Dans le contexte de la République Démocratique du Congo (RDC), seule une protection internationale telle que la Monusco (Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo) peut protéger efficacement le Dr Denis Mukwege des graves menaces qui pèsent sur lui.
Il serait inconcevable et particulièrement choquant que ce grand défenseur des droits humains, prix Nobel de la paix, qui continue au péril de sa vie de dénoncer les massacres et les viols utilisés comme armes de guerre en RDCongo, de réclamer justice pour ces crimes, et d’offrir aux victimes de ces exactions, principalement des femmes et des filles, un lieu de soin sécurisé dans son hôpital Panzi ne bénéficie pas de la protection internationale de l’ONU.
Nous exhortons donc expressément l’ONU de re-déployer en urgence une brigade de la Monusco pour protéger le Dr Denis Mukwege, sa famille ainsi que l’hôpital Panzi et son personnel. L'absence de mesures prises pour mettre rapidement en œuvre la protection de la Monusco signifierait que l’ONU renonce à sa mission fondatrice.
La vie du Dr Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, est en grave danger. Depuis plusieurs semaines il reçoit quotidiennement des messages de haine et des menaces de mort chaque jour plus pressants. Ce chirurgien-gynécologue, fondateur et médecin-directeur de l'hôpital Panzi, qui soigne et aide les femmes et les filles victimes de violences sexuelles est menacé en raison de son engagement auprès des femmes et des filles des victimes de viols et des victimes des massacres de civils qui sont perpétrés en RDC en toute impunité depuis des décennies par des groupes armés ; ces menaces sont également des représailles à la suite de sa dénonciation de nouveaux massacres. Ces menaces qui pèsent sur le Dr Denis Mukwege comme sur sa famille sont inacceptables et doivent cesser.
Nous avons d’autant plus peur que Denis Mukwege a déjà été victime en 2012 d’une tentative d’assassinat qui a coûté la vie à son gardien qui avait tenté de s’interposer pour le protéger. En réaction, l’ONU avait alors mis en place jusqu’à il y a quelques mois une brigade de la Monusco en charge de sa sécurité.
Or à ce jour le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas proposé de redéployer cette brigade de la Monusco; à la place l’ONU demande au gouvernent congolais l’ouverture d’une enquête impartiale et le déploiement d’une brigade de la police nationale congolaise. Cette proposition n’a aucun sens puisqu’il est bien documenté que des ex-membres de ces groupes armés, soupçonnés d’être des auteurs de viols et de massacres, ont intégré cette institution. Une telle « protection » risquerait donc au contraire d’aggraver la mise en danger non seulement du Dr Denis Mukwege et du personnel de son hôpital mais aussi celle des survivantes de viols soignées dans son hôpital, risque qu’il est impensable de prendre.
Nous soutenons le courageux combat du Dr Denis Mukwege contre l’impunité, et demandons avec lui que les préconisations du rapport Mapping de l’ONU (2010) sur les centaines de massacres (plus de 600) commis en RDCongo de 1993 à 2003 soient enfin prises en compte et appliquées, avec notamment la création d’un Tribunal Pénal International pour la RDCongo et/ou la création de chambres mixtes composées de juges internationaux et congolais.
Appel co-signé par
PETITION TEXT : DEATH THREATS AGAINST THE NOBEL PEACE PRIZE 2018 : UNITED NATIONS MUST URGENTLY PROTECT DR DENIS MUKWEGE WITH MONUSCO
Dr. Muriel Salmona
In the context of the Democratic Republic of Congo (DRC), only international protection such as Monusco (United Nations Stabilization Mission in the Democratic Republic of Congo) can effectively protect Dr. Denis Mukwege from serious threats.
It would be inconceivable and particularly shocking that this great human rights defender, Nobel Peace Prize winner, who continues at the risk of his life to denounce the massacres and rapes used as weapons of war in the DRCongo, to demand justice for these crimes, and to offer the victims of these abuses, mainly women and girls, a secure place of care in his Panzi hospital, which does not benefit from the international protection of the UN.
We therefore expressly urge the UN to urgently redeploy a Monusco brigade to protect Dr. Denis Mukwege, his family and the Panzi Hospital and its staff. Failure to take action to rapidly implement the protection of Monusco would mean that the UN would abandon its founding mission.
The life of Dr. Mukwege, 2018 Nobel Peace Prize winner, is in grave danger. For several weeks now he has been receiving daily messages of hatred and death threats that are becoming more and more pressing. This physician, surgeon-gynecologist, founder and director of the Panzi Hospital, which treats and helps women and girls who are victims of sexual violence, is threatened because of his commitment to women and girls who are victims of rape and to civilians victims of massacres that have been perpetrated in the DRC with impunity for decades by armed groups; these threats are also reprisals for his denunciation of new massacres.
These threats against Dr. Denis Mukwege and his family are unacceptable and must stop.
We are moreover afraid that in 2012 Denis Mukwege has already been the victim of an assassination attempt that cost the life of his guard who had tried to intervene to protect him. In reaction, the UN had then put in place until a few months ago, a Monusco brigade in charge of his security.
But to date, the UN Security Council has not proposed to redeploy this Monusco brigade; instead, the UN is asking the Congolese government to open an impartial investigation and the deployment of a brigade of the Congolese national police. This proposal makes no sense, since it is well documented that ex-members of these armed groups, suspected of being perpetrators of rape and massacres, have joined this institution. Such "protection" would therefore put at risk not only Dr Denis Mukwege and the staff of his hospital but also the rape survivors treated in his hospital in greater danger, a risk that it is unthinkable to take.
We support Dr. Denis Mukwege's courageous fight against impunity, and ask with along with him that the recommendations of the UN report, Mapping (2010) reporting the hundreds of massacres (more than 600) committed in the DRCongo from 1993 to 2003 be finally taken into account and applied, in particular with the creation of an International Criminal Tribunal for the DRCongo and/or the creation of mixed chambers composed of international and Congolese judges.
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