Ils veulent supprimer le sacerdoce et la prêtrise !
« Ils », c’est un groupuscule de personnes (Romain BLANDIAUX, Roger FRANSSEN, Gaby HANSENNE, Jean-Philippe KAEFER, Xavier LAMBRECHT, Sébastien LOUIS, Bérengère NOEL, Rosalie SPECIALE, Caroline Werbrouck) qui portent une mission d’Église dans le Diocèse de Liège.
Dans leur brochure de 60 pages, intitulée « Rendons l’Église au peuple de Dieu », ils n’hésitent pas à affirmer : « Soyons clairs : nous ne revendiquons pas le sacerdoce pour les femmes, puisque nous remettons en cause l’ordination elle-même. » (p. 36) « Pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé. » (p. 47)
Ce groupe justifie sa proposition en affirmant par la foi chrétienne « le dépassement et l’annulation de tout culte sacré, de toute fonction sacrée, de tout sacerdoce. » (p. 44) Pour ces auteurs, d’ailleurs, « il n’y a pas de sacré chrétien ».
Ce texte gomme aussi la réalité de l’appel de Dieu qui choisit et appelle Ses consacrés : on ne reconnaît dans les prêtres que la dimension strictement horizontale, humaine et sociale de leur mission.
Pointant le cléricalisme de certains prêtres (décrit comme une généralité) le désir avoué de ces 9 auteurs est de donner aux laïcs l’égale mission de dispenser les sacrements. Entre erreurs historiques et raccourcis théologiques criants, les auteurs semblent encourager le modèle protestant. On y rêve d’une Église qui lâcherait sa doctrine au profit d’une adaptation aux idées et aux mœurs de notre temps.
Devant la gravité des propos qui sont tenus dans cet écrit, nous, laïcs également engagés dans l’Église (de Liège et d’ailleurs), souhaitons répondre à cet écrit afin de signifier que ce groupe n’est pas représentatif de tous les baptisés de notre Diocèse. Nous souhaitons aussi redire toute l’importance du sacerdoce, sans gommer le sacerdoce filial des baptisés, mais en réaffirmant leur magnifique complémentarité.
Ce faisant, nous souhaitons aussi dénoncer les erreurs véhiculées par des théologiens qui, profitant de l’ignorance du Magistère de l’Église catholique chez beaucoup de baptisés, brouillent leurs esprits et conduisent de trop nombreux croyants à sauter hors de la barque de Pierre en pleine tempête.
Si comme nous, vous êtes blessé(s) par cet écrit, co-signez notre lettre (ci-dessous)
et partagez-la à vos contacts.
Soyons de ceux qui protègent le Corps du Christ des coups qui lui sont portés depuis l’intérieur même de l’Église.
D’avance, MERCI !
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Rendons l’Église à Celui dont elle est Épouse
Un hommage au sacerdoce et à nos prêtres
(en réponse à « Rendons l’Église au peuple de Dieu » - Pour en finir avec le cléricalisme)
En parcourant le pamphlet « Rendons l’Église au peuple de Dieu », nous avons reconnu le piquant de la lance du Golgotha. La blessure de voir une nouvelle fois le Corps de Jésus déchiré — non plus par le monde ou par quelques détracteurs déjà connus et provenant de l’extérieur de la Maison, mais bien cette fois, de l’intérieur.
Plusieurs personnes ont été sollicitées pour composer cette brochure : deux prêtres, une personne ayant reçu une formation en théologie (déléguée de l’Évêque de Liège), des membres d’aumôneries diverses, une grand-maman et deux enseignants. Mais avec quelle autorité ce petit groupe a-t-il publié cet écrit, soutenu par une étonnante promotion au sein de l’Église de Liège ? Qui est-il supposé représenter au juste ? Et à quel débat prétend-il ouvrir, puisque sa parole y est univoque? L’introduction anticipe : « Il n’est pas de notre intention de choquer, mais nous nous rendons compte que certaines susceptibilités pourraient être exacerbées. » Qui ne partagera pas l’avis très unanime de ce texte, sera donc poursuivi pour fermeture d’esprit et raideur doctrinale. On est d’autant mieux prévenu, qu’on se voit jugé d’entrée de jeu par un texte qui saisit par son ton péremptoire.
Au fil des pages de « Rendons l’Église au peuple de Dieu », on ne sait si l’on doit reconnaître la veine du protestantisme, ou si celle-ci s’y trouve déjà douloureusement exanguée. On y retrouve, en tout cas, la liquidité d’un langage propre à « la modernité qui n’aime pas l’intelligible, et privilégie le groupe, l’instantané et l’émotionnel » selon l’expression empruntée au Père Louis-Marie de Blignière : « On insiste sur un « être-ensemble » d’autant plus impérieux qu’il est moins précis (…) La notion de « communion », telle qu’elle est largement vécue dans l’Église aujourd’hui, semble marquée par un glissement du contenu intelligible (reçu par la foi, informé par la charité sacramentelle, structuré par le droit) au vécu existentiel du groupe : au fond, par un passage du primat du vrai à celui de l’un. »
On peut s’étonner de la difficulté, telle qu’elle est exprimée dans cet écrit, de « trouver des prêtres pour permettre l’accès aux sacrements » lorsque l’on sait que ces mêmes sacrements sont subtilement contournés dans les lieux d'Eglise évoqués dans cet écrit, pour y être remplacés par une prière composée et dite par des laïcs, laissant les demandeurs et/ou leur famille sur leur faim…
Comment réparer le départ des clercs qui, dans ces mêmes pastorales, n’avaient plus trouvé de sens à leur mission, précisément parce que leur rôle de prêtre était gommé par des laïcs qui auraient pu, à l’inverse, profiter de la présence de ces prêtres pour répondre positivement à la demande de sacrements qui y étaient exprimée?
Que dire des baptêmes dits « en urgence », parfois préparés durant 2 jours par un laïc qui, durant ce temps, s’abstiendra de contacter un prêtre ?
Que dire encore de l’accès au sacrement de l’eucharistie offert dans de nombreuses pastorales conduites par des laïcs, sans aucun travail de discernement, à des personnes qui vivent aux antipodes de ce que suppose une vie de foi et de fidélité à la Parole et à la personne du Christ? Comment réconcilier avec l’eucharistie les personnes qui, devant la perte généralisée du sens du sacré, se sont découragées de la pratique religieuse ?
Enfin, que penser du cléricalisme laïc qui ne laisse, dans certaines paroisses, plus aucun espace au prêtre pour réaliser la mission qui est sienne ? Ainsi, on trouve des clercs littéralement muselés par certains de leurs paroissiens, ce qui induit beaucoup de souffrance chez de nombreux prêtres, avec des conséquences parfois très lourdes.
Les véritables urgences ne sont pas dans la suppression du sacerdoce, mais dans…
Ne serait-ce pas dans cet organe vital que se loge le cancer de l’Église — et non dans le « cléricalisme » pointé par le texte auquel nous répondons ? Dépassons le niveau horizontal d’un consensus, pour revenir à l’essence de la communion, et d’abord à son aspect vertical. On regrettera que ce texte qui se prétend être une brochure de « théologie pastorale » n’offre aucune référence à la communion des saints, alors que l’Église est également unie au Ciel. Aussi, c’est en Christ que nous pouvons puiser l’amour et la bienveillance que nous voulons porter aux périphéries : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire ».
Voilà pourquoi à ceux qui l’ont suivi jusqu’à Gethsémani, le Christ recommande de veiller et de prier pour ne pas entrer en tentation. Veiller et prier, n’est-ce pas demeurer uni à Lui, à son enseignement, à son tempérament, afin de Lui demeurer fidèle lors des temps de crise comme dans la monotone traversée des longs cours, non pas obéissance aveugle, mais bien d’abord et surtout par amour pour Lui.
À l’instar des deux disciples qui adressaient à Jésus la demande insensée de satisfaire leur soif de pouvoir, qui sommes-nous donc pour réclamer la modification de que nous avons reçu ? Nier la légitimité du sacerdoce reviendrait, tôt ou tard, à détruire l’ensemble des sacrements, à commencer par l’Eucharistie elle-même — déjà si malmenée par ceux qui n’y voient qu’un « symbole » et ne savent plus croire en la présence réelle du Christ dans le pain consacré. Puissent la communion et la créativité, progresser sans renoncer à la continuité doctrinale.
Nous suivons un Christ doux et humble de cœur… accompagné par des femmes qui se tinrent, elles aussi, loin des revendications dégoulinantes d’ambition telles que nous en trouvons dans « Rendons l’Église au peuple de Dieu ». Marie, la première aimante, parfaite « caisse de résonance » du cœur de Jésus, n’eut pas même la prétention d’assister à la Cène. N’y a-t-il pas une conclusion à y puiser pour répondre aux réclamations féministes pourtant définitivement tranchées par le Pape JP II (lettre Ordinatio sacerdotalis, publiée le 30 mai 1994) ?
Aussi, si l’on osait douter du tempérament humble et discret (mais non passif) de Marie de Nazareth, les apparitions mariales ne nous permettraient plus de nous égarer à ce sujet. Femmes, nous formons une majorité, paraît-il, au sein de nos églises : donnons sens à cela en formant en nous-mêmes de véritables mères pour un Jésus qui a bien davantage besoin d’être protégé de l’anti-Christ, que d’être défiguré/négligé par celles qui avaient vocation d’avoir soin de Lui. Le féminisme peut être si misogyne dans sa façon de nous détourner, non sans violence spirituelle, de notre appel à cette fécondité-là…
Le prétendu « cléricalisme », si maladroitement décrit dans ce texte, accuse nos prêtres sans illustrer son propos : « Les prêtres se placent souvent au-dessus de la mêlée ». On peut regretter avec ces auteurs le fait qu’ils n’aient pu bénéficier, au cours de leur histoire, de la présence de prêtres à la fois humbles et « consistants ». Pour notre part, nous nous réjouissons de la présence de ceux qui nous accompagnent au quotidien, proches de nos familles, confidents de nos aînés, attentifs aux questionnements de nos jeunes, disponibles à nos appels au secours (parfois à des heures où nul n’écoute plus), stables appuis qui n’ont pas déçu notre confiance. Vases d’argiles, certes, mais fidèles au trésor qu’ils contiennent et qu’ils révèlent autour d’eux.
Sur le plan pastoral, si ce n’est par l’autorité légitimée par un choix posé explicitement par le Christ (en Mt 16,18-19 mais aussi Jn 20,23), il est nécessaire que le prêtre puisse répondre à l’appel de Jésus qui lui demande : « Pais mes brebis »… Oui, pour répondre à la demande adressée par le Christ, il est nécessaire que le prêtre « décide », du moins pour les choses spirituelles puisqu’il est non seulement formé pour être berger de son peuple. Mais d’abord et surtout, son sacerdoce répond à un appel divin — dimension que le pamphlet « Rendons l’Église au peuple de Dieu » obture sciemment. Le sacerdoce ne se bâtit pas sur le principe d’un appel provenant des hommes, mais le candidat à la prêtrise a répondu à un appel qui lui vient d’abord de Dieu, à la suite de Jésus qui, le premier, a été consacré, mis à part. Il est fondamental de considérer qu’avant d’être une privation, le sacri-fice (étymologiquement : rendre sacré) est un don précieux et total de soi-même. C'est lui qui permet à la vie du prêtre, à la suite du Christ, de devenir un sacrifice agréable.
Communion et hiérarchie sont indissolublement liées et doivent se renforcer l’une l’autre, comme le soulignait Benoît XVI : « La hiérarchie implique un triple lien : tout d’abord, le lien avec le Christ et l’ordre donné par le Seigneur à son Église ; puis, le lien avec les autres pasteurs dans l’unique communion de l’Église ; et enfin, le lien avec les fidèles confiés à l’individu, dans l’ordre de l’Église. On comprend donc que communion et hiérarchie ne sont pas contraires l’une à l’autre, mais s’influencent l’une l’autre. Ensemble elles forment une seule chose (communion hiérarchique) ».
Puisque ce pamphlet encourage une (r)évolution au sein de l’Église, prônant des façons propres à la mode du temps, n’est-il pas paradoxal qu’il propose un retour au temps des fondements de l’Église, lorsqu’elle n’était qu’à peine formée et organisée ?
Un paradoxe supplémentaire tient dans le désir annoncé d’être fidèle à la Parole du Christ, alors que Jésus n’a eu de cesse d’inviter à se libérer de l’esprit du monde.
« Mon peuple se meurt faute de connaissance » osait déjà Osée en 4:6. « Rendons l’Église au peuple de Dieu » nous force à constater la constance de ce mal. Avec le Père Louis-Marie de Blignières, nous pouvons admettre que « l’influence de l’empirisme a pu peser longtemps sur les intelligences des croyants : on acceptait des formules, mais l’aspect intelligible de la foi n’intéressait guère. Aujourd’hui, ne pourrions-nous pas affirmer que ce rapport à la Vérité révélée explique que tant de catholiques acceptent sans discernement les inepties présentées comme enseignements de l’Église ? Ainsi le peuple chrétien qui n’est ni assez formé ni accompagné spirituellement, se laisse docilement dériver, au gré du subjectivisme ambiant, dans le climat culturel de notre société qui rend l’attitude hérétique pour ainsi dire spontanée, naturelle. »
Au lieu de regretter que le langage des sacrements reste à la porte de notre oreille comme une langue étrangère, étonnons-nous plutôt du fait que nous en soyons arrivés là… et travaillons à notre propre catéchèse, avant de déployer des forces et un temps considérables dans l’organisation d’activités aussi inutiles qu’énergivores, et infantilisantes pour nos paroissiens. « Les réformes n’ont finalement pas produit (peut-être par défaut d’esprit surnaturel et par manque de piété filiale pour l’être historique de l’Église ?) les résultats escomptés, et la pastorale est souvent restée d’une grande stérilité apostolique ». On sait le dénouement de la tour de Babel qui avait semé la confusion parmi le peuple de Dieu. Les Babels de notre temps, bâties avec le bois friable des théologies de dernier cri, sont elles aussi, vouées à l’effondrement : « Ce qui naît de la chair est chair, et ce qui naît de l’Esprit est esprit » (Jn 3,6). En d’autres mots, ce qui n’est pas désiré par le Père est voué à mourir tôt ou tard. Nul ne gagne à la confusion.
Aussi, pour être en mesure de résister aux erreurs diffusées par nombre de théologiens, des précisions magistérielles, couplées à un accompagnement spirituel de qualité, sont vivement souhaitables — surtout pour ceux qui se proposent d’en accompagner d’autres…
La créativité : un grand oui ! Mais au lieu de réclamer orgueilleusement à l’Église de renoncer à ce qui forme la spécificité des prêtres, soutenons-les.
Pourquoi ne pas créer des maisons de prêtres pour leur permettre de vivre et de prier ensemble ? Si c’est impossible, invitons-les à dîner, écoutons-les, brisons leur isolement lorsqu’ils y sont confrontés.
Remercions-les d’avoir donné leur vie pour former et nourrir les nôtres.
Soulageons-les des activités qui alourdissent leur ministère ou encore, les changent en animateurs sociaux… Ainsi, ils seront plus disponibles pour répondre aux demandes sacramentelles qui leur sont adressées. Le Padre Pio n’hésitait pas à affirmer que la place du prêtre est l’autel et le confessionnal, ajoutant que tout le reste est inutile à son ministère.
Il nous semble qu’il est urgent de redécouvrir la grandeur de notre sacerdoce filial. « Prêtres, prophètes et rois » depuis notre baptême, quel trésor nous pourrions puiser dans cette noble mission, si nous savions nous approprier chaque instant de la liturgie (dans l’humilité et depuis le lieu qui nous est donné) en accompagnant intérieurement chaque geste posé par le prêtre ! Si au lieu de nous affliger de l’écoute d’une Parole dont nous croyons avoir fait le tour, nous la recevions comme une lettre qui nous est adressée personnellement par Dieu Lui-même?
Si au lieu de prononcer machinalement un Credo et des réponses apprises par cœur mais sans aucun cœur, nous les offrions au Père avec conviction, en réparant pour tous ceux qui, hier, aujourd’hui ou demain, participent à la messe dans la passivité ? L’article 521 du catéchisme de l’Église catholique nous rappelle que « Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en Lui et qu’il le vive en nous ».
C’est l’affaire du prêtre comme des laïcs, mais ceci dans une complémentarité qui tient du génie.
Cela, l’Église l’avait déjà prévu pour nous.
Nous lui en réexprimons toute notre reconnaissance, notre confiance — mais aussi notre joie, car les auteurs de « Rendons l’Église au peuple de Dieu » ont oublié ce secret révélé par l’histoire de l’Église : toute atteinte portée à l’intégrité de Son corps nous fournit immanquablement une multitude de saints !
Qu’il en soit ainsi, pour l'amour de Lui et pour le salut de tous.
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