Monsieur le Ministre,
Nous vous faisons part par le biais de cette lettre, de notre mécontentement et de nos craintes au sujet d’une censure directe ou indirecte, politique ou citoyenne qui règne depuis un certain temps autour de l’artiste Bertrand Cantat.
En effet, vous n’êtes pas sans savoir que suite à diverses pressions, des organisateurs et/ou salles sont malheureusement bien souvent contraints d’annuler leur programmation autour de cet artiste, une programmation qui est basée sur des choix artistiques.
Nous vous rappelons que les programmateurs de salles de spectacle ne sont pas juges et que personne ne peut endosser ce rôle.
Nous comprenons et respectons parfaitement bien le choix de certaines personnes de ne pas vouloir revoir cet artiste sur scène mais nous ne pouvons pas interdire au nom d’une morale, une expression artistique. Nous ne pouvons pas interdire un artiste de se produire et nous ne pouvons pas pénaliser son public.
Bertrand Cantat a le droit de chanter, les programmateurs ont le droit de le programmer et c’est le choix de chacun d’y aller ou non.
Il est dangereux dans un pays des Droits de l’Homme de laisser l’opinion publique faire justice d’une façon parfois très virulente et de condamner une 2eme fois un homme.
Nous comprenons parfaitement bien que cela puisse susciter des débats parfois excessifs et nous comprenons parfaitement bien que des associations se mobilisent au nom d’une cause très importante à défendre mais nous ne comprenons pas leur méthode agressive et malhonnête.
Aussi, en tant que Ministre de la Culture, c’est votre devoir d’intervenir et c’est votre devoir de faire en sorte que ces débordements cessent au profit de la liberté artistique, d’une liberté culturelle et c’est votre devoir de mettre un terme à ces dérives et de faire respecter la loi.
Les demandes, directes ou indirectes, de censure de ses spectacles sont à l’encontre de la loi de 2016 article 2 : la diffusion de la création artistique est libre, et l’article 431-1 du Code pénal réprime le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté de création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique d’un an d’emprisonnement et de quinze mille euros d’amende.
D’autres artistes pourtant condamnés par la justice pour violences conjugales ont pleinement le droit d’exercer leur métier, comment justifiez vous qu’on ne puisse accorder ce même droit à monsieur Bertrand Cantat ?
Cette lettre étant signée par un grand nombre de personnes, vous ne pouvez pas l’ignorer. Par conséquent, nous vous prions de bien vouloir veiller au respect de la liberté d’expression, de la liberté artistique et au respect du public. Et nous vous prions de bien vouloir faire respecter la loi.
Dans l’attente, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, de la part du public de Bertrand Cantat, nos salutations respectueuses.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.