C’est la 39ème fois que les restos du cœur organisent la collecte annuelle dans les supermarchés pour venir en aide à un nombre toujours croissant de Français qui éprouvent des difficultés pour se nourrir. Si l’on ne peut que saluer l’engagement sans faille de bénévoles qui ne baisseront jamais les bras pour lutter contre une calamité qui s’apparente à un fléau d’un autre temps, il convient pourtant de s’interroger sur la pertinence de leur action.
En 1985 Coluche lançait l’association Les Restos du Cœur pour pallier l’urgence de la faim en France. 40 ans plus tard, s’il revenait nous rendre visite, il entrerait probablement dans une colère noire en constatant que rien n’est réglé ! Les banques alimentaires se sont multipliées. Nous avons organisé la charité à grande échelle.
Ce n’est pas parce que nous ne produisons pas assez de nourriture que nous en sommes là. Ce n’est pas non plus parce que notre économie n’est pas assez riche (elle n’a jamais été aussi riche). Nous en sommes là parce que nous n’organisons pas la production de l’alimentation.
Nous acceptons de confier cette production à une industrie agro-alimentaire capitaliste qui l’administre autour d’un seul critère : le profit de ses actionnaires par appropriation de la valeur créée. Les conséquences sont désastreuses à tous les niveaux et des Français ne mangent pas à leur faim (les chiffres sont peu connus mais ils sont à tomber à la renverse : environ 7 000 000 de Français ont besoin de l’aide alimentaire de nos jours).
Nous allons mettre un terme à cette aberration !
Depuis 80 ans nous savons socialiser la valeur primaire que nous produisons pour soigner (valeur primaire signifie directement issue de notre travail, avant appropriation). Nous savons si bien le faire que cela nous a permis de construire le meilleur système de santé au monde (classement de l’organisation mondiale de la santé en 2000), avant que des dirigeants malveillants décident de le détruire en diminuant nos cotisations sociales. Ils ont même réussi à nous mettre en tête l’idée que les cotisations seraient des charges pour nous faire accepter son démantèlement. Remettons nos cerveaux à l'endroit ! Nos cotisations ne représentent des charges que pour les profiteurs qui ponctionnent la valeur créée par notre travail en brandissant un simple titre de propriété !
Pour mettre un terme définitif à la faim dans ce pays, nous allons tout simplement réactiver la socialisation primaire de la valeur à grande échelle et l’étendre à l’alimentation.
Soutenons l’initiative de création d’une sécurité sociale de l’alimentation !
De nombreux collectifs y travaillent depuis plusieurs années. Il s’agit d’approvisionner la carte vitale de chaque Français d’une somme d’argent en monnaie marquée, fruit de notre travail commun, permettant d’acheter une alimentation saine, locale, diversifiée, respectueuse de l’environnement, de qualité, en quantité suffisante, accessible à tous et en faisant travailler des producteurs et des distributeurs indépendants et conventionnés uniquement.
Il s'agit donc d'une manière éminemment plus responsable de s'occuper du problème de la faim que l'appel à la charité !
Fini la grande distribution capitaliste et son cortège de malbouffe, problèmes de santé, chantage à l’emploi et détresse sociale. Personne ne fera le choix d’une nourriture industrielle délétère en ayant accès à une alimentation de qualité financée par notre travail à travers la sécu. Et plus personne n’aura besoin des banques alimentaires qui ne font qu’accompagner le problème en le rendant supportable pour ne rien changer in fine.
Le lien entre santé et alimentation n’est plus à démontrer. L’extension de la sécurité sociale au domaine de l’alimentaire est une évidence quand on y pense. Créons la sécurité sociale de l’alimentation et éradiquons définitivement la faim en France !
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.