Pétition
311
signatures
Plus que 189 signatures pour que cette pétition soit diffusée dans la newsletter MesOpinions !
Auteur :
Auteur(s) :
Alain Didier-Weill
Destinataire(s) :
la Future Direction de l'Unesco
LETTRE OUVERTE A LA FUTURE DIRECTION DE L’UNESCO
Il y a depuis 60 ans un pacte très particulier entre l’Unesco et les Droits de l’Homme.
Je rappelle les faits :
Le 10 décembre 1948, dans l'après-coup des horreurs de la seconde guerre mondiale, les peuples des nations unies furent conduits à confirmer la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789, en réaffirmant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constituaient le fondement de la liberté de la justice et de la paix dans le monde.
Quelques heures après cette déclaration, écrite par René Cassin et Eléonore Roosevelt, la conférence générale de l'UNESCO, réunie à Beyrouth, adopta par acclamation une résolution chargeant le directeur général « de stimuler la diffusion d'information relative à la Déclaration Universelle ».
Depuis cette date symbolique où elle a accueilli cette charge, l'UNESCO est la gardienne de la Déclaration des Droits de l'Homme et elle l'est avec une constance qui doit être saluée. Cette action méritoire fut rendue possible par le fait qu'elle fut conduite sous l'autorité de directeurs qui furent choisis pour être des hommes de paix et de culture au service du pacte passé le 10 décembre 1948 avec la Déclaration Universelle.
Or depuis un mois la communauté internationale est interpellée par une question dont le caractère paradoxal est le suivant : nous apprenons, par les médias, qu’en octobre prochain les représentants de l’Unesco désigneront, parmi 9 candidats celui qui sera le prochain directeur.
Ce qui est pour le moins étrange tient à deux choses : d’une part aucune véritables informations ne sont transmises sur la personnalité des différents candidats sauf sur celle qu’on nous présente comme le favori : Monsieur Farouk Hosni.
Chose plus étrange encore, les médias nous apprennent que celui à qui l’Unesco s’apprête à confier la direction d’une institution visant à être la gardienne des Droits de l’Homme, serait précisément un homme dont un certains nombres d’actes et de déclarations antisémites publiques, manifesterait sans ambiguïté sa non adhésion au pacte originaire de 1948 avec la Déclaration Universelle (Le Monde, article de Bernard-Henri Lévy, Claude Lanzmann, Elie Wiezel, 22 mai 2009).
Ce projet de nomination est-il le fruit de compromis politiques dont nous ne sommes pas avertis ou le fruit de quelque chose de beaucoup plus profond ? à savoir l’expression d’une force inconsciente poussant notre société, et à travers elle, l’Unesco, à tout simplement oublier la véritable signification des Droits de l’Homme ? La notion de Droits de l’Homme ne tendrait-elle pas à une perte de sens si extrême qu’elle permet, par exemple, à Monsieur Hosni de se présenter à la fois comme un ardent défenseur des Droits de l’Homme et à la fois comme un défenseur des thèses de Roger Garaudy ?
En l’occurrence le problème posé n’est peut-être pas tant, celui de l’état d’esprit d’un homme qui ne serait pas capable de percevoir à quelle contradiction il s’expose mais d’un nouvel état d’esprit général envers la perte du sens des mots. Car les mots s’usent et si le gardien du foyer qu’est l’Unesco – dont la charge est de maintenir la flamme du sens – cesse d’entretenir le brasier, certains mots tels que « liberté, égalité, fraternité » qui eurent un jour le pouvoir d’embraser des peuples, peuvent perdre leurs signifiances brûlantes et devenir anesthésiés, comme frappés de frigidité.
Est-il