauration d’un monument historique. Et il a ajouté, martial, que « chaque euro versé pour la reconstruction de la cathédrale, dans le cadre d’une souscription nationale, sera dédié à cette seule tâche ». Il ne sait sans doute pas, ce qui est désormais un secret de polichinelle pour quiconque connaît un peu le coût d’un tel chantier, que le milliard et probablement bien davantage qui va être récolté à cette occasion va dépasser de plusieurs centaines de millions les réels besoins. Les milliers de donateurs pour la restauration de Notre-Dame seront sûrement heureux de savoir que leur générosité va servir à financer un concours appelé à choisir un « geste architectural contemporain » pour décorer le toit de Notre-Dame, mais que le surplus n’ira pas aux autres monuments en péril, innombrables, de notre pays (on se demande d’ailleurs ce qu’il va en faire).
Le Canard Enchaîné d’aujourd’hui donne de nouveaux chiffres qui témoignent de la grande misère des monuments historiques dans notre pays, et du peu de cas que les gouvernements successifs font du patrimoine. Dans un article intitulé « Cathédrales et monuments : seuls les crédits ne flambent pas », Hervé Liffran révèle quelques chiffres stupéfiants qui confirment ce que nous dénonçons depuis toujours. On y apprend ainsi que pour 2019, l’État n’a prévu que 18 millions d’euros de crédits de paiement pour l’entretien [2] des monuments historiques lui appartenant, dont 86 cathédrales. Soit moins de 100 000 euros par monument. Il rappelle aussi que pour Notre-Dame, il avait prévu de ne donner que 40 millions pour la restauration sur les dix prochaines années, soit 4 millions par an, sur les 240 millions qui étaient alors nécessaires [3]. Pas de doute, il aura vraiment fallu un incendie pour qu’Emmanuel Macron déclare enfin sa flamme à Notre-Dame !
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