Je suis psychologue au Chu de Bordeaux, j’ai rencontré Bangali et Matene dans le cadre de l’hospitalisation à la naissance de leur premier fils Kalou pour un problème digestif il y a 3 ans. Kalou a été opéré deux fois et il est guéri grâce à cela. Bangali et Matene sont arrivés en France en 2018 séparément pour fuir les conséquences de la guerre civile en Côte d’Ivoire, leur parcours respectif a été très traumatisant.
Depuis leur arrivée, ils font tout ce qu’ils peuvent pour avoir des papiers. Matene a été tellement en détresse qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours avant de savoir qu’elle était enceinte. Elle a pu obtenir un titre de séjour étranger malade d’un an renouvelé un an et par extension maritale, Bangali après des mois de procédure, a aussi pu en bénéficier. Dès que cela a été autorisé, Matene a travaillé en tant qu’agent de service dans le ménage et Bangali dans le bâtiment, des secteurs en tension.
Ils ne prennent le travail de personne et ne demandent qu’à s’intégrer. Ils ne savent ni lire ni écrire, ce qui fait que je m’autorise à porter leur situation à votre connaissance car aujourd’hui ils sont désespérés. Ils viennent de recevoir une obligation de quitter le territoire français malgré toutes les preuves de leur intégration et les attestations de soins psychiques en France établis par les psychiatres qui les suivent. Ils se sont intégrés en France malgré toutes les embûches. Ils ont eu un autre enfant, aujourd’hui âgé d’un an,ils vont tous deux à la crèche.
Ils changent d’hôtel environ tous les deux mois car ce sont des hébergements provisoires et précaires mais ils ont voulu préserver une stabilité dans le lieu d’accueil de leurs enfants la journée donc ils traversent la ville pour les amener à la crèche tous les jours.
Leurs employeurs sont très satisfaits de leur travail et leur ont fait courriers de promesses d’embauche. Matene bénéficie de soins psychiques réguliers en lien avec les traumatismes de l’exil mais l’OFII répond qu’elle n’a qu’à se faire soigner en Côte d’Ivoire. Bangali est en danger de mort en Côte d’Ivoire. Ils ne peuvent pas envisager de rentrer et ils ont absolument besoin de votre soutien aujourd’hui pour une justice plus humaine.
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