Dans un fauteuil roulant après un accident de la route en 2015, Benjamin Piolet, 24 ans, travaille au SDIS 25, à Montbéliard, depuis quarante-six mois dans le cadre d’un contrat aidé. Celui-ci doit prendre fin le 30 avril. Ses collègues se mobilisent et réclament son embauche.
C’est une histoire qui illustre la difficulté pour les personnes souffrant d’un handicap de s’insérer durablement dans le monde du travail.
Benjamin Piolet, 24 ans, a été victime en 2015 d’un grave accident de la route qui l’a rendu invalide à 80 %. Pompier volontaire, il travaille depuis quarante-six mois en tant qu’assistant de gestion au centre de secours principal de Montbéliard. Renouvelé à plusieurs reprises, son contrat aidé doit prendre fin dans quelques jours, le 30 avril.
Un poste qui n’existe pas en tant que tel.
Le jeune homme s’occupe notamment de l’application mobile Smartemis , qui gère la disponibilité des agents des différentes casernes du département et permet de visualiser l’ensemble des interventions à l’instant T.
« Son poste n’existe pas en tant que tel », rappelle le contrôleur général Stéphane Beaudoux, directeur du Service départemental d’incendie et de secours du Doubs (SDIS 25). « Ses tâches étaient auparavant prises en charge par plusieurs personnes. On les a agrégées pour les confier à Benjamin. » Il appuie : « Dès le départ, il savait que ce poste était provisoire, qu’il ne pouvait en aucune façon déboucher sur une embauche. »
FO : « Ses missions sont nécessaires au service »
Jean-Claude Chauvin, secrétaire général Force Ouvrière du SDIS 25, tempère : « L’application Smartemis n’existait pas avant l’arrivée de Benjamin, qui remplit des missions nécessaires au service. » Pour preuve : « Son temps partiel initial a été transformé en temps complet. Pérenniser son poste relève d’une décision politique. »
L’intégration de Benjamin constituerait un beau geste de solidarité, une valeur prônée régulièrement par Christine Bouquin, présidente du conseil d’administration du SDIS 25.
Jean-Claude Chauvin et Claudine Lordier, secrétaire général et trésorière adjointe FO au SDIS 25
Stéphane Beaudoux assure de son côté que tout est fait pour trouver une solution et éviter que le jeune homme se retrouve sans travail, et donc sans salaire, à partir du 1er mai : « On lui a proposé de postuler à un poste d’agent d’accueil à l’état-major à Besançon et à un poste au secrétariat médical à Montbéliard, mais il n’a pas souhaité faire acte de candidature. »
Benjamin Piolet, qui réside à Baume-les-Dames, affirme que le second poste n’était pas adapté à son handicap en raison de la configuration des locaux. Quant à la première proposition, « je n’en ai pas le souvenir », assure-t-il.
Retour chez son ancien employeur ?
Il existe peut-être une solution du côté de son ancien employeur (domaine de la motoculture) avec un CDD de six mois. « J’hésite », confesse-t-il. « Là encore, c’est une solution temporaire. »
Si cette porte venait à se refermer définitivement, « on pourra allonger son contrat aidé de quelques mois, mais guère plus », conclut le patron du SDIS 25.
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