À l'attention de toutes et de tous,
Alors que le conflit entrera bientôt dans sa dixième année, les besoins sont immenses pour toute la population syrienne. L'urgence demeure : 13,2 millions de personnes, dont 72 % sont des femmes, ont besoin d'une assistance humanitaire en Syrie*, notamment dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, qui a connu des bombardements intensifs ces derniers mois.
Dans ce contexte de chaos humanitaire, la propagation de la Covid-19 est une véritable crise dans la crise, un scénario catastrophe tant redouté par nos soignants. En effet, le système sanitaire et médical est très précaire en raison de la destruction des hôpitaux et des structures médicales.
Aujourd’hui, la présence du virus en Syrie et sa propagation ne font désormais plus aucun doute. Plus que les chiffres, la mort des premiers soignants de la COVID-19 en Syrie doit être une alerte pour la communauté internationale sur les conséquences dramatiques que le virus pourrait avoir sur les populations. Dans le nord de la Syrie, ⅓ des personnes infectées par le coronavirus sont des soignants.
Nous devons nous poser les bonnes questions :
Les médecins et soignants sont-ils assez protégés ? NON
Ont-ils vraiment la formation nécessaire pour soigner les patients atteints du virus ? NON
Ont-ils tous les moyens nécessaires à leur disposition ? NON
Dans les camps de réfugiés, il est très difficile de pouvoir faire respecter les consignes de sécurité et de lutte contre la propagation du virus. Ces camps connaissent un surpeuplement, les tentes sont occupées par plusieurs familles en même temps et les toilettes sont souvent collectives. Autant dire que les mesures de distanciation sociale et de lavage des mains semblent compliquées à appliquer.
Ajouter à cela le matériel médical de base comme les masques et les gants, qui manquent cruellement dans la province d’Idleb pour prévenir une pandémie de cette ampleur.
En effet, la région est le triste étendard des migrants internes restés en Syrie. Vue du ciel, elle donne à voir des villages entiers de bâches et de tentes qui se juxtaposent les unes les autres, des champs d'oliviers qui font office d’habitat de fortune, et non loin de là, des ruines de bâtiments éventrés par les bombes. Elle est le dernier refuge de celles et ceux qui ne savent plus où aller. Ils viennent d’Alep, de la Ghouta, de Deraa, où ils ont fui les bombardements et ils ont déjà tout perdu. De nouveau, ils vivent l'encerclement, la famine, le manque d'eau, la destruction systématique des structures hospitalières et des lieux de vies. Au gré des trêves et des reprises de bombardements, ils tentent de survivre. Leurs droits fondamentaux sont bafoués. Ils vivent le double traumatisme de la migration forcée et de la guerre, et maintenant de la pandémie. En raison de la destruction du système de santé syrien par la guerre, l'accès aux soins y est d'autant plus limité pour ces migrants internes.
En Syrie et partout dans le monde, la situation est particulièrement préoccupante. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser aux côtés des plus vulnérables et faire preuve de solidarité.
Soutenir notre plan d'action de lutte contre la Covid-19 en Syrie, et nous aider à acquérir le matériel de protection et de prise en charge du coronavirus, est primordial. Ensemble, nous pourrons renforcer les capacités du système de santé syrien, et faire face à la fois à cette menace, mais aussi à la situation humanitaire dans son ensemble.
Rejoignez notre campagne et mobilisons-nous pour l'accès aux soins et à la santé dans les camps de déplacés en Syrie !
Pr Raphaël Pitti, UOSSM France
* Chiffres Rapport HNO 2019
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