Nous, membres de la communauté académique et scientifique de diverses institutions nationales et internationales, nous élevons publiquement contre la condamnation et l'arrestation de l'ex-président Lula sans respect de la loi.
Depuis 2016, la démocratie brésilienne a été durement mise à mal par des agents des pouvoirs législatif, exécutif, et judiciaire. Le président le plus populaire de l'histoire du Brésil a vu ses droits fondamentaux piétinés.
Le juge Sérgio Moro, selon les procédures propres à la justice brésilienne, à la fois mène l'enquête et condamne. Il a donné des interviews utilisant la notoriété de l'accusé pour s'auto-promouvoir, entravé la liberté de Lula de circuler par des convocations incessantes, mis sur écoute illégalement les conversations personnelles de son épouse et les siennes, en particulier avec la Présidente Dilma Rousseff, et les a divulguées à la TVGlobo. Il a également organisé une arrestation en direct à la TVGlobo avec 300 policiers armés. La cour suprême a dû y mettre fin, et le juge présenter des excuses. Cette opération a toutefois été enregistrée par la police pour en faire un film commercial tendancieux, à la première duquel le juge s'est fait photographier.
La commission des droits de l'homme de l'ONU a affecté à Lula l'avocat Geoffrey Robertson, qui avait défendu les victimes de Pinochet. Ce juge décrit les irrégularités de procédure dans une vidéo et un article, The case for Lula (Foreign Affairs, 19/04/2017).
L'accusation est basée sur des délations de détenus contre remise de peine, sans élément de preuve. Lula a été condamné pour un triplex luxueux offert, dans lequel il aurait fait réaliser des travaux pharamineux. Sa sanction a été aggravée en appel, ses biens confisqués, sa demande d'habeas corpus rejetée, et il a été incarcéré avant la fin des recours.
Une autre instance judiciaire a établi depuis que cet appartement n'était pas propriété de Lula, et les sans-logis qui l'ont envahi ont publié les photos montrant qu'il était loin d'être luxueux et qu'aucunstravaux n'y ont jamais été entrepris. Les factures fausses des travaux émanent de l'entreprise d'un homme politique proche du juge.
La démocratie et les droits de l'homme doivent être garantis et réaffirmés, particulièrement quand resurgit le discours fasciste, raciste et xénophobe dans de nombreuses parties du monde.
Nous appelons tous nos collègues enseignants et chercheurs attachés à une société juste et démocratique à signer et diffuser ce manifeste dans les universités, les centres d'enseignement et de recherche.
Cette pétition sera traduite dans autant de langues que nécessaire.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.