De nombreux parents d’élèves et élèves du Conservatoire de Nîmes sont choqués par la brutalité de la suspension de Madame Sornay et de l’enquête administrative engagée à son encontre, autant que par la légèreté des arguments invoqués pour les justifier. Le communiqué de presse lapidaire publié par la Ville le 2 octobre pour annoncer ces mesures appelle quelques commentaires, à commencer par celui-ci : si « conflictuelles » que soient effectivement les relations de Madame Sornay avec l’association des parents d’élèves, celle-ci n’est clairement pas représentative et la plupart des parents peinent à se reconnaître dans une organisation aussi clairsemée que belliqueuse, dont le comportement les consterne autant qu’il inquiète les élèves.
L’attitude de l’APEC a pris un tour manifestement personnel dès l’entrée en fonctions de Madame Sornay. Elle ne vise ni « les conditions d’admission des enfants » ni « l’organisation inadaptée du jury d’entrée » (il y a eu beaucoup de demandes d’admission, peu de personnel administratif pour les traiter et, malgré cela, les échos des parents et professeurs sont plutôt positifs), ni d’ailleurs aucune autre considération pédagogique. Plusieurs parents d’élèves peuvent témoigner que quiconque émet des doutes sur le bien-fondé de cette vindicte est aussitôt écarté des circuits de communication de l’APEC. Pour des raisons très similaires, tous les professeurs du Conservatoire ne se reconnaissent pas dans l’agitation menée par certains d’entre eux.
Au chapitre des « pratiques managériales contestées », on notera que Madame Sornay a su, malgré les difficultés qui l’attendaient à son arrivée (entre autres : aucune transmission préalable des informations nécessaires par les directeurs sortants, peut-être peut-on le rappeler au passage), souder autour de sa personne et de sa fonction une équipe administrative et technique qui assure efficacement le fonctionnement du Conservatoire, avec le soutien d’une bonne partie des enseignants et des parents, ravis de voir enfin changer le « climat social » après de nombreuses années de direction à peu près inexistante.
La Ville peut difficilement invoquer « les dysfonctionnements du service » pour diligenter une enquête à l’encontre de la directrice du Conservatoire, sachant que le service a dû gérer la rentrée et l’afflux de nouvelles inscriptions avec deux secrétaires, parfois une seule, une administratrice précieuse et motivée mais passée à mi-temps et un comptable malade et non remplacé depuis un mois, ce qui pose non seulement des problèmes évidents de gestion mais cause aussi des frictions avec les parents d’élèves puisqu’il est également chargé des locations d’instruments. À tout cela, Mme Sornay ne peut pas grand-chose, s’agissant de problèmes de personnel qui relèvent de la Direction des ressources humaines de la Ville.
Quant à l’argument de « l’image du Conservatoire » invoqué dans le communiqué de presse, il est tout à l’honneur de la Ville de s’en soucier mais ce n’est pas elle qui souffre. Aux yeux des parents et du public, qui suivent depuis longtemps les péripéties du Conservatoire, ce nouvel épisode est à ranger au chapitre de la basse politique municipale et nuit bien plus à l’image de la Ville qu’à celle de l’établissement ou de sa directrice.
Madame Sornay a été chargée par sa hiérarchie d’instituer « de bonnes pratiques » au Conservatoire de Nîmes et de veiller à la qualité des enseignements. Nous ne serons pas cyniques au point de douter de la sincérité de ces exhortations. Il semble qu’en s’acquittant de sa mission, elle ait froissé des susceptibilités et bousculé quelques sinécures. Peut-être s’agit-il là de « l’autoritarisme » qu’invoque le communiqué de la Ville, mais ce sont des griefs bien légers au regard de l’ampleur de la tâche.
Les parents d’élèves du Conservatoire (usagers, rappelons-le, d’un service public) se réjouissaient du nouveau départ pris par une institution à laquelle ils restent très attachés et de l’enthousiasme déployé par sa nouvelle directrice pour mettre de l’ordre dans sa maison. Madame Sornay conserve notre soutien et notre entière confiance. Nous espérons que la Ville ne se fera pas l’instrument d’antagonismes personnels et la confortera dans une mission dont elle s’est acquittée jusqu’à présent, dans des circonstances difficiles, à la satisfaction de la majorité des usagers et personnels du Conservatoire.
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