Alors que la multinationale vante les vertus émancipatrices de ses jouets, une nouvelle enquête en Chine révèle que ses ouvrières continuent d'être exploitées... voire harcelées sexuellement.
Cette nouvelle enquête a été menée en partenariat avec le China Labor Watch, dont une enquêtrice s'est "infiltrée" plusieurs semaines dans l’usine Foshan Nanhai Mattel Precision Diecast. Il s'agit de l'une des 7 usines appartenant directement à Mattel en Chine, dans la province de Guangdong, qui produit principalement des jouets en plastique.
Des salaires trop bas pour vivre
En supposant deux revenus, une ouvrière vivant dans la province de Guangdong aurait besoin d’au moins 450 € par mois pour couvrir les besoins vitaux de sa famille : logement, énergie, nourriture, habillement, santé, transports, etc. Mais en basse saison, le salaire mensuel s'élève à peine à 242 € dans l'usine de Mattel à Foshan, préfecture de la province.
Les travailleuses n’ont donc pas d’autres choix que de multiplier les heures supplémentaires. Au cours de notre enquête, les ouvrières ont travaillé plus de 27 heures supplémentaires par semaine, c'est-à-dire bien au-delà de ce qu'autorise la loi en Chine.
Pendant ce temps, Ynon Kreiz PDG de Mattel gagne 3500 fois +, que ce que gagne une ouvrière en une année. C'est-à-dire 15 331 307 € contre 4337 euros en un an.
Des cadences infernales
En 1996, les ouvrier·ère·s étaient rémunéré·e·s à la pièce. Désormais, le salaire est fixe, ce qui est un progrès. Cependant, des quotas de production sont fixés et lorsqu'ils ne sont pas atteints, les ouvrier·ère·s font l’objet de pression, de blâmes publics, voire de violences verbales.
Or ces objectifs ont tendance à augmenter d'année en année.
Taboues mais bien réelles, les violences sexistes et sexuelles
Plusieurs ouvrières de Foshan ont indiqué à notre enquêtrice que les jeunes femmes étaient souvent victimes de violences verbales et d’humiliations. Sur 10 femmes avec qui l'enquêtrice a pu échanger plus longuement, 4 ouvrières ont décrit des situations de harcèlement sexuel.
L'une d'elles a été suivie après le travail par deux collègues masculins qui l’ont prise en photo à son insu. Elle se sent en danger mais n’a osé en parler à personne de peur de ne pas être crue.
Une autre a déclaré qu'un collègue l'avait invitée à dîner à plusieurs reprises et qu'il revenait sans cesse à la charge : « il vient vers moi à chaque pause, je voudrais qu'il me laisse tranquille. J'ai très peur ».
Un numéro de « hotline » se trouve sur les cartes des ouvriers et ouvrières mais il n’est pas utilisé, les ouvrières ne savent pas à quoi il sert, craignent que leur anonymat ne soit pas respecté ou considèrent qu’y faire appel ne réglera rien.
Contre ce fléau, Mattel peut et doit s'engager vraiment, maintenant !
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