Mai 2021 à l’École Supérieure d'Art et de Design d’Amiens. La classe de 2e année participe à un dernier sujet de Design graphique avant les grandes vacances.
Arnaud de la Bâtie, notre professeur, nous propose de « passer un message à l’école ». La consigne est simple : dans un format carré, chaque élève a la possibilité d’exprimer - librement et de manière anonyme - une opinion, quelle qu’elle soit, sur l’Ésad. L’occasion idéale de mettre en pratique notre liberté d’expression.
Pourtant, lors de la présentation finale des travaux, une réponse en particulier dérange. Certaines paroles blessantes d’un enseignant, formulées à l’encontre de nos camarades, figurent compilées sur un sticker, sans même révéler son nom.
La directrice tente alors de retrouver l’élève auteur·rice dudit sticker. Mais nous faisons bloc : nous ne révélons pas l’identité de notre camarade, et notre professeur non plus, bien décidé à protéger votre anonymat comme promis.
À la rentrée scolaire 2021, Arnaud de la Bâtie ne fait pas son retour à l’Ésad d’Amiens. La nouvelle classe de 2e année - auparavant privée de cours de dessin — se trouve donc, depuis septembre, sans professeur de Design graphique. Après un an de travail mené par les élèves pour éliminer violences et discrimination à l’école, la directrice piétine finalement la liberté d’expression qu’elle nous avait garantie.
Ce manque de liberté de parole n’est malheureusement pas nouveau à l’Ésad. Nous, étudiant·e·s et enseignant·e·s, ne voulons plus travailler dans la censure et la surveillance constante. Ce que nous voulons c’est apprendre, enseigner, faire du graphisme, ou simplement nous exprimer sans contrainte, au sein d’une école d’art et de design qui porte les valeurs de la liberté.
Par cette pétition, nous demandons à Barbara Dennys, directrice de l’Ésad d’Amiens, le retour immédiat d’Arnaud de la Bâtie à sa fonction d’enseignant, car injustement éloigné pour avoir fait valoir notre liberté d’expression.
Nous demandons également à ce que notre pratique ne soit plus soumise à l’œil arbitraire et partial de notre cheffe d’établissement. Nous souhaiterions que les possibles litiges internes à l’équipe pédagogique n’influent pas sur la qualité de l’enseignement qui nous est délivré, enseignement qui doit demeurer la priorité de cette école. Car l’Ésad est d’abord un lieu d’apprentissage, de partage et de liberté, trois valeurs sans lesquelles il ne nous est plus possible de continuer.
Vive le graphisme et la liberté d’expression !
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