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Pétition

Lettre de Soutien à Thierry Rocque et à Jean Vilallongue Membre du GPC66

Lettre de Soutien à Thierry Rocque et à Jean Vilallongue Membre du GPC66 Pétition
47 signatures
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Auteur :
Auteur(s) :
GPC 66 (Groupement des Professsionnel du Canyon des Pyrénées Orientales)
Destinataire(s) :
jeromedurbet@gmail.com
La pétition
Mise à jour

Lettre de Soutien Thierry Rocque et Jean Vilallongue Membre du GPC66

Nous GPC 66 (Groupement des Professionnels du canyon des Pyrénées orientales) avons pris connaissance le vendredi 15 février 2019 durant notre assemblée générale que deux membres de notre association allaient comparaître devant Le tribunal de Grande instance de Narbonne suite à un accident survenu le 17 juin 2017 au canyon du Gourg des Anelles sur la commune de Céret.


Notre association régie sous le statut de la loi de 1901 a pour objet le développement structuré et maîtrisé de ladite activité de descente de canyon avec pour objectif de veiller au respect de la déontologie de la profession ainsi que l’amélioration de la sécurité des pratiquants.


Le GPC66 a pour but :

- La Défense des intérêts de ses membres professionnels du canyon des PO

- Assurer le développement économique  et sportif du canyon, au bénéfice des intérêts locaux, tout en veillant à la qualité de l’environnement.

- De mettre en place un code de déontologie pour ses membres.

- D’être solidaire des professionnels du canyon dans la difficulté face à un accident.

- De représenter ses membres par une institution auprès des propriétaires, des services de l’état des collectivités locales et territoriales.

- De mettre en place un schéma départemental de plan d’aménagement du territoire avec les propriétaires, services de l’état, les collectivités locales, territoriales, les syndicats des différentes corporations, et les fédérations.

- D’organiser seul ou associé, des manifestations ayant un rapport avec la descente de canyon,


Le GPC 66 regroupe à ce jour 46 professionnels installés dans les Pyrénées orientales soit la quasi-totalité de la profession de notre département. 


C’est à ce titre que nous souhaitons apporter notre contribution afin de vous faire part tout d’abord

- de notre connaissance du site de pratique dit canyon du « Gourg des Anelles »

- de la technique usitée par l’ensemble de la profession concernant les différents obstacles de ce canyon et plus particulièrement du premier obstacle qui se caractérise par une descente en rappel.



1/ concernant le site de pratique du « Gourg des Anelles » ce canyon a été ouvert en partie par Monsieur Jean Guitard et Jean Vilallongue en 1983.


Jusque dans les années 1992 ce site de pratique n’était que très peu utilisé, car considéré comme un site de pratique peu intéressant ne présentant pas suffisamment de caractères techniques ou ludiques.


Le développement de ce site de pratique n’a réellement commencé qu’à partir des années 1994.


L’activité de descente de canyon étend une activité contrôlée par les services déconcentrés de l’État, Direction Départementale Jeunesse et Sports (DDJS) puis Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), nous avons demandé à celle-ci de nous transmettre les bilans d’analyses d’accidentologies réalisés sur l’activité de descente de canyon dans les Pyrénées orientales.


Ainsi vous pourrez voir sur les documents transmis par la DDCS qu’entre 2000 et 2017 sur le site dit du canyon du « Gourg des Anelles » ont été recensés 26 accidents.


Sur ces 26 accidents survenus en 17 années de pratique sur ce site, la très grande majorité de ceux-ci est dus à de mauvaises réceptions dans des vasques suite à des sauts.


La deuxième cause majoritaire d’accidents est due à des glissades durant la progression dans le canyon ou des chocs à réception des toboggans. Aucun accident mortel n’est à déplorer sur ce site depuis son ouverture.


La nature des traumatismes se caractérise par des douleurs dorsales pour les sauts, entorses ou fractures de cheville pour les glissades ou encore luxations d’épaules pour les toboggans.


Sur l’ensemble des 26 accidents recensés depuis 2000 aucun accident n’est survenu sur le premier obstacle à savoir la descente en rappel de 25 m.


L’accident du 17 juin 2017 est ainsi le premier qui survient sur cet obstacle du canyon du Gourg des Anelles encadré par un professionnel du canyon (90% des personnes pratiquant la descente de ce canyon sont encadrées par un professionnel).


Concernant la caractérisation de ce site d’un point de vue commercial, ce lieu de pratique est considéré comme un canyon de découverte, intermédiaire entre l’initiation et les canyons dits sportifs. Il s’adresse autant à des publics jeunes (à partir de 12 ans) qu’à des adultes.


Sa caractérisation, au regard de la classification réalisée par la fédération française de montagne et d’escalade qui est délégataire de l’activité canyon est de V3/A3/EII ce qui permet aux stagiaires en formation du DEJEPS canyoning de pouvoir encadrer durant leur année de formation sur ce site.


Le nombre de personnes réalisant ce canyon a très fortement augmenté ces dernières années passant d’environ 10 000 pratiquants par saison en 2010 à 18 000 pratiquants par saison en 2017.


Cette augmentation significative de pratiquants sur le site du Gourg des Anelles n’a cependant que très légèrement fait évoluer l’accidentologie de ce site. Cette augmentation significative est due à l’intérêt porté par les vacanciers durant les mois de juillet et août tant pour la facilité d’accès que pour son accessibilité technique à la pratique pour néophytes du canyoning.


En conclusion nous pouvons dire que ce lieu de pratique est tout à fait adapté pour des personnes n’ayant jamais ou très peu pratiqué l’activité de canyoning tant pour des jeunes pratiquants que pour des adultes ou des vacanciers. L’activité de descente de canyon reste une activité sportive à destination de personnes étant en bonne condition physique.


2/ concernant la technique usitée au regard de la nature du premier obstacle de ce canyon, à savoir une descente en cascade en rappel-toboggan (position assise puis couchée, beaucoup plus facile qu'un rappel conventionnel sur les pieds) sur 25 m. La cascade est précédée d’une partie rivière non engorgée de 30 m (zone A) où tous les groupes s'équipent en général avec l'aide du moniteur (s'ils n'ont pas été équipés directement au véhicule) : le matériel de sécurité, harnais, longes, casque, mousqueton de sécurité (mousquetons à vis) et descendeur (huit) sont contrôlés sur tous les participants par le moniteur.


Cette zone est suivie d'une vasque de mise à l’eau (zone B) de 7 m donnant accès à la cascade.


En fonction de la fréquentation, donc de la place sur la première zone (A) le jour J, le briefing est donné dans une de ces deux zones décrites, par l’ensemble des professionnels pour dispenser de façon collective les modalités de déroulement de l’activité afin d’expliquer les différents obstacles à venir, l'utilisation du matériel individuel (longes pour l'approche des cascades sur main courante, descendeur pour les rappels) en faisant une démonstration, donne les consignes nécessaires aux participants pour progresser en sécurité sur cet obstacle et sur l'ensemble du canyon. Le moniteur peut proposer un atelier de manipulation de cordes en utilisant un amarrage naturel dans la zone rivière non engorgée (A) ou sur un des premiers amarrage de la main courante fixe dans la vasque de mise à l'eau (B) du canyon où l'on a pied.


Lors de cet atelier, le moniteur se met en situation de rappel pour que les pratiquants visualisent la manipulation, il explique comment tenir la corde et précise qu'il ne faut jamais lâcher la corde en rappel durant la descente, en précisant que dans le cas inverse la chute est assurée. Suite à ce briefing, le professionnel identifie les personnes ayant déjà pratiqué et ceux qui pratiquent pour la première fois.


Le groupe rentre dans le canyon et stationne dans la vasque de mise à l'eau (b) ou bien s'attache directement sur la main courante grâce aux deux longes (individuelles sur leur harnais), si la main courante est libre et si le briefing à été fait en amont. Le moniteur place alors sur le relais une corde débrayable pour la descente en rappel du groupe. Une fois la corde posée, chaque participant à tour de rôle, rejoint en sécurité sur la main courante (attaché) le moniteur positionné près du relais pour la descente. Les autres restent attachés sur la main courante par deux points et attendent leur tour.


Chaque client est encordé (placement de la corde dans le descendeur) par le professionnel, il lui rappelle les consignes de descente, en l’espèce le professionnel rappelle la technique à utiliser pour la descente en rappel-toboggan à son client . Celui-ci commence sa descente en démarrant assis au niveau du relais puis couché en laissant glisser doucement la corde dans son huit (descendeur) avec ses mains toujours situées sous le huit. Le professionnel contre assure en tenant le bout de corde pendante sous le pratiquant durant les 4-5 premiers mètres. Le professionnel est ensuite obligé de lâcher la corde afin de ne pas bloquer son client sous la cascade et lui permettre de progresser selon la même technique jusqu’à la fin de son rappel par la gestion de la corde individuellement.


Le Pratiquant doit lâcher la corde deux mètres avant la fin de la cascade (la longueur de la corde est ajustée pour cela), pour finir sa course en toboggan, jusqu'à la vasque de réception (4 m de profondeur). Cette technique permet de libérer le pratiquant de la corde en bas de cascade sans aucun effort.


Il s’agit donc d’une technique avec un contre assurage par le haut comme préconisé dans le guide de formation des professionnels de l’encadrement de cette activité. (Voir manuel formation DEJEPS Canyonisme du Centre National de formation de Vallon Pont d’Arc). Cette technique est la seule utilisée en canyon parce qu'elle permet au professionnel de pouvoir intervenir sur le relais où est posée la corde et de la débrailler depuis le haut de la cascade si nécessaire durant la descente du pratiquant. Enfin de veiller sur les autres membres du groupe et de les encorder chacun à leur tour dans le passage dans la cascade.


Les dangers inhérents à la descente de rappel sous cascade sont le risque de noyade par blocage sur corde ou encore le risque de noyade lorsque la corde n’est pas ajustée (trop longue) pouvant provoquer avec les mouvements d’eau en pied de cascade un risque potentiel d’enroulement autour du pratiquant conduisant à son incapacité à se détacher, entraînant un risque de noyade ou d’étranglement, si la corde se trouvait autour du cou.


L’installation d’une deuxième corde sur le baudrier du client en guise de contre assurage "dit en moulinette" jusqu’en bas est potentiellement dangereux dans le cas où celui-ci se trouvant sous la cascade à la fin de son rappel ne réussit pas à ouvrir, deviser et détacher son mousqueton. Cette technique est proscrite par le manuel du professionnel.


En conclusion au regard de la technique utilisée par l’ensemble de la profession et par notre adhérent monsieur Rocque Thierry, il apparaît que la méthode est la même pour tous. Qu'au vu du fait que le niveau d'eau de la cascade étant significatif (voir relevé du niveau d'eau de la période dans descente-canyon,com, niveau correct) sans être très important, l'utilisation d'une technique avec une corde supplémentaire en guise de contre assurage aurait augmenté de façon significative le risque potentiel de noyade si le client n'avait su ou pu se détacher.


Nous considérons donc que la technique employée par Mr Rocque le jour de l'accident était adaptée à la conduite du groupe dans ce canyon et sur cet obstacle, puisqu'elle correspond à la technique utilisée sur ce lieu à l’unanimité par les professionnels du canyon des Pyrénées Orientales.



Fait pour valoir ce qui de droit 

Jérôme Durbet Président du GPC66, son bureau et ses membres

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17 commentaires
David - Le 04/03/2019 à 10:52:05
Je valide le contenu de la lettre et soutiens Mr Rocque et Mr Vilallongue.
David Berrué, Canyoning Expérience, Pyrénées-Orientales
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Elsa - Le 06/03/2019 à 08:21:26
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Elsa NOEL
13 av des Châteaux. 11330 SOULATGE-
Membre du GPC66
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Bernard - Le 04/03/2019 à 10:18:45
Je valide le contenu de la lettre et soutien Mr Rocque et Mr Vilallongue.
Je suis guide de haute montagne et membre du GPC.
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