Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
Matthieu Poux
Université Lumière Lyon 2
Destinataire(s) :
Mme Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication
Les fouilles archéologiques menées depuis 2001 sur le site de Corent, dans le Puy-de-Dôme, apportent un éclairage nouveau sur un aspect encore mal connu de notre passé : le processus d'urbanisation en Gaule, analysé à travers l'organisation et l'évolution d'une grande ville identifiée à la capitale du peuple des Arvernes au premier siècle avant notre ère.
Ces recherches sont le fruit d'une étroite collaboration entre l'université Lumière Lyon 2, l'université de Toulouse Le Mirail, l'université de Lausanne (Suisse) et l'Ecole Normale Supérieure de Paris-ENS. Elles bénéficient du soutien de l'Etat, des collectivités locales (Conseil Régional d'Auvergne, Conseil Général du Puy-de-Dôme, Communauté de Communes de Gergovie Val d'Allier) et de mécènes privés qui ont choisi de s'engager en faveur de la culture.
Leurs résultats, régulièrement évalués par la communauté scientifique, ont donné lieu à une trentaine de publications dans des revues à caractère national et international. Elles suscitent chaque année l'intérêt des médias, en France (Le Monde, Géo, Pour La Science, Science et Avenir, Europe 1, France Culture, TF1, France 2, France 3...) comme à l'étranger (Times, Sunday Telegraph, Die Welt...).
Pour la seconde année consécutive, la poursuite des fouilles est remise en cause par une décision arbitraire de la Commmission Interrégionale de la Recherche Archéologique (CIRA), qui préconise l'abandon de nos recherches de terrain au profit d'une année dite "blanche" consacrée à des travaux d'études en salle et de rédaction. Cette même commission feint d'ignorer que la pérennité des subventions et des infrastructures nécessaires à la poursuite des fouilles est tributaire de leur reconduction d'année en année. Dans un contexte académique et politique guère favorable à la recherche et à l'enseignement de l'archéologie, elle fait peu de cas du travail de longue haleine accompli, depuis bientôt dix ans, par les étudiants, bénévoles et enseignants qui se sont succédé sur le chantier.
Le retard pris dans les publications et la qualité jugée "insuffisante" des rapports rédigés au terme de chaque campagne sont les principaux motifs invoqués pour justifier cette décision. Les visiteurs qui suivent régulièrement nos travaux, par le biais des milliers de pages de rapports, publications et articles de presse mis en ligne chaque année sur le site Internet des fouilles, apprécieront par eux-mêmes le bien-fondé de ces arguments.
Persuadés qu'il s'agit là d'un simple malentendu, nous demandons aux autorités compétentes du Ministère de la Culture et de la Communication (CIRA, DRAC/SRA, CNRA) de reconsidérer leur décision, sur la base d'un examen objectif du travail déjà effectué.