Les parents d'élèves de l'école Jean Moulin à La Roche-sur-Yon soutiennent une famille originaire de la République Démocratique du Congo sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), et menacée d'être expulsée de son logement.
L'aînée est scolarisée en CM2 (et fait partie de l'équipe de handball locale), les 2 suivants sont dans 2 classes de la maternelle du groupe scolaire Jean Moulin (La Roche sur Yon), le plus jeune n'a que 11 mois !
Cette famille a déjà vécu des situations dramatiques que le papa explique dans un article rédigé par Christophe Turgis pour France 3 Pays de La Loire :
"Il a fui le premier la République Démocratique du Congo en 2017 après y avoir subi menaces et sévices. Il avait été incarcéré arbitrairement pour avoir refusé de collaborer avec la police. Son épouse, journaliste reporter TV en langue nationale, était accusée de détenir des images de violences policières compromettantes pour les autorités.
Il avait profité de troubles dans la prison pour s'évader vers Brazzaville. Elle avait, elle aussi, été incarcérée une nuit, laissant ses enfants à la maison, et avait été l'objet d'attouchements et de menaces de mort pour lui faire avouer où se cachait son mari.
Le couple devait se retrouver à Pointe-Noire, où il devait changer de nom pour passer inaperçu, mais y fut finalement trahi par son accent... De là ils sont passés par le Gabon avant de parvenir en France.
L'errance ne devait pas s'arrêter encore. Arrivé à Nantes avec ses deux aînés en Novembre 2018, le papa dormait le soir dans des halls de banques, ou dans des voitures, dont les propriétaires ne fermaient pas les portes à clé ! Les enfants étaient alors scolarisés à l'école Françoise Dolto. La maman les a rejoint pour Noël avec le reste de la famille.
Le 115 leur a ensuite trouvé ensuite un hébergement à Trignac. Puis c'est à La Roche-sur-Yon que le Cada leur a permis de trouver un peu de répit. Ils résident dans un logement du quartier des Forges depuis février 2019. (...)
Le papa souhaite garder l'anonymat, secrétaire bureautique, il s'exprime dans un français parfait. Aussitôt arrivé à La Roche-sur-Yon, il s'est investi dans des activités sociales bénévoles, avec France-Bénévolat, la Croix-Rouge et une association de soutien aux personnes souffrant de handicaps, son statut de demandeur d'asile lui interdisant de travailler.
Sa femme devait commencer un travail en CDI dans une entreprise de services et de nettoyage.
Mais voilà que "Nous allons essayer de camper là où nous sommes, avec 4 enfants dont un de 11 mois, nous ne pouvons pas retourner à la rue", affirme le papa."
À ce jour, nos mails envoyés à différents services de la préfecture ainsi qu'à la mairie pour les alerter sur cette situation humainement dramatique sont restés sans réponse !!!
Pourtant, lorsqu'on regarde la situation de leur pays sur le site dipomatie.gouv, on voit que la sécurité n'y est pas assurée (groupes armés, ebola,...). Leur retour avec 4 jeunes enfants n'est donc pas une option possible. De plus, la maman était journaliste dans son pays et sa vie était en danger avant son arrivée en France.
Ce cas illustre le fait que l'on peut être débouté sans être "migrants économiques" comme le prétend la propagande officielle : d’une part cette famille n'avait pas de souci d'argent, et d’autre part ils ont participé à des activités politiques lorsque Kabilla a voulu changer la Constitution pour se maintenir et en ont subi les conséquences.
La Cimade, une association d'aide aux migrants, apporte son aide dans les démarches juridiques : un recours a été déposé auprès du tribunal administratif de Nantes.
Article de France Bleu Pays de La Loire, par Victoria Koussa (avec le témoignage audio du papa)
Article du Journal du Pays Yonnais, par Lucile Akrich
Nous attendons que le vécu de cette famille, pleine de bonnes volontés d’intégration, soit pris en compte par l’administration et le tribunal ; qu'ils ne soient pas renvoyés dans un pays où leur vie est menacée.
Nous attendons que soit appliquée la Déclaration Internationale des Droits de l’Enfant (logement, scolarité, santé) qui précise dans son article 3 que « Dans toutes les décisions qui concernent les enfants,[…], l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale », et ce d’autant plus que l’aînée a subi une tentative d’enlèvement, attestée par son instituteur congolais.
Nous refusons aussi que cette famille soit expulsée de son logement : il n'est pas acceptable d'agir de façon contraire aux règles communes régies par la loi, concernant l’hébergement d’urgence de personnes vulnérables comme un bébé de 11 mois.
En tant que parents, enseignants, citoyens, nous ne comprenons pas comment, dans notre pays, on peut dénier à ce point les droits de ces enfants, en leur refusant un hébergement décent, donc le droit à l’instruction et à la santé, tout en augmentant leurs angoisses par la peur de l'expulsion ?
Nous demandons à Monsieur le Préfet de la Vendée de tenir compte de tous ces éléments et de réexaminer la situation de cette famille !
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