Serge, 43 ans, marié, trois enfants, résidant aux Pays-Bas est un artisan soudeur, chef d'entreprise à son compte qui avait pour habitude de travailler régulièrement en déplacement, dans plusieurs pays étrangers. Il y a un peu plus de deux ans, un ami néerlandais lui propose de le mettre en contact avec un employeur indonésien pour un travail rémunéré au noir de 2000 euros. Ce travail consistait en l'installation de diverses machines industrielles pour une fabrique d'acrylique.
Serge, pris dans un étau suite à des problèmes financiers, accepte. Malheureusement, la production d'acrylique n'était qu'une couverture. En réalité, l'usine effectuait des tests de produits chimiques entrant dans la composition de l'ecstasy. Ce que Serge n'a appris que trop tardivement. Le 11 novembre 2005, après un raid des forces spéciales de la police indonésienne, Serge a été arrêté puis écroué pour organisation et trafic de stupéfiants. Oui, Serge a installé des cuves, des pompes, des machines à distiller dans une usine censée produire de l'acrylique. Oui, il a préparé ce matériel sachant par la suite et bien trop tard, l'objectif des tests. Cependant, le 6 novembre 2006, soit un an après son arrestation, il est accusé d'être le cerveau de cette organisation, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Serge, suite à cette condamnation fait appel de la décision. La sentence est alors confirmée le 15 mars 2007, lors d'un procès à huis clos, sans la présence de Serge ou d'avocats. C'est ainsi que se déroulent les procédures d'appel en Indonésie. Après un long marathon judiciaire, Serge décide de se pourvoir en cassation, son dernier recours, ses procès ont été injustes, inéquitables et les verdicts disproportionnés. En effet, dès le départ, l'enquête a été en tous points bâclée. Pour vous donner quelques exemples : interrogatoires de la police bâclés, interprètes non qualifiés, falsification de déclarations et de signatures, procès-verbaux mal traduits.
Serge avait grand espoir qu’il y ait une nouvelle enquête et que les jugements soient justes afin de rétablir la vérité, mais au contraire il a été condamné, encore sur les mêmes preuves non fondées du dossier initial et sans pouvoir comparaître à la barre, par la Cour Suprême de Jakarta, le 29 mai 2007, avec cette fois-ci la pire des sentences : la peine de mort. Sentence communiquée par l'intermédiaire des médias indonésiens avant même que Serge et son avocate en soient informés. Le procès en appel et le procès en cassation ne lui ont pas permis de se défendre ni de faire éclater la vérité. Pourtant, après son inculpation et au vu du dossier, son avocate indonésienne, Nancy Yuliana Sanjoto, lui avait dit qu'il encourait selon l'article 60 (pour complicité) du code pénal indonésien, 15 ans de prison au maximum, et non pas, comme cela a été le cas, une condamnation sous l'article 59 (pour appartenance à une organisation criminelle) qui prévoit un minimum de 20 ans de réclusion et un maximum correspondant à la peine de mort. Serge est injustement châtié étant donné qu'il effectuait des tâches subalternes de maintenance. Il n'a pas participé en quelques manières que ce soit aux tests chimiques effectués dans cette entreprise et n'a produit aucun stupéfiant. Il ne fait pas partie de cette organisation. Seul un chimiste serait apte à créer les procédés adéquats. Seules des personnes avec d'énormes moyens financiers pourraient mettre une telle organisation sur pied.
Mobilisons-nous pour Serge Atlaoui ! Sabine Atlaoui réagit au rejet du recours de... par republicain-lorrain