Pétition
20
signatures
Encore 80 signatures pour que cette pétition ait plus de chances de devenir virale sur les réseaux sociaux.
Auteur :
Auteur(s) :
Wah Keung Chan
Destinataire(s) :
James Moore, Ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles
Le Conseil des Arts du Canada a discrètement abandonné le soutien qu'il accordait aux périodiques à diffusion contrôlée dans le cadre de son programme d'aide aux périodiques d'art et de littérature pour 2010, dont la date d'échéance est le 1er mars 2009. Dans un courriel, l'agent de programme Peter Schneider décrit ainsi comment on en est venu à cette décision : « Après cette période de six ans (NDLR : sept en réalité), et compte tenu de son expérience et des recommandations émises par des comités d'évaluation de pairs au cours de cette période, en 2008, le Conseil a remis en vigueur les lignes directrices précédentes. » M. Schneider n'a toujours pas expliqué pourquoi elles avaient été rétablies, ni par qui.
L'enjeu tourne autour de la disposition dite « Lola » (d'après le nom d'un magazine torontois sur les arts visuels qui n'existe plus), stipulant qu'un périodique admissible doit tirer au moins 25 % de son revenu des recettes de la diffusion payée ou de la publicité. En 2002, quand ce critère avait été instauré, l'agente de programme de l'époque, Joanne Laroque-Poirier, avait expliqué que la règle des 25 % de recettes autonomes avait pour but de vérifier si un périodique avait un lectorat. Selon ses dires, à l'origine, le critère selon lequel 50 % des exemplaires doivent être vendus permettait d'assurer l'existence d'un lectorat minimum. Les recettes publicitaires ont été rajoutées à cette formule, puisque les annonceurs ne seraient pas intéressés par un périodique sans lecteurs. Cette proposition est aussi valide aujourd'hui qu'elle l'était alors.
En plus de représenter un recul, le retour aux lignes directrices précédentes est en retard par rapport aux tendances dans le monde de la publication de périodiques. Le Conseil des arts de l'Ontario, par exemple, après une étude approfondie de l'industrie des périodiques, l'été dernier, a modifié ses critères d'admissibilité relativement aux magazines d'art afin de rendre admissibles les périodiques à diffusion contrôlée. Par ailleurs, cet organisme a mis en place des critères très progressistes (pas plus de 40 % de recettes publicitaires, plafond de 30 000 exemplaires par numéro). Récemment, le nouveau Fonds du Canada pour les périodiques, dont la création a été annoncée le 17 février dernier, a suggéré que l'on instaure des critères d'admissibilité fondés sur une diffusion annuelle payée ou demandée. La limite de 5 000 exemplaires est trop élevée pour la plupart des magazines d'art et il faudrait rendre les critères conformes à ceux d'autres secteurs du ministère du Patrimoine canadien.
Un magazine directement touché par cette décision est La Scena Musicale (LSM), une publication bilingue montréalaise consacrée à la musique classique, qui existe depuis treize ans. C'est l'un des périodiques d'art les plus respectés du Canada. La rédaction a pris connaissance de la modification en lisant le site Web du Conseil au moment de préparer la demande de subvention pour cette année. Déjà récipiendaire d'un financement du Conseil pour sa version électronique, LSM espérait récemment encore obtenir une subvention pour sa version imprimée. À Vancouver, la rédaction du périodique FRONT, peut-être le seul, après Lola, à recevoir une subvention en vertu de cette clause, ne connaissait pas le changement lorsque nous lui en avons fait part, le 23 février. Toutefois, d'après son rédacteur en chef, Andreas Kahre, M. Schneider lui aurait affirmé que son périodique continuerait d'être admissible en ve