Qualité de l'enseignement français et discrimination

Les parents d’élèves du Lycée Descartes de Rabat soussignés, estiment que leurs enfants sont victimes d’une discrimination.

En effet, les élèves de 6ème du lycée qui pratiquent l’arabe en première langue n’ont pas la possibilité de choisir l’espagnol ou l’allemand en langue vivante optionnelle (troisième langue) et peuvent s’ils le désirent étudier le latin ; alors que leur camarades qui ont opté pour l’anglais en première langue peuvent le faire.

Nous parents, considérons non seulement ce fait comme une injustice et une discrimination mais aussi une punition pour les élèves et les parents ayant choisi l’arabe en première langue.

Ceci est à mettre en relation avec l’absence de qualité dans l’enseignement de la langue arabe, les méthodes et le contenu de cet enseignement peuvent être qualifiés au meilleur des cas d’inadéquats et au pire des cas de criminels conduisant à l’analphabétisme des élèves et à une désaffection de ces derniers et un désintérêt vis-à-vis de l’arabe. A la charge des parents de motiver leurs enfants et de combler les lacunes dues à un enseignement catastrophique.

Cette dégradation de la qualité des prestations est observée également, à une moindre échelle, dans les autres enseignements. Pour exemple, en début d’année scolaire, des enseignements n’étaient pas assurés (faute d’enseignants). Il a fallu que les parents protestent pour que les enseignements soient assurés. Mais lorsque les parents ont protesté parce que les cours n’ont pas été rattrapés, l’administration a fait la sourde oreille. En fait, les cours non rattrapés en cas d’absence de professeur sont légion. A citer le cas d’une absence qui a duré plus d’un mois (entre deux vacances scolaires) le professeur n’a pas été remplacé. Certains cours et devoirs ont été envoyés par internet à l’occasion d’absences isolées. Des retards de professeurs, atteignant parfois même une demi-heure, ont été observés. 

Face aux attentes des parents, l’administration semble dépassée par les événements et se réfugie dans un mutisme preuve de son incapacité à répondre à leurs doléances. Théoriquement, tout est mis en place pour faciliter la communication entre les parents d’une part et les enseignants et l’administration d’autre part. Mais le dialogue se fait dans un seul sens (monologue de l’administration). Sollicité, le professeur principal vous renvoie sur le proviseur adjoint qui à court d’arguments vous adresse au proviseur qui (je présume) est trop occupé pour accueillir le commun des mortels. Le mutisme est de rigueur. Les mails de réclamation subissent le même sort.

Il semblerait que l’administration du lycée ait oublié sa mission première, sans laquelle elle n’existerait pas, celle d’assurer un enseignement de qualité aux élèves notamment par le choix d’enseignants dévoués et compétents en bannissant le favoritisme et assurant l’égalité des chances pour l’ensemble des élèves ; et en assurant la logistique nécessaire à cette fin.

Les parents pour leur part font des efforts colossaux en s’investissant entièrement dans l’éducation de leurs enfants en y consacrant leur temps et un effort financier allant croissant ; face à la démission de l’école et à la marchandisation de l’éducation.

 Nous parents d’élèves réclamons :

- L’égalité vis-à-vis de l’éducation pour nos enfants en leur donnant la possibilité de choisir, comme leurs camarades, la troisième langue.

- Une meilleure qualité dans l’ensemble des enseignements assurés particulièrement en arabe. Une révision du contenu et des méthodes d’enseignement de l’arabe urge.

- Que les enseignements soient assurés par des professeurs dévoués et compétents.

- Que les enseignants absents soient remplacés et que les cours soient rattrapés. 

- L’instauration d’un mécanisme de contrôle de la qualité de la prestation éducative par un organisme certifié.

- L’instauration d’un mécanisme réel de dialogue entre les parents, les enseignants et l’administration pour résoudre les problèmes qui surgissent et ainsi éviter le pourrissement.

Fait à Rabat le mercredi 30 mai 2018.

Les parents d’élèves du lycée Descartes.